Rémission n’est pas expiation

Pardonner, c’est remettre une dette, ne pas imputer une faute, ne pas faire revivre ce qui est du passé, couvrir afin de ne pas voir, enlever, laver, purifier, etc. mais selon Dieu, c’est aussi expier.

Concernant les péchés du peuple d’Israël, le Seigneur dit : « Je pardonnerai leurs iniquités, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés » (Héb. 8/12). Il y eut rémission ; leurs fautes furent couvertes dans l’attente de la mort de Jésus, venu porter le châtiment que méritait nos crimes, nos révoltes, nos attitudes incrédules.

Dans la parabole de Matthieu (18/23-25), la dette du serviteur à son maître représentait une somme énorme équivalent au salaire de millions de journées de travail. Il n’avait pas de quoi rembourser. Alors, « se jetant à terre, il dit : Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout. Emu de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette ».

Réalisait-il ses propos en priant ainsi ? Des millions de journées ! Où un simple serviteur peut-il trouver une telle fortune pour restituer le produit de ses malversations?

Ceci nous amène à penser à une autre dette. N’est-il pas important le poids des péchés accumulés durant une vie humaine ? Peut-on se représenter celui de l’humanité présente et passée ? Par sa vie sans tâche, sainte et irrépréhensible, Jésus-Christ est le seul capable de nous acquitter.

Le pardon selon Dieu est plus que la rémission d’une faute. Remettre n’est pas expier.

La rémission permet d’échapper au châtiment pendant un certain temps mais le souvenir de la faute demeure dans l’attente de sa destruction par l’expiation de Jésus-Christ. Dans son amour et sa patience, Dieu renonce au droit de punir, offrant ainsi à chaque coupable, la possibilité d’être préservé de la condamnation pour lui permettre de comprendre sa situation, réaliser son état avec l’aide du Saint-Esprit, et manifester une profonde, sincère et réelle repentance au pied du seul véritable Sauveur et Seigneur.

Lorsque le prophète Jonas parcourait la ville de Ninive, il criait ces mots selon la Parole de l’Eternel : « Encore quarante jours et Ninive est détruite » (Jon. 3/4). Message court et terrifiant ! Mais le mot « encore » résonnait comme un appel à l’espoir, un temps à mettre à profit.

A chacun de nous appartient la possibilité de bien utiliser cette période où les portes du pardon divin sont grandes ouvertes.

Laurent Van de Putte