Motivation ou habitude ?

Dans une certaine mesure, la motivation est le pourquoi de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. Elle détermine notre comportement. Pour les chrétiens, ses racines plongent dans l’amour et la reconnaissance vis-à-vis du Seigneur à l’égard de tout ce qu’Il a fait et réalise encore à chaque instant pour nous. Nous découvrons également que Jésus est plus qu’un Sauveur, c’est un merveilleux modèle de vie et d’intégrité.

Nous dépassons l’obligation d’obéir à des lois sociales, juridiques ou spirituelles pour ne fixer qu’une cible : être trouvés semblables à lui dans tout notre comportement, dans notre mode de vie. Comme disait l’apôtre Paul : « Christ est ma vie et la mort m’est un gain. » (Phil. 1/21) Notre attente de le rencontrer annule la peur ancestrale de la mort. Vouloir lui plaire, aimer ceux qu’il appelle ses amis, ses frères, ses disciples, l’aider dans son œuvre malgré la faiblesse de nos possibilités est un désir constant.

Quant aux fruits que doit pouvoir cueillir le monde qui entoure le chrétien, ce sont ceux du Saint-Esprit, de son témoignage, de son dévouement, particulièrement vis-à-vis des personnes en difficulté. Dans ses prières intimes, il demande au Seigneur tout ce dont elles ont besoin afin que cela leur soit transmis. Il se surprend à s’oublier lui-même pour répondre ‘présent’ là où Jésus aurait répondu ‘présent’.

Il veille à vaincre un des pires ennemis de la motivation : l’habitude, ‘ce monstre qui dévore tout’. Cet état d’esprit néfaste et insidieux qui fait perdre la fraîcheur, minimise les élans, enlève l’éclat de ce qui est beau. « Les chaînes de l’habitude sont, en général, trop peu solides pour être senties, jusqu’à ce qu’elles deviennent trop fortes pour être brisées. » (Samuel Johnson) Il ne veut pas ressembler à ces vieux couples dont l’amour est remplacé par une amitié entrecoupée de disputes pour de simples vétilles. Ceci est malheureusement l’exemple d’une défaillance. Son enthousiasme doit traverser les décennies.

L’habitude est aussi une porte ouverte à la religiosité inactive, mais satisfaite, malgré quelques regrets faciles à étouffer.

C’est à cause de ce piège subtil, que le chrétien ne peut se satisfaire des effets d’une seule manifestation de Pentecôte. Il a besoin d’un constant renouvellement de l’action du Saint-Esprit au plus profond de sa personne. Heureux, l’apôtre Paul qui pouvait écrire : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. » (II Tim. 4/7)

Laurent Van de Putte