L’incarnation

Sans sombrer dans le pessimisme, prenons une feuille de papier séparée en deux colonnes et inscrivons, d’un côté, ce qu’il y a de positif à vivre ici-bas, et de l’autre, les aspects négatifs dans tous les domaines, de l’enfance à la fin des jours. Une analyse réaliste n’est encourageante que pour un aveugle optimiste.

Le constat effectué rend surprenante, extraordinaire et glorieuse l’incarnation de Jésus pour le salut des âmes. Une grâce remplie d’amour qui offre un sens à l’existence terrestre et une merveilleuse bouffée d’espérance pour l’éternité.

Dans beaucoup d’assemblées évangéliques, les chrétiens chantent joyeusement ce beau cantique : « Son nom est Jésus », ce qui signifie : Sauveur. C’est une vérité chèrement payée par Celui qui le porte. Echanger sa puissance et sa nature éternelles contre la faiblesse et la durée éphémère humaines ; quitter l’infini pour le limité ; troquer l’éternel pour le mortel ; voilà la démonstration de la grandeur divine. La Parole créatrice dut apprendre à s’exprimer en commençant par les balbutiements de l’enfant de Nazareth. Celui que les cieux et les cieux des cieux ne peuvent contenir s’est astreint à vivre dans le corps d’un homme. Le Maître de l’univers consentit à recevoir le statut d’étranger dans Capernaüm, ville du pays de sa venue. L’apôtre Paul dira : « Vous connaissez la grâce de notre Seigneur, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’Il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (II Cor. 8/9). Ici-bas, Jésus a vécu pour nous ; Jésus est mort pour chacun de nous. Le pur est devenu impur. Le juste est devenu coupable. Alors qu’Il souffrait les affres de l’agonie, les ténèbres ont inondé le monde. Pour un temps qui allait marquer une étape nouvelle dans l’histoire au point de bouleverser nos calendriers, Celui qui était la véritable lumière s’est éteint totalement dans un dernier cri de crucifié.

C’est donc cela que nous appelons le mystère de l’incarnation.

Nous devrions maintenant lire la Bible et ajouter une nouvelle colonne à notre feuille, celle de toutes les bénédictions que nous pouvons déjà partager au cours de notre vie présente. Certainement, nous serons surpris, bouleversés et projetés à genoux dans une sincère repentance et dans des élans de reconnaissance manifestes.

C’est lors de telles expériences qu’une foi solide et indéfectible s’établit dans nos cœurs afin de nous introduire dans une vie nouvelle.

Ainsi, nous pourrons répondre à l’impératif divin adressé à Nicodème, le docteur de la Loi : « Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu… Il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3/5-7).

Laurent Van de Putte