Césarée

Si des villes telles Bethléem, lieu de la naissance de Jésus, Nazareth, là où Il vécut la majeure partie de sa vie terrestre, Cana pour son premier miracle, Capernaüm et la démonstration de puissance à travers les nombreuses délivrances opérées, sont des villes touchées par une certaine célébrité, Césarée,  moins connue, vécut aussi un moment d’une importance capitale.

Comme beaucoup de personnes furent étonnées, voire stupéfaites, lors de la destruction inattendue du mur de Berlin, la destruction d’un mur de séparation plus important eut lieu à Césarée sans que le monde d’alors s’en aperçoive, le mur qui séparait le peuple d’Israël de tous les chrétiens de la terre.

Divinement averti et préparé, l’apôtre Pierre répondit à l’invitation de Corneille pour se rendre dans cet endroit. Attendu par ce chef militaire romain entouré de sa famille et de quelques amis, l’apôtre  accepta d’entrer dans sa demeure, bravant ainsi la coutume juive pour laquelle se lier à un étranger ou pénétrer dans sa maison était interdit. L’Evangile annoncé connut un impact glorieux provoquant l’étonnement de Pierre et des quelques frères qui l’avaient accompagné. L’Esprit de Dieu descendit sur ces païens comme sur les juifs au jour de la Pentecôte. « Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit était aussi répandu sur les païens » (Act. 10/45). Ces premiers païens étaient sauvés. C’est à cet instant que, sans un bruit fracassant, le mur de séparation plus solide et important que tous ceux que nous pouvons connaître s’écroula pour ce temps et l’éternité. Comme quoi de grandes manifestations divines ne sont pas toujours spectaculaires. Tous les hommes du monde pouvaient voir s’ouvrir en grand les portes du salut, Israël, les portes de l’unification. « Vous, autrefois païens dans la chair,… souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privé du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car Il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation,… afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix…» (Eph. 2/11-18). A la croix, Jésus mourait pour la destruction de ce mur ; à Césarée, nous pouvions contempler les premiers effets de cette glorieuse bénédiction.

Depuis des siècles, le peuple d’Israël est opprimé, frappé, condamné à l’exil, et pourchassé par les nations, Comment détruire une haine aussi violente enracinée depuis tant de générations ? La réconciliation entre le monde et le peuple juif ne peut réellement s’opérer durablement qu’en Jésus-Christ.

Laurent Van de Putte