un coeur simple.

Pascal COLLET
27 juillet 2015

un coeur simple.

Nous lisons trois textes  ce matin : le premier se trouve dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre deux, le verset 46 ; le second se trouve dans l’épître aux Colossiens, au chapitre trois, le verset 22 ; et le troisième se trouve dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre 11, le verset trois.

Le premier texte nous renvoie donc à la naissance de l’église de Jésus-Christ. Tout respire la simplicité dans cette église, au point qu’on est en droit d’en déduire que c’est là une marque du Saint Esprit. Nous avons là la divine organisation de l’église. La sophistication moderne est souvent une complication faisant contraste avec cette simplicité. Quel est donc le but de cette sophistication ?  Systématiquement, il nous sera répondu qu’elle est « pour la gloire de Dieu ». Vraiment ? Réfléchissons-y : en quoi sert-elle cette gloire ? Favorise-t-elle la sainteté, la foi, la consécration à Dieu, l’esprit de prière ?  Dieu ne pourrait-Il pas quelquefois nous rappeler ce qu’Il a quelquefois rappelé à Israël par l’intermédiaire de quelques prophètes incompris ? Par exemple dans le livre d’Amos, au chapitre cinq, les versets 21  à 24.  Le bruit des cantiques  et le son des luths comptaient beaucoup moins pour Dieu, à qui  ce culte était censé être dédié, que la droiture et la justice. Notre priorité est bien de nous définir par rapport à ce qui compte pour Dieu.  Or, à ce titre, je crains que « la gloire de Dieu » ne soit quelquefois qu’un prétexte pour en mettre plein la vue, pour plaire à l’homme, pour faire moderne…

La Bible rend donc témoignage à un cœur simple. La simplicité va de pair avec la foi. Il est un homme que Jésus a admiré et dont il a mis en exergue la grande foi : c’est le centenier romain ( Luc 7/7-8). Pour cet homme, comme c’était simple : il suffisait que Jésus dise un mot de commandement pour que la guérison existe. Pourquoi en était-il arrivé à cette conclusion ? Il l’explique lui-même : en tant que soldat, il obéissait aux ordres de ses supérieurs, et il avait des soldats sous ses ordres qui lui obéissaient. Un mot de lui suffisait  pour produire l’action de ces derniers. Il a reconnu dans le Christ une suprême autorité et il sait donc qu’un ordre de Jésus suffit.  Nous devrions-nous aussi reconnaître sans complication l’autorité de Jésus, et l’autorité des écritures saintes. « C’est Jésus qui le dit » ; « il est écrit » : cela devrait nous suffire en matière de foi.

La simplicité nous ramène aussi à la droiture de cœur, et là, nous avons tous un problème  « de fond » : lisons le texte qui se trouve dans le livre de l’Ecclésiaste, au chapitre sept, le verset 29. La traduction en français courant  dit : ils  ont tout compliqué. La version Darby : ils ont cherché beaucoup de raisonnements. La version Martin : ils ont cherché beaucoup de discours. La version la Colombe : ils ont cherché bien des subtilités. On est donc passé de la simplicité de la droiture à la complication des raisonnements.

D’abord : avez-vous remarqué les desseins droits de Dieu ? Sa révélation droite c’est-à-dire simple ? D’un côté le péché, de l’autre la grâce. D’un côté la perdition, de l’autre le sauveur. La mort et la vie. Le chemin large et le chemin étroit. La chair et l’Esprit. Et pour passer de l’un à l’autre, la repentance, l’obéissance de la foi. Ces faits font ressortir nos détours. Le cœur humain est quelquefois devenu retors : l’être humain est même capable de protester qu’il faut obéir à Dieu alors qu’en réalité c’est le contraire qui est vrai. Vous relirez chez vous le chapitre 42 du livre du prophète Jérémie. Vous y verrez un reste du peuple, convaincu après que la parole du prophète se soit trouvée accréditée par le jugement survenu sur le peuple et le pays, que ce prophète est réellement un homme de Dieu. Ce reste va donc le trouver car il veut connaître la volonté de Dieu  quant à ce qu’il a à faire maintenant. Et là, nous entendons les protestations d’obéissance, des imprécations mêmes sur une désobéissance éventuelle, un témoignage sur le bonheur qu’il y a à obéir à Dieu.  Nous sommes quasiment convaincus que nous avons affaire à des hommes et des femmes qui ont tout compris. Cette illusion a duré 10 jours, le temps qu’il a fallu au prophète pour connaître la volonté de Dieu. Or  celle-ci était exactement contraire aux souhaits du cœur des intéressés…

Lisons une autre illustration de ces subtilités qui s’éloignent de la simplicité, dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre 21, les versets 23 à 27. La veille, Jésus a manifesté son autorité en purifiant le temple. La démarche des chefs vise-t-elle à investiguer honnêtement ? À chercher ? Ou à défendre leurs intérêts ? À leur question, Jésus répond par une question, qui n’est pas un faux fuyant, mais un trait de vérité supplémentaire pour leur conscience. Que penser du ministère et du baptême de Jean ? Lisons dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre trois, les neuf premiers versets. Voilà les faits et ils parlent d’eux-mêmes : il était absolument manifeste que le baptême de Jean venait du ciel pour porter des fruits si étonnamment glorieux. La réponse était donc simple, mais ces chefs croyants n’étaient pas venus vers Jean pour se repentir et être baptisés. Quelle contradiction alors ! Devront-ils donc dire que le baptême de Jean était des hommes ? Ils ne pouvaient prendre ce risque vu l’opinion si favorable du peuple sur le prophète. « Ils raisonnèrent ainsi entre eux ».  Dieu a fait les hommes droits, mais ils ont cherché beaucoup de raisonnements… Et là, nous sommes loin de la simplicité de cœur,  de la droiture de cœur qui nous amènera,au moment opportun à réaliser nos erreurs.

Qu’est-ce qui est le plus important ? Avoir le dernier mot ? Faire bonne figure ? Que l’on ne sache jamais nos torts et nos fautes ? Ou : vivre la solution selon Dieu ? Cet exemple biblique nous montre très clairement que le malaise produit le détour. Or, tout écart, tout déclin, toute anomalie, toute tiédeur, toute faute, tout péché peuvent être solutionnés divinement, et si ils peuvent l’être, alors ils doivent l’être. La foi, l’obéissance doivent triompher, et tout ce qui nous écarte de cette simplicité de cœur est un de ces maudits détours. «  Maudits » : la Bible affirme que l’intégrité des hommes droits les dirige, mais les détours des perfides causent leur ruine ( Prov 11/3). Si une ruine est la conséquence des détours, alors  ceux-ci peuvent être qualifiés de maudits.

Pour finir, j’en reviens brièvement au troisième texte lu en introduction, pour noter que d’un côté nous avons la simplicité  qui sied au Christ,  et de l’autre la ruse du serpent ancien. Simplicité, ruse.  Chacun sa nature, chacun sa part. La ruse est celle du diable. Entre les deux, nos pensées, c’est-à-dire nos choix  et nos orientations.

Retrouvons la simplicité de cœur ou gardons la en la cultivant soigneusement.