Le voyageur étranger

Dieu a créé la terre par sa Parole. Jésus est la Parole de Dieu, mais il fut considéré comme un apatride dès sa venue parmi les hommes. A Capernaüm qu’il appelait « sa ville » (Mat. 9/1), on lui fit payer l’impôt réclamé aux étrangers (Mat. 17/24). Cet endroit lui était pourtant redevable ; n’avait-il pas accompli en ce lieu la plupart de ses miracles ? (Mat. 11/20)  Nazareth, la ville de son enfance jusqu’à l’âge de trente ans, lui fit connaître son premier rejet. Charpentier comme son père adoptif, vivant là avec sa famille, combien de personnes ne l’ont-elles pas côtoyées ? « Ils le chassèrent et le menèrent jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas » (Luc 4/29). Il aurait pu dire comme Abraham aux fils de Heth : « Je suis étranger et habitant parmi vous » (Gen. 23/4), mais le mot ‘habitant’ lui était refusé. Au scribe qui voulait le suivre : « Maître, je te suivrai partout où tu iras. Jésus répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’Homme n’a pas un lieu où il puisse reposer sa tête » (Mat. 8/19-20).

Jésus était vraiment un étranger et un voyageur sur la terre. Où était la considération des hommes pour le but qui l’animait ?  Pourtant, ne venait-il pas porter sur la croix tout le poids de leur condamnation ?

Sa richesse d’ici-bas, les soldats l’ont tirée au sort après l’avoir dévêtu et crucifié. « Ils prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique qui était sans couture, d’un seul tissu. Ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera » (Jean 19/23-24).

« Le serviteur n’est pas plus grand que son Maître » (Jean 13/16). L’apôtre Pierre appellera les chrétiens « étrangers et voyageurs sur la terre » (I P. 2/11), les exhortant à se conduire avec une crainte toute spirituelle « pendant le temps de leur séjour sur la terre » (I P. 1/17).

Lors d’une période de persécution, l’apôtre Paul écrira : « Nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous » (I Cor. 4/13).

Mais dans un cri d’espérance, il dira aux chrétiens de la ville de Philippes : « Mais nous, nous sommes citoyens des cieux, d’où nous attendons comme Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’Il a de s’assujettir toutes choses. C’est pourquoi, mes bien-aimés et très chers frères, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur » (Phil. 3/20-4/1).

Laurent Van de Putte