Procurer la paix: quelques cas de figure.

Pascal COLLET
14 décembre 2014

Procurer la paix: quelques cas de figure.

Nous relisons le texte qui se trouve dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre cinq et au verset neuf.

Chaque disciple de Jésus peut réellement devenir un artisan de paix.

-ayant fait la paix avec Dieu par la repentance et la foi, il a reçu la paix de Dieu.

– Vivant à son contact, puisque la vie chrétienne est une marche quotidienne, Dieu étant un Dieu paisible, il détint sur nous.

– Ayant tard à Sa présence par le Saint Esprit,  celui-ci nous donne de porter l’un des aspects de son fruit : la paix.

– Le laissant travailler en nous, car notre pente naturelle nous porte vers la crainte, l’inquiétude, et aussi les « rivalités, querelles, jalousies, animosités, disputes, divisions… » qui sont autant d’œuvres évidentes de la chair pour lesquelles l’œuvre divine est indispensable.

Venons-en maintenant à quelques situations concrètes, dont certaines ont déjà été évoquées lors de prédication précédentes. Allons tout d’abord dans la première épître aux Corinthiens, au chapitre six, le verset sept. Une remarque préliminaire importante : nous n’avons pas là une règle générale devant s’appliquer en tout, pour tout et partout. Le périmètre de son application est défini par son objet : dans l’église, un différent touchant aux choses de cette vie.

Que faisons-nous en cas  de différend touchant aux choses de cette vie ? Nous remarquons la chose suivante : quand le « moi » est concerné, il y a souvent du trouble occasionné dans la vie des églises. Rarement, la paix est procurée. Or, un chemin nouveau de liberté par rapport aux œuvres de la chair est ouvert devant nous, et il passe par l’utilisation concrète de la croix, puissance de Dieu pour ceux qui se sont sauvés. C’est bien l’esprit de la croix qui est mentionné par Paul au verset sept. C’est la solution qu’il aurait aimé voir dans les différents de l’assemblée de Corinthe. Voilà ce qui s’est passé à un certain moment et qui se passe toujours dans de semblables circonstances : lorsque le différend  s’est fait jour, les chrétiens de Corinthe ont été sollicités d’une part par les désirs de la chair  les poussant vers les œuvres de la chair, et d’autre part par les désirs du Saint Esprit cherchant à les attirer vers la gloire de Jésus au travers d’un témoignage excellent rendu à Son honneur, comme aussi d’une attitude préservant l’église de tous troubles. Puisqu’ils sont allés au tribunal pour régler leurs différends, nous pouvons dire que ce sont les désirs de la chair qui l’ont emporté sur ceux du Saint Esprit. Et alors, aucune paix n’est procurée !  Et même le jugement du tribunal ne pourra pas la donner : tout au plus, ce jugement donnera une satisfaction à la partie gagnante. Nous procurons la paix  quand nous mettons notre chair avec ses désirs à la place qui lui a été assignée par Dieu, c’est-à-dire à la croix, puisque là aussi notre vieil homme a été crucifié.

Dans le même ordre d’idées, je rappelle l’exhortation du Psaume 37 au verset huit, à laisser la colère et à abandonner la fureur. Il s’agit de laisser la manifestation de la colère, ses paroles. « Faute de bois le feu s’éteint ; et quand il n’y a pas de rapporteur, la querelle cesse ». Ce verset, parmi d’autres, établit bien le lien qui existe entre  le trouble et les paroles dites et entendues.

Lisons maintenant encore deux textes, dans la première épître aux Thessaloniciens, au chapitre cinq, le verset 15, et aux Romains, le chapitre 12, les versets 17 à 19.  Nous avons là des attitudes  permettant de ne pas allumer le trouble. Et non seulement ça, mais si la paix de Christ règne dans nos cœurs, elle peut aussi émaner de nous.

Un cas de figure tout à fait différent maintenant : allons dans le deuxième livre des Rois, au chapitre cinq, le verset 11. À ce moment-là, Naaman était quasiment hors du miracle divin qui était pourtant possible. «  Il s’en retournait et partait avec fureur ». (v 12). C’est donc avec un grand intérêt que nous voyons l’attitude de ses serviteurs qui, par leur parole vont non seulement calmer sa fureur et l’apaiser, mais lui donner aussi de se ressaisir  et d’obéir à la parole du prophète pour trouver une guérison miraculeuse.  Nous avons plus que ce qui est indiqué dans le livre des Proverbes au chapitre 15 et au verset premier ; nous avons ici une parole pertinente, à propos, pleine de sagesse pratique. « Les sages calment la colère » (Prov 29/8). Au-delà de l’aspect relationnel, il peut aussi être question comme ici d’une grâce de Dieu reçue, ou même du salut. Lisons 1 Pierre 3/15.

Enfin, allons dans la première épître aux Corinthiens, au chapitre 16 et au verset 18. Ajoutons dans l’épître à Philémon, les versets sept et 20. La paix a donc été procurée. Paul et d’autres ont été tranquillisés. Mais : quelle tranquillité  ? Certainement pas celle indiquée dans le livre de Jérémie, au chapitre six  et au verset 14. Jérémie était porteur d’un message appelant le peuple à la réforme, au retour à Dieu, à la repentance, et, à cette condition, la grâce de Dieu était encore possible. Sinon, le jugement était inexorable. Mais dans le même temps, d’autres, prophètes et sacrificateurs apportaient un autre message plus sympathique que le précédent : « Paix ! Paix ! », ou, si nous voulons le dire autrement : « tout va bien ; tout ira bien ». Donc, des paroles rassurantes, tranquillisantes… mais fausses, la suite des événements le montrera.  L’image employée par le prophète pour décrire cette situation trompeuse et celle d’une plaie pansée à la légère. Tirons-en la conclusion que toute « plaie » doit être sondée et nettoyée pour guérir sainement et pleinement. Toute situation, tout tort, tout recul dans la foi, tout doute , toute tiédeur, tout mélange… il y a une tranquillité qui est celle de ceux qui sont en train de perdre bonne conscience,  leur sensibilité à Dieu et au péché. Nous ne voulons pas de cette tranquillité là  car elle est un mensonge. Mais dans la vérité, dans l’obéissance et par elle, nous pouvons tranquilliser un cœur.

Qu’est-ce que nous communiquons aux autres ? Il  faut que la paix de Christ à laquelle nous somme appelée pour former un seul corps règne dans nos cœurs ( Col 3/15). Alors, nous rejoindrons cette belle famille de ceux qui sont heureux car ils procurent la paix.