Aujourd’hui

Aujourd’hui. Comme nous précise le dictionnaire : en ce jour même, au jour où l’on est.

Que représente cette idée de beaucoup d’hommes constamment désireux de vivre dans une autre période que la leur. Question d’insatisfaction, de souhait du meilleur, de nostalgie ? Idée qui touche même bien des chrétiens.

Est-il possible de s’évader du siècle qui est le nôtre ? L’Ecclésiaste dira : « Il y a un temps pour tout » (3/1). La notion de l’heure était ancrée dans la pensée de Jésus. Elle est définie tout au long des évangiles. Ses rendez-vous atteignaient chaque fois la précision, malgré le déroulement des âges. Dans un contexte aussi vaste, compte tenu du nombre des siècles constituant l’Histoire, il aurait pu dire : ‘Nous n’en sommes pas à une année près’, mais c’est une tout autre approche du temps qui le faisait agir.

Aux noces de Cana, il dira à sa mère qui le sollicitait : « Mon heure n’est pas encore venue » (Jean 2/4). Au milieu de la fête religieuse de Jérusalem, lorsque ses adversaires tentèrent de l’arrêter, nous lisons : « ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue » (Jean 7/30). Dans le jardin de Gethsémané, il dira à ces disciples endormis : « Voici, l’heure est proche, et le Fils de l’Homme est livré aux mains des pécheurs » (Mat. 26/45).

Trop de chrétiens ne voient le temps et les bénédictions que dans le passé. ‘Ah ! Si nous avions vécu au temps où Jésus était sur la terre, à la Pentecôte, ou aux jours de l’église primitive !’ D’autres ne considèrent que l’avenir. ‘Ah ! Quand nous serons dans le ciel !’

Et pendant ces tergiversations, ils oublient l’heure présente, le rôle qu’ils doivent y accomplir, l’assistance offerte par le Seigneur lorsqu’ils sont dans le besoin, et la nécessité de veiller selon l’invitation divine.

« Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle » (Jean 6/27).

« Quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz ; ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même » (Mat. 10/19).

« Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure » (Mat. 25/13).

Comme les vierges folles de la parabole, ces personnes apparemment hors du temps actuel risquent de ne pas être prêtes le jour où Jésus reviendra prendre ses fidèles.

Cette précision des heures tout au long des Saintes Ecritures nous invite à être ni rêveur, ni optimiste ou pessimiste, mais à vivre empreints d’un réalisme actif capable de nous rendre vigilants et utiles jusqu’à l’instant du grand départ.

Laurent Van de Putte