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Trop fréquemment, nous entendons cette phrase bientôt portée au rang d’axiome : ‘Il ne vaut pas la corde pour le pendre’. Pourtant, quel qu’il soit, le coupable conserve toujours une valeur, et la considérer nous aide à pardonner et à assister quand c’est possible.

Lors des guerres qui déchirent notre monde, le prétexte des conflits libère parfois des instincts démoniaques enfouis au plus profond du cœur de certains hommes.

Quelle valeur pouvons-nous accorder à telle personne déchue et ignoble ?

Déformée, avilie, descendue au stade le plus misérable, elle demeure néanmoins une créature de Dieu ; certes, une créature dégradée n’ayant plus beaucoup de rapport avec l’homme et la femme du jardin d’Eden. Ses valeurs les plus nobles sont mises au service du mal. Elle a échangé l’amour, sentiment d’excellence, contre des désirs charnels laissant libre cours à toutes les perversions. Son âme s’élève en faveur de dieux inexistants. Aujourd’hui, idolâtrie et adoration s’associent dans son existence..

Le Créateur avait pris soin de mettre en l’homme toute l’empreinte de sa divine personne, mais le vase destiné à l’honneur est désormais rempli de souillures.

La perfection de la création a été plongée dans la fange et la corruption.

Proclamant son pouvoir de choisir, l’homme a abandonné sa liberté et s’est fabriqué les liens qui l’entravent.

Pourtant, Dieu veut lui accorder le pardon, le transformer, et cette restauration, le Seigneur la paye de sa propre personne.

Une telle attitude nous fait connaître la dimension supérieure de son amour, de sa miséricorde et de sa grâce. Oh ! Je comprends les myriades de voix des rachetés qui crieront unanimement : « A celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles » (Apo. 5/13).

Encouragé par l’exemple divin, comment pourrais-je ne pas pardonner ?

Nous serons surpris de rencontrer certaines personnes dans le ciel alors que notre jugement les aurait condamnées aux tourments éternels.

Toutes ces considérations dépassent le cadre de notre simple logique. Même descendus au plus bas de l’échelle humaine, une certaine valeur ne nous est pas ôtée.

Même si son souhait ne s’accomplira pas entièrement, Dieu garde cette pensée en son cœur : « Il veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité »     (I Tim. 2/4).

Quelle fenêtre ouverte vers l’espérance et la foi en Dieu !

Laurent Van de Putte

Juger et condamner n’entrent actuellement pas dans les attributions actuelles chrétiennes. Analyser les circonstances afin d’en tirer des leçons positives, oui.

Se trouvant dans la maison du centenier Corneille, l’apôtre Pierre disait : « Et Jésus nous a ordonné de prêcher au peuple et d’attester que c’est lui qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts. Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. » (Act. 10/42-43).

Dans l’attente du jugement final et de ses applications, Dieu a pu diriger des hommes et des nations comme exécutants d’une de ses sentences. Toute l’Histoire le confirme : Moïse devant Pharaon (Ex. 7 à 14) ; Elie contre les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes d’Astarté (I Rois 18/19-40) ; les Chaldéens, peuple furibond et impétueux (Hab. 1/6-11) ; et plus près de nous Pierre vis-à-vis d’Ananias et de Saphira (Act. 5/1-11) et Paul par rapport au magicien Elymas (Act. 13/6-11).

Répétons-le, ces actions souvent difficiles et douloureuses ne nous accordent pas le droit de juger et de condamner. Pensez-vous que le prophète Elie était joyeux lorsqu’il priait avec instance « pour qu’il ne plût point » sur le pays ? (Jac. 5/17)

Soyons animés par l’esprit de Jésus prophétisé dans le livre d’Esaïe : « Car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté… pour publier une année de grâce de l’Eternel, et un jour de vengeance de notre Dieu » (Es. 61/1-3). Une année de grâce mais un seul jour de vengeance. Grande est la différence !

