A travers toutes les générations, constant fut le désir des hommes de voir une représentation du divin, de la toucher, de la contempler, et de la prier. L’histoire du veau d’or au temps de Moïse en est la plus éloquente des illustrations. Parti sur le mont Sinaï à la rencontre de Dieu afin de recevoir ses instructions, le prophète tarda à revenir au regard d’un peuple toujours impatient. S’adressant au futur sacrificateur Aaron, les Israëlites lui dirent : « Fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car ce Moïse, cet homme qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il est devenu » (Ex. 32/1). Ils oubliaient que le Seigneur était avec eux et les assistait depuis le début de leurs étapes dans le désert.
Les miracles les plus puissants et les
bénédictions journalières sombrent vite dans la mémoire humaine,
qu’elle soit individuelle ou collective.
Tel Aaron, des serviteurs faibles se lèveront toujours pour accéder aux appels des peuples en leur accordant un culte selon leur demande. Les anneaux d’or qu’hommes et femmes portaient à leurs oreilles furent promptement offerts, fondus dans un moule, et transformés en la figurine d’un veau. « Israël ! Voici ton dieu qui t’a fait sortir du pays d’Egypte… Demain, il y aura fête en l’honneur de l’Eternel ! » (Ex. 32/4-5)
Certains diront : ‘Peu
importe la forme ou le nom donné, le principal est de célébrer, de
remercier et d’adorer avec foi. Pour la forme, toutes les
possibilités sont permises, même les plus dégradantes si elles
s’expriment avec ferveur’. C’est dans cet état d’esprit que
se manifesta la prostitution sacrée. ‘Pour le ou les noms
honorés, qu’ils soient appelés Shiva, Allah, Eternel, Amon,
Jupiter ou Mahomet, Jésus ou Bouddha, c’est la foi qui compte.
Ainsi, toutes les religions existant dans le monde se rejoignent afin
de former une grande unité’.
Face à cet œcuménisme
accueillant, nous constatons avec peine que ‘le veau d’or est
toujours debout’.
La conclusion de ce dérapage spirituel du peuple d’Israël fut tragique. Le Dieu unique et éternel, plein d’amour et de bonté, laissa s’enflammer sa colère et causa la mort de beaucoup d’hommes. « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu » (Gal. 6/7). Il ne se prête pas à toutes nos formes d’expressions. La confusion n’a pas sa place dans le vrai domaine spirituel. On ne mélange pas la foi et les diverses croyances, les demandes du Seigneur et chacune de nos coutumes, la sainteté et le péché, sa gloire et les pratiques douteuses. On ne place pas sur un pied d’égalité Jésus le Sauveur et n’importe quelle divinité. La vraie relation avec Dieu se concrétise, non pas en représentations et erreurs, mais en esprit et en vérité.
« Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité ».
(Jean 4/24)
Laurent Van de Putte