Triste et irrité: et quelle joie ?

Pascal COLLET
16 décembre 2012

Triste et irrité: et quelle joie ?

Nous lisons dans le premier livre des Rois, du chapitre vingt au verset 38 jusqu’au verset sept du chapitre 21.

Par deux fois, dans des circonstances toutes différentes, Achab est décrit comme « triste et irrité ». Il ne s’agit pas là d’une contrariété quelconque ; en fait, sa tristesse et son irritation ont à voir avec sa position par rapport à la vérité divine. La première fois qu’il est signalé comme triste et irrité, c’est après qu’un prophète soit venu le reprendre pour son comportement à l’égard du roi de Syrie. La deuxième fois, le fait est est en rapport avec le refus de Naboth de lui vendre sa vigne. À lire la réponse de Naboth (« que l’Eternel me garde de te donner l’héritage de mes pères ! »), nous pressentons que la cause de son refus est liée à Dieu.Et effectivement, lorsque nous lisons les textes suivants : Nombres 36/7 et Lévitique 25/23, ceci est vérifié. C’est donc par loyauté envers Dieu et envers Sa Parole que Naboth refuse de vendre sa vigne, ce qui aurait pu être pour lui par ailleurs une bonne affaire financière.

Achab n’a donc pas seulement un problème avec Élie, pas seulement un problème avec un prophète, mais il a aussi un problème avec un israélite fidèle. Comme il a dû les maudire dans son coeur !

Ce fait m’amène à nous interroger : qui aimons-nous fréquenter ? Quel genre de personnes nous pose problème ?  Sont-ce les hommes pieux ? Si c’est le cas, et que nous évitions de les fréquenter pour cette raison là, ne devrions-nous pas nous interroger ? Car, bien que Dieu soit esprit, si nous avons des problèmes avec des personnes amies de Dieu, proches de Lui, vivant dans Son intimité et dont la piété, la crainte de Dieu, l’attachement à la Bible et la vie du Saint Esprit sont réelles, ce n’est pas forcément bon signe pour nous. Allons maintenant au Psaume 16 , verset trois. Voilà le genre de personne que j’aime fréquenter ! Pourquoi ne pas les voir, ces saints, ces hommes pieux, comme une bénédiction ? Certes, leur parole peut être rude quelquefois, mais toujours salutaire. Si je le pouvais, j’interrogerais David sur ce texte, non par esprit taquin, en lui demandant si Nathan le prophète faisait aussi partie de ces hommes pieux pour lesquels il avait de l’affection. Ce Nathan qui est venu dénoncer le péché de David. Et David me répondrait peut-être : « bien sûr, et bien que sa parole m’ait secoué, elle m’a sauvé, c’est pourquoi j’ai de l’affection pour ce prophéte ». Voilà ce que Louis XIV disait de l’un de ses chapelains, Massillon : « je ne sais pas comment cela se fait, quand j’écoute mes autres chapelains, je les admire ; mais quand j’entends Massillon, je m’en vais toujours déçu de moi-même. » Notre optique n’est pas de renvoyer les auditeurs déçus d’eux mêmes, mais que cette déception les amène à Jésus.

Achab était donc triste et irrité à cause de la vérité : de quel message avait-il besoin ? Nous pourrions dire, d’un message semblable à celui que Dieu a adressé au prophète Jonas : « faits-tu bien de t’irriter ? ». Or, c’est un tout autre message qu’il va entendre de la part de son épouse : «… Que ton coeur se réjouisse… ». Quel encouragement ! Quelle exhortation positive ! Mais réfléchissons un peu : ne trouvons-nous pas gênant que la joie cohabite avec la convoitise dans le coeur d’Achab ? Qu’elle accompagne le péché et le mal ? Évidemment, dans le monde cela ne pose pas de problème. Mais dans l’église ? Le message qui laisse le coeur dans le mal tout en le réjouissant malgré cela, est un message travesti. Et quelquefois, ce message sympathique mais faux est soutenu par un environnement censé fabriquer de la joie : musique dansante, ambiance festive etc.  L’impie a sa joie, mais pour le chrétien c’est tout différent. Lisons maintenant dans l’Évangile de Jean, au chapitre 17 et au verset 13. Notons bien cela ensemble : Jésus veut que Ses disciples aient en eux Sa joie parfaite. La joie de Jésus est un de Ses biens, qu’Il veut partager avec nous.

Amis, pour connaître la joie de Jésus, vous avez besoin de lui livrer votre coeur avec son péché afin qu’une action divine de purification et de pardon comme de régénération soit entreprise, et ait pour conséquence la joie de Jésus.

Frères et soeurs, si nous sommes tristes et irrités à cause d’une position fausse par rapport à la vérité, nous n’avons pas besoin de décibels ou de danse, mais de revenir au Seigneur avec un coeur humble, afin que notre vie soit restaurée et que nous puissions retrouver la joie parfaite de Jésus en nous par le Saint Esprit.

Terminons en relisant dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre sept, les versets sept à 16. Dans ces textes, nous respirons le bon air spirituel! À quoi est-il du ? Paul a écrit une lettre aux Corinthiens, et cette lettre a été pour eux ce que la parole d’Elie, du prophète, de naboth a été pour Achab. La lecture de cette lettre a provoqué de la tristesse chez les Corinthiens, mais une tristesse selon Dieu qui les a portés à la repentance. Cette repentance a occasionné un réel renouveau spirituel porteur d’une joie sainte. Cette joie n’était autre que la joie de Jésus. Tite, s’est lui aussi réjoui (v 13 et 15), de même que l’apôtre Paul (v 7 et 16) après tant d’affliction et d’inquiétude concernant les Corinthiens. Alors: tout le monde est content, ou mieux et plus exactement, tout le monde est heureux, de la joie de Jésus, dans la vérité.

Voilà ce dont nous avons besoin.