Soyons comme Abraham qui demandait la grâce en faveur de Sodome jusqu’à l’intercession extrême (Gen. 18/23-32). Il est vrai que Dieu est, et sera glorifié en toutes choses, même dans l’application de sa justice, mais je préfère voir sa gloire dans la manifestation de son salut pour les hommes qui l’acceptent, dans ses multiples et merveilleuses délivrances, entendre l’aveugle crier : ‘Je vois’, vibrer de bonheur quand le boiteux entre dans le temple en marchant, sautant et louant Dieu (Act. 3/8).

Aux pleurs et aux grincements de dents, je préfère le chant des cantiques et les ‘alléluia’ des élus dans le ciel.

Est-ce une folie de désirer le bonheur de celui qui nous blesse ? Non ! C’est du pardon.

Lors de nos oppositions, où souhaitons-nous que demeure notre antagoniste ? Au ciel ou dans les affres éternelles de l’enfer ?

Le désir de sauver est le propre des véritables vainqueurs.

Laurent Van de Putte

Nous ne pouvons ignorer l’importance du rôle de Jésus, le Fils de Dieu, lors de la condamnation que subiront les puissances infernales et le monde qui aura persévéré dans son refus de la grâce et du pardon divins.

L’histoire nous en donne un aperçu. Des fautes commises à l’encontre du roi David eurent des conséquences dramatiques sous le règne de son fils, le roi Salomon dont la signification (le pacifique) ne semble pas en rapport avec les faits.

Contre la volonté du roi David, Joab prit Abner, « le tira à l’écart au milieu de la porte, comme pour lui parler en secret, et là, il le frappa au ventre et le tua » (II Sam. 3/27).

Voyons le cas d’un autre personnage, le benjaminite Schiméï. Lors de la révolte d’Absalom, alors que David devait fuir, le cœur brisé par la peine, Schiméï le poursuivait en l’insultant et en le maudissant (II Sam. 16/5-8).

Nous pourrions également parler d’Adonija, un homme de la lignée royale.

Lorsque David « approchait du moment de sa mort, il donna ses ordres à Salomon » (I Rois 2/1). Parlant de Joab, il dira : « Tu agiras selon ta sagesse, et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix dans le séjour des morts » (I Rois 2/6). Au sujet de Schiméï, « Tu ne le laisseras pas impuni ; car tu es un homme sage, et tu sais comment tu dois le traiter. Tu feras descendre ensanglantés ses cheveux blancs dans le séjour des morts » (I Rois 2/9). Quant à Adonija, il connut une fin similaire (I Rois 2/23-25).

Combien fut long pour ces hommes le temps de grâce accordé à la réflexion, à la possibilité de se repentir et de demander pardon… jusqu’à ce qu’ils eurent les cheveux blancs.

En finalité, ils seront jugés comme ils ont jugé selon ce que disait Jésus : « On vous jugera du jugement dont vous jugez » (Mat. 7/2). « Le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde » (Jacq. 2/13). Une condamnation en rapport avec notre état d’esprit et nos œuvres.

Que le monde cesse de se représenter Dieu comme un juge implacable. Jésus a dit : « Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (Jean 5/22-23).

Le Fils, le Sauveur, le crucifié pour chacun de nous, l’agneau de Dieu qui est venu pour ôter les péchés du monde, le prince de la paix, manifestera une colère atteignant des multitudes d’hommes qui crieront aux montagnes et aux rochers : « Tombez sur nous, cachez-nous devant la face de celui qui est sur le trône et devant la colère de l’Agneau » (Apo. 6/5-17).

Béni soit Dieu pour la période de grâce qu’il nous réserve encore.

Laurent Van de Putte

« Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ » (Eph. 4/32).

 

Est-il normal de parler de mesure concernant le pardon ? Un ‘demi-pardon’ peut-il exister ?

Certaines circonstances peuvent-elles infléchir le fléau de la balance ?

« Comme Dieu nous a pardonné en Christ ». C’est la vraie mesure, la seule mesure du pardon.

