ton Père…te le rendra.

Pascal COLLET
26 août 2012

ton Père…te le rendra.

Nous lisons dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre six, les versets cinq et six.

Il s’agit ici de la prière, et le verset cinq nous permet de rappeler que l’on ne prie pas pour se faire valoir. On ne prie pas pour produire un effet ; on ne profite pas de la prière publique pour faire étalage de ses connaissances bibliques ; la prière n’est pas un discours, mais le langage du coeur, dans un coeur à coeur avec Dieu, public ou privé.

Dans quel esprit aborder la promesse de Jésus ? Car Jésus fait une promesse formelle : ton Père te le rendra. Il ne s’agit pas ici de donnant-donnant : je fais quelque chose pour Dieu afin qu’Il fasse quelque chose pour moi en retour. Or, Dieu traite avec nous sur le terrain de la grâce, qui est une faveur imméritée et qui le restera toujours. Et puis, nous sommes invités à aimer le Seigneur pour Lui-même, et nous approcher de Lui uniquement par intérêt restreindrait de beaucoup la portée du premier et du plus grand commandement.

Toutefois, c’est bien une promesse « d’action divine en retour » qui est donnée par Jésus. Rendre signifie bien donner en retour. Donc, en dehors de tout marchandage, Jésus promet que le Père saura donner en retour à ceux qui Le cherchent. Ceci ne devrait pas nous étonner : Dieu serait-il le débiteur de quelqu’un ? L’épître aux hébreux (11/6) nous précise que Dieu est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. Ce texte est comme un écho de la parole donnée longtemps avant par Esaie le prophète : «…je n’ai pas dit à la postérité de Jacob : cherchez-moi vainement ! »(45/19). Dieu rémunère ou récompense ceux qui Le cherchent. Sur cette base, nous pouvons donc affirmer la chose suivante : nous avons la vie spirituelle que nous voulons avoir. En disant cela, je n’insinue pas que c’est notre pouvoir qui est central, mais, comme Dieu rémunère ceux qui le cherchent, comme Il rend à ceux qui le retrouvent dans la prière – communion, il est évident que si nous Le cherchons, Il agira dans votre vie spirituelle. Nous avons la vie spirituelle que nous voulons avoir. Notre vie spirituelle sera donc aussi établie et profonde que la priorité que nous lui donnons, aussi faible et limitée que le peu d’attention et de temps que nous lui donnons.

L’appel de Jésus en Matthieu 6 à la prière -communion est concurrencé, et il nous appartient de revoir et d’établir nos priorités. Nous connaissons le Psaume 23 ; je vous livre un pastiche de se psaume, fort parlant :

le téléviseur est mon enchantement : je ne manquerai pas mon programme préféré.

Il me fait reposer dans un fauteuil d’insouciance, il me dirige loin de la présence paisible de Dieu.

Il restaure ma connaissance des choses du monde, il me conduit souvent devant des scènes de convoitise de la chair et des yeux, et de l’orgueil de la vie, non à cause du Père, mais à cause du dieu de ce monde.

Quand je marche à l’ombre de mon téléviseur, je ne crains pas Dieu, car l’esprit du monde est avec moi : ses vedettes et ses feuilletons me distraient.

Il dresse devant moi une barrière en face du temps à passer avec Dieu et ma famille. Il oint ma tête d’idées qui diffèrent de la Parole de Dieu, et ma chair est comblée.

Oui le vieil homme et ses attraits m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’oisiveté spirituelle, aussi longtemps que mon téléviseur fonctionnera.

Voilà ce que je crains : après une journée de travail fatigante ou pénible, l’écran, c’est-à-dire tous les écrans d’aujourd’hui, représente un attrait réel. Nous voilà scotchés devant lui, à passer du temps devant un spectacle futile ou nuisible. Nous raccourcissons nos nuits et manquons donc de sommeil (ce qui est un vrai problème de santé, et un vrai problème pour les enfants et les adolescents). Qui plus est, notre sommeil ne peut plus être le « sommeil du juste », car notre esprit a été trop marqué ou trop excité par ce que nous avons regardé pour pouvoir nous endormir paisiblement. Le réveil du lendemain matin sera donc difficile, et, il deviendra évident que nous n’avons pas le temps à consacrer à Dieu dans notre lieu secret, ce qui implique qu’il n’y aura pas de rémunération divine. Multiplions ceci par X. journées, semaines, mois ou années… et nous obtenons un certain type de vie spirituelle dans laquelle le Père n’a pas pu nous « rendre » quelque chose venant de Lui. Nous avons et nous aurons la vie spirituelle que nous voulons avoir !

«… Ton père te le rendra ». En quoi ?

En exaucements de la prière, en expériences du secours de Dieu, en guérison individuelle obtenue par un notre prière sur nos genoux… mais Il nous le rendra aussi en ce que nous Le connaîtrons davantage. Lisons dans le livre du prophète Jérémie, au chapitre 29, le verset 13. «… vous me trouverez… ». Lui, sa personne.

Le Père te le rendra en clarté  d’en-haut ; en affermissement du coeur ; en paix et profonde puisée dans Sa présence et Sa parole ; en direction de vie ; en développement de la foi, et en toute beauté spirituelle qui viendra couronner ces temps où nous Le recherchons de tout notre coeur, car à force de passer du temps avec Lui, Il « déteint » sur nous !

Ton père te le rendra !