De bons souvenirs peuvent-ils être dérangeants

A ceux dont l’enthousiasme les porte en avant au  point de vouloir mettre un terme à tout ce qui est passé en oubliant d’en tirer des leçons indispensables, faut-il rappeler l’exhortation exprimée une cinquantaine de fois dans les Saintes Ecritures : « Souviens-toi ! ».

Dieu accorde une importance capitale au souvenir.

Fréquemment, Moïse demandera au peuple d’Israël de se souvenir :

« Vous conserverez le souvenir de ce jour » (Ex. 12/14).

« Ecris cela pour que le souvenir s’en conserve » (Ex. 17/14).

« Ce sera pour les enfants d’Israël un souvenir » (Ex. 30/16).

« Rappelle à ton souvenir les anciens jours » (Deut. 32/7).

Les psalmistes feront de même. Parlant du Seigneur, l’un d’entre eux écrira :

« Souvenez-vous des prodiges qu’Il a fait » (Ps. 105/5).

C’est certainement avec une grande tristesse que le chantre Asaph prononcera ces paroles :

« Ils ne se  souviennent pas de sa puissance » (Ps. 78/42).

L’apôtre Paul exhortera les chrétiens d’Ephèse par ces mots :

« Souvenez-vous que vous étiez sans Christ » (Eph. 2/11).

Et Pierre fera appel à des souvenirs pour éveiller l’intelligence du peuple de Dieu (II P. 3/1).

 

Prétextant le changement de notre société humaine, faudrait-il oublier les moyens employés, la consécration et la foi qui ont accompagné les réveils régionaux connus dans notre pays de France au siècle dernier ? Ceux qui se targuent de considérer ces actions du passé comme étant révolues seraient-ils gênés ou repris en constatant leurs résultats moins démonstratifs ? Combien de témoignages de bénédictions diverses ont inondé des cœurs et des corps d’une pluie bienfaisante. Ces faits doivent nous parler aujourd’hui, comme nous parlent encore ceux que relate le livre de Actes des apôtres.

Il est vrai qu’en quelques décennies, notre monde à changé dans bien des domaines. Nombre d’exemples peuvent être cités. Je demeure dans une région de vignobles et ne vois plus beaucoup de vieilles vignes. Elles sont peu favorables à la récolte mécanique. Pourtant, ces vieux ceps ayant dépassé la cinquantaine d’années sont toujours capables de produire une abondante et excellente récolte. J’aime voir ces souches anciennes surchargées de grappes généreuses.

La bonté, l’amour et les bienfaits de Dieu répandus sur nos villes et villages doivent tirer de nos cœurs force louanges et actions de grâces. Comment peut-on concevoir que de bons souvenirs puissent être dérangeants ?

Laurent Van de Putte