 

Sur une terre ou régnait la vie, l’homme fut créé à l’image de Dieu. Qu’il la domine, la garde, la remplisse et soit fécond, tel devait être son rôle ( Gen. 1/27-29). Puis ce fut la chute spirituelle et la condamnation. Rien à voir avec cette histoire de pomme dont la Bible ne fait aucune mention. L’homme voulut se forger ses propres dieux et souvent se déifier lui-même. L’Eternel se choisit un peuple pour qu’il lui appartienne et serve de témoignage aux regards de toutes les nations de la terre. Il le délivra des mains d’un pharaon sans scrupules et le fit marcher au milieu du désert accompagné de miracles extraordinaires. Mais ce peuple manifesta plus de révolte que de reconnaissance. Il préféra se fabriquer un veau d’or.

Quelle qu’elle soit, la société humaine présente toujours une nuque raide. Elle se dégrade jour après jour tout en parlant d’âge d’or, de civilisation et d’espérance.

Des mots creux pour l’opprimé, pour les millions de pauvres et d’affamés, victimes de l’injustice et d’intérêts qui leur échappent.

 

Pourtant, avec une patience difficilement compréhensible, ce Dieu sauveur offre une réponse en la personne de son Fils.

Il nous accorde un pardon qui n’est pas suivi d’un bannissement.

A l’homme qui était voué à la terre, il offre désormais le ciel.

A celui qui était sa créature, il l’appelle maintenant son racheté, son ami, son fils.

Un règne éternel dans de nouveaux cieux et sur une nouvelle terre lui est réservé.

Dieu veut tout partager : sa gloire, son honneur et ses richesses.

L’Eglise composée des seuls véritables fidèles devient l’épouse de son Fils.

« Il lui est donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant et pur » (Apo. 19/7-8).

 

Où sont nos vêtements souillés par le péché ?

Devant tant de grandeur, qui oserait parler de mesure concernant le pardon ?

Laurent Van de Putte

Pardonner, c’est remettre une dette, ne pas imputer une faute, ne pas faire revivre ce qui est du passé, couvrir afin de ne pas voir, enlever, laver, purifier, etc. mais selon Dieu, c’est aussi expier.

Concernant les péchés du peuple d’Israël, le Seigneur dit : « Je pardonnerai leurs iniquités, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés » (Héb. 8/12). Il y eut rémission ; leurs fautes furent couvertes dans l’attente de la mort de Jésus, venu porter le châtiment que méritait nos crimes, nos révoltes, nos attitudes incrédules.

Dans la parabole de Matthieu (18/23-25), la dette du serviteur à son maître représentait une somme énorme équivalent au salaire de millions de journées de travail. Il n’avait pas de quoi rembourser. Alors, « se jetant à terre, il dit : Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout. Emu de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette ».

Réalisait-il ses propos en priant ainsi ? Des millions de journées ! Où un simple serviteur peut-il trouver une telle fortune pour restituer le produit de ses malversations?

Ceci nous amène à penser à une autre dette. N’est-il pas important le poids des péchés accumulés durant une vie humaine ? Peut-on se représenter celui de l’humanité présente et passée ? Par sa vie sans tâche, sainte et irrépréhensible, Jésus-Christ est le seul capable de nous acquitter.

Le pardon selon Dieu est plus que la rémission d’une faute. Remettre n’est pas expier.

La rémission permet d’échapper au châtiment pendant un certain temps mais le souvenir de la faute demeure dans l’attente de sa destruction par l’expiation de Jésus-Christ. Dans son amour et sa patience, Dieu renonce au droit de punir, offrant ainsi à chaque coupable, la possibilité d’être préservé de la condamnation pour lui permettre de comprendre sa situation, réaliser son état avec l’aide du Saint-Esprit, et manifester une profonde, sincère et réelle repentance au pied du seul véritable Sauveur et Seigneur.

Lorsque le prophète Jonas parcourait la ville de Ninive, il criait ces mots selon la Parole de l’Eternel : « Encore quarante jours et Ninive est détruite » (Jon. 3/4). Message court et terrifiant ! Mais le mot « encore » résonnait comme un appel à l’espoir, un temps à mettre à profit.

A chacun de nous appartient la possibilité de bien utiliser cette période où les portes du pardon divin sont grandes ouvertes.

Laurent Van de Putte