Pascal COLLET
Nous lisons dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre 10, les deux premiers versets. Dans la suite du récit, nous allons avoir une succession de faits surnaturels dont le premier est indiqué aux verset trois. La mission de l’ange est quant à elle indiquée au verset cinq. Voyons maintenant les choses du côté de l’apôtre Pierre, et lisons du verset neuf au verset 13. Cette vision véritable laisse d’abord l’apôtre perplexe ( v 17, 19). À ce moment, les émissaires de Corneille frappent à la porte. Pierre reçoit une parole du Saint Esprit, et en y obéissant, le lendemain, dans la maison de Corneille tout devient clair. Dieu le conduit à annoncer l’Évangile à des non juifs afin qu’ils soient aussi sauvés.
Nous n’avons pas là une manière de faire habituelle de la part de Dieu, donc c’est quelque chose que nous n’avons pas à rechercher. S’il plaît à Dieu d’agir de manière inhabituelle, qu’Il le fasse ! Mais pour ce qui nous concerne nous recherchons Ses voies. Le schéma normal est indiqué à plusieurs reprises dans le livre des Actes des apôtres, par exemple en 13/7; 14-16; 44… un homme ou plusieurs demandent à entendre Paul ; ou bien celui-ci est invité à prêcher, ce qu’il fait. Voilà le schéma normal. Apprécions-nous à sa juste valeur le fait d’être dans un schéma normal avec notre programme hebdomadaire de rencontres autour de la Parole de Dieu ?
Quelqu’un pourrait penser la chose suivante : si ces faits ne sont pas habituels, pourquoi les souligner ? Ces faits effectivement inhabituels mettent en valeur les « efforts » divins pour mettre en contact un homme et les siens avec la prédication de la Parole de Dieu. Le mot « efforts » est impropre se rapportant à Dieu qui n’a pas d’efforts à faire ! Mais il souligne tout ce que Dieu a entrepris, ces moyens divers et variés pour atteindre un but. Ce n’est pas l’ange qui a annoncé l’Évangile ! Il n’a sauvé personne ! Jésus n’est pas apparu ! Un parallèle mérite d’être fait avec le récit de Philippe l’évangéliste et le ministre éthiopien : cet homme était croyant, il lisait la Bible, il était seul sur un chemin désert. Là aussi, le Seigneur va employer des moyens surnaturels pour amener Philippe au contact de cet homme ( Act 8/26-29), dans le but indiqué au verset 35 du récit : « Philippe lui annonça la bonne nouvelle de Jésus ».
Retenons donc ceci : il y a une forte intention divine, et cette intention concerne la prédication de la Parole de Dieu. Elle est le prolongement de la parole dite par le prophète Amos, par laquelle Dieu annonce qu’il enverra la faim et la soif d’entendre les paroles de l’Éternel. Évidemment, cette faim et cette soif concernent autant la prédication, que la lecture et la méditation chez soi. Mais nous nous arrêtons ce matin sur la prédication. Il faut d’emblée, à cause des temps dans lesquels nous sommes, apporter quelques précisions utiles : la prédication, la vraie prédication n’est pas un bavardage ou un partage d’idées sur des thèmes bibliques ou non. Elle est indemne de la psychologie, du marketing qui consiste à vouloir vendre un produit, y compris l’Évangile, elle est aussi indemne de la science de la communication. La prédication est le fait de publier la vérité, d’annoncer les oracles de Dieu, ou encore : tout le conseil de Dieu, ce qui ne doit pas être confondu avec le fait de citer un ou deux versets pour accompagner nos idées personnelles. Elle est l’expression de ce que l’Esprit de sagesse et de révélations dans la connaissance de Jésus a donné au prédicateur, toujours en rapport avec la Parole écrite. Elle est une haute et noble tâche, tel qu’indiqué par Paul dans la première épître aux Thessaloniciens, au chapitre deux, les versets trois à six. Exercée de cette manière, elle est donc l’occasion de réaliser régulièrement l’utilité de la Parole de Dieu, telle que celle-ci est énoncée dans le texte bien connu de la deuxième épître à Timothée, au chapitre trois, les versets 16 et 17.
En exposant trop rapidement ces choses, je pensais bien sur à notre programme hebdomadaire, mais plus précisément encore à notre mission d’édification qui aura lieu du 19 au 22 mars. En y réfléchissant, une partie de moi-même disait : « c’est déraisonnable de proposer cet effort : entre les horaires de travail quelquefois bizarres de plusieurs, le temps passé dans les transports en commun, cette vie précipitée, trépidante, tous les soucis liés à l’existence, sans compter que nous ne sommes pas dans un temps d’amour passionné pour la Parole de Dieu ». Mais une autre partie de moi-même a été interpellée par cette intention de Dieu manifestée dans les textes lus ou cités plus hauts : voulons nous rejoindre Dieu dans son intention ? Et puis, quelques textes sont revenus à ma mémoire : la parole de l’apôtre Pierre, celui qui est allé chez Corneille, qui une fois arrivé l’a entendu lui dire que tous ceux qui étaient là réunis étaient devant Dieu pour entendre tout ce que le Seigneur lui avait ordonné, à lui Pierre, de leur dire ; c’est lui qui a prêché à un auditoire assoiffé qui se convertissait au fur et à mesure de la prédication ; c’est lui qui a constaté que le Saint Esprit remplissait ceux qui écoutaient la parole en les entendant parler en langues et glorifier Dieu. Des années plus tard, peut-être en se souvenant aussi de cet épisode, il écrira qu’il faut désirer comme des enfants nouveau-nés le lait spirituel et pur afin de croître pour le salut ( 1 Pierre 2/2). Si dans notre vie spirituelle nous sommes appelés à vivre un perfectionnement qui est un développement pour faire de nous des hommes et des femmes de Dieu, en ce qui concerne mon rapport avec la Parole de Dieu, je veux rester un bébé réclamant son lait ! Il y a aussi cet autre texte de Paul aux Romains, où il exprime le vif désir de leur annoncer aussi l’Évangile ( 1/15). Le vif désir ! Et qu’à ce vif désir du prédicateur réponde le non moins vif désir de l’auditeur ! Le genre de désir qui défait l’emploi du temps habituel ; donne place à la Parole de Dieu ; qui cherche les solutions concrètes pour y accéder ;
Mais ce n’est pas tout ! Terminons en lisant dans la première épître aux Thessaloniciens, au chapitre premier, les versets six et sept. Recevoir la Parole de Dieu avec la joie du Saint-Esprit! La personne du Saint Esprit a des désirs. Il a donc aussi une joie. Il est heureux de voir les disciples de Jésus assoiffés et réunis pour entendre la Parole de Dieu. Cet Esprit saint peut, par la Bible, faire son travail, dont le fruit est toujours réjouissant: nous sommes éclairés, fortifiés dans ce que nous avions déjà appris, apprenant encore et découvrant encore et toujours les gloires divines ; éduqués et corrigés ; et même brisés. Ce dernier trait sera suivi, même si cela paraît paradoxal à la raison humaine de la joie du Saint Esprit dans les cœurs auparavant brisés.
La joie caractérisera le disciple assoiffé parce qu’il aura eu ce dont il avait besoin. Avec la joie du Saint Esprit !
Souvenons-nous de l’intention de Dieu en rapport avec la prédication de sa Parole.