Mon coeur est affermi…

Pascal COLLET
22 février 2015

Mon coeur est affermi…

Nous lisons au Psaume 57, le verset huit.

Vivre l’affermissement du cœur dans les circonstances précitées manifeste vraiment l’œuvre de Dieu. David est parmi des lions, des gens qui vomissent la flamme, et dont la langue est un glaive tranchant (v5)) ; il affronte un persécuteur (v4), et éprouve des calamités (v2). Nous comprenons que son âme se courbe (v7), mais ayant choisi de chercher un refuge en Dieu (v2), il éprouve alors d’une façon inexplicable par la raison humaine l’affermissement de son cœur.

Plus ferme, plus solide, plus stable ! Ainsi l’œuvre de Dieu rend-elle notre cœur. Allons maintenant dans l’épître aux Colossiens, au chapitre quatre, le verset 12. Le « tenir bon » de la version Segond est traduit par d’autres « demeurer ferme ». Cet affermissement demandé par Epaphras est en lien avec le fait d’être disposé à accomplir toute la volonté de Dieu.

Nous devons dire que la volonté de Dieu n’a d’abord rien représenté pour nous. Notre souci n’était pas là : dirigés par l’esprit du monde, centrés sur nous-mêmes, nous suivions notre propre voie. Puis, Dieu nous a parlé par son évangile et notre vision a commencé à changer. Nous avons lu où nous avons entendu cette parole de Jésus à son père : « voici je viens pour faire ta volonté » ( Héb 10/7) ;  nous avons lu ou entendu cette parole aussi surprenante, car tellement rare, prononcée par Jésus à Gethsémané, telle qu’elle est reproduite par Luc : « que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne » (22/42). Nous avons compris que cette prière de Jésus  concourait  à notre salut. Et puis nous avons lu ou entendu que dans cette prière que nous appelons le « Notre-Père  », Jésus nous invitait à prier pour que la volonté de Dieu se fasse sur la terre comme elle est faite au ciel ( Mat 6/10).

L’action de transformation de la Bible nous a amené sur ce point précis à changer d’optique, et à adopter l’attitude suivante que l’on peut résumer par une question : « que veux-tu de moi Seigneur ? », Non pas d’abord dans le sens d’un appel particulier, mais dans le sens de la volonté générale de Dieu en salut et en communion avec Lui. Quelle est ta volonté en rapport avec la conversion ? Le baptême ? Le mariage ? La famille ? Le temps ? Le dimanche ? Les amis ? La vie sociale ? Et plus généralement : la conduite ?  Et ceci, que la volonté de Dieu soit exprimée par des commandements clairs et précis, ou par des principes bibliques qui nous donnent aussi de la connaître.

Arrivé à ce stade, une évidence se fait jour : cette volonté qui est divine (à ne pas confondre avec une opinion parmi d’autres) va à l’encontre de ce qui se pense généralement et de ce qui se pratique couramment. Sans oublier qu’elle va aussi à l’encontre de notre « vieux fond », comme Paul l’exprimait aux Ephésiens en écrivant qu’auparavant, nous accomplissions les volontés de la chair et de nos pensées ( 2/3). Il faut encore ajouter ceci, c’est que quelquefois, elle semble même aller à l’encontre de certains de nos avantages : par exemple offrir du temps à Dieu dans le cadre de notre communion avec Lui revient à nous priver de temps pour nous ; ou encore donner à Dieu l’offrande biblique équivaut à ne pas pouvoir disposer de cet argent dont nous nous séparons librement.

Nous sommes, où nous avons été, ou  nous serons confrontés à cette évidence. Que faire alors ? Certains semblent choisir de rester dans le flou, comme si ils appréhendaient d’en savoir trop sur la volonté de Dieu. On peut alors plus facilement biaiser en affirmant que l’on est pas contre la volonté de Dieu, sans pour autant y adhérer pleinement en intention et en actions. On peut être tenté de trouver un compromis, essayez d’unir ce qui est opposé. Mais il est aussi possible de rejoindre Epaphras  et tous les disciples fidèles de tous les temps, en demandant à Dieu la grâce que nos cœurs soient affermis pour accomplir Sa volonté. Ainsi, nous ne nous laisserons pas arrêter par l’incompréhension, l’hostilité, où les arguments de notre propre vieille nature.

J’aimerais maintenant citer quelques raisons qui vont nous pousser à choisir cette dernière option. Allons dans le livre du prophète Esaïe, au chapitre 46, à partir du verset neuf. Dieu est Dieu ! Et ce sont Ses plans qui s’accomplissent, c’est-à-dire sa volonté. « J’exécuterai toute ma volonté ». Non que Dieu veuille tout ce qui arrive aujourd’hui, car l ‘être humain dans sa volonté, et le diable dans la sienne sont parties prenantes de l’actualité de l’existence ; mais toutes choses convergent finalement  pour l’exécution de la volonté de Dieu. C’est Sa souveraineté qui est mise ici en évidence. Le mot de la fin n’appartient pas à l’homme, ni au diable.  Dieu a fixé de sa propre autorité, sans aucune contrainte d’aucune sorte, des temps et des moments. Nous pouvons être certains que ceux qui ne sont pas en communion avec la volonté de Dieu feront parti des perdants. C’est là un puissant motif pour rejoindre cette volonté.

Allons maintenant dans la première épître de Jean, au chapitre deux, le verset 17. Ne croyons pas que ce texte puisse laisser à penser qu’il y aurait une forme d’anéantissement pour celui qui ne demeure pas dans la volonté de Dieu ;  la pensée est toute autre : le disciple de Jésus à sa vie et sa source dans la volonté de Dieu, pour l’existence présente et pour l’éternité. Quel contraste avec toutes les choses du monde qui passent…

Lisons un autre texte qui se trouve dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 10, le verset  36. Le contexte proche de ce verset nous incite à penser que ce qui est promis représente d’abord le salut éternel, tel qu’il sera manifesté à l’occasion du retour de Jésus. Mais nous remarquons aussi que souvent dans l’existence,  en dehors de tout esprit de troc, nous obtenons de Dieu après l’obéissance à sa volonté. C’est là un motif pour demander à être affermi dans cette volonté.

Enfin Lisons un dernier texte qui se trouve dans l’épître aux Romains, au chapitre 12, le verset deux. Quel correctif en effet ! Il faut vraiment vivre le renouvellement de l’intelligence pour croire ce que la fin de ce texte nous dit, à savoir que la volonté de Dieu, c’est ce qui est bon, agréable et parfait. Qu’est-ce qui est trompeur ? Pas  la foi en Dieu c’est-à-dire en Sa Parole, mais notre monde et son prince, notre nature et ses calculs. Bon, agréable et parfait. Ceci n’enlève rien aux luttes qui existent pour accomplir la volonté de Dieu, mais affirme que quand nous surmontons ces luttes de la bonne façon, nous découvrons qu’accomplir la volonté de Dieu est assurément le meilleur de ce qui peut nous arriver. N’est-ce pas là un motif pour être affermi dans cette volonté ?

Mon cœur est affermi ô Dieu ! Il l’a fait pour David dans des circonstances si opposées, Il veut le faire pour nous  en rapport avec sa volonté.