« Sur ta parole, je jetterai le filet ».

Pascal COLLET
9 février 2014

« Sur ta parole, je jetterai le filet ».

Nous lisons dans l’Évangile de Luc, au chapitre cinq, les versets un à 11.

Ce lancer de filet ressemblait à tous les autres : ceux de la nuit précédente qui fut infructueuse, comme tous ceux opérés par Pierre depuis qu’il était devenu pêcheur du lac. Et pourtant, ce lancer de filet était différent : en effet, il était concrètement la preuve que Pierre prenait en compte la parole de Jésus. La réponse de Pierre à l’invitation de Jésus de jeter les filets pour pêcher montre bien que, sans cette parole, il n’aurait pas jeté à nouveau les filets. Il n’en avait pas l’intention. La nuit, moment pourtant favorable, avait été infructueuse. En lançant ce filet, il obéit à la parole divine.

Cette discordance entre  les pensées humaines et les pensées divines est habituelle pour l’être humain. Ailleurs dans la Bible, elle prend la forme d’un refus ou d’une opposition. Ici, c’est une simple divergence de pensée : ce n’était pas l’idée de Pierre de reprendre la pêche. Cette discordance, cette opposition viennent de loin : de la chute initiale de l’être humain. Elle met donc d’autant plus en valeur l’obéissance à Dieu puisque celle-ci n’est pas naturelle au coeur humain. Qui plus est, il faut rappeler que l’obéissance à la parole de Jésus manifeste aussi la valeur qu’a la personne de Jésus pour nous. Nous avons tous des opinions, des positions, des sympathies, des affirmations mais, au-delà de tout cela, retrouve-t-on la Parole divine dans nos vies concrètement, comme ce fut le cas pour Pierre lorsqu’il a lancé le filet?

Rappelons nous maintenant quelques paroles de Jésus, et voyons ce que nous en avons fait concrètement.

Lisons ensemble un texte dans l’Évangile de Marc, au chapitre premier, le verset 15. Voilà le grand appel divin que nous entendons dans la bouche de Jésus, dès le début de son ministère. C’est un appel à la repentance et à la foi. Avez-vous jeté votre filet sur cette parole ? Vous êtes-vous repentis de vos péchés ? Détournés de votre mauvaise voie en vous tournant vers Dieu ?

Ajoutons un autre texte qui se trouve dans l’Évangile de Jean, au chapitre trois, et au verset sept. Jésus a bien dit qu’il était nécessaire de naître de nouveau. Avez-vous jeté votre filet sur cette parole ? Cette parole nous empêche de nous satisfaire de toute position dans l’église qui ne serait pas fondée sur cette expérience. Le baptême d’eau ne remplace pas la nouvelle naissance. Nous croyons que dans le salut, la part humaine inspirée par Dieu consiste dans la repentance et la foi, et qu’à cette part humaine répond la part divine, en ce que le Saint Esprit qui souffle où il veut, souffle alors dans ce coeur repentant pour y apporter la vie divine.

Allons maintenant dans l’Évangile de Marc, au chapitre 16, au verset 15. Avez-vous jeté votre filet sur cette parole de Jésus ? Le baptême suit la repentance et la foi. Ce n’est pas notre processus, mais c’est celui du Seigneur Jésus Lui-même.

Il y a bien entendu des paroles divines  pour la suite de toute la vie chrétienne. Ces paroles divines ressemblent, en dehors du contexte bien sûr, à celle que Jésus a adressée à Pierre sur le lac. Elle demande une réponse qui pourra prendre différents aspects : des pratiques, des choses qu’on enlève dans tous les domaines de notre vie et dans ce cadre-là, » l’oeil que l’on arrache », » la main que l’on coupe ». Ces paroles bien sûres sont des images : le Seigneur ne nous demande pas de devenir borgnes ou manchots,  mais avec quelle clarté n’attend-Il pas que nous fassions certains choix ! La suite donnée à la parole divine  consistera aussi en des choses que l’on demandera, et auxquelles on s’attendra sur la parole de Jésus. N’a-t-il pas promis par exemple, que les disciples recevront une puissance, celle du Saint Esprit survenant sur eux (Act 1/8) ? La réponse consistera aussi en des choix que l’on fait, ou que l’on défait ; en des engagements que l’on prend ; et même dans des démarches qui peuvent nous coûter, mais dont nous savons qu’elles sont indispensables parce que Dieu les demande.

L’obéissance est déjà sa propre récompense. Mais il y a plus dans ce texte : à l’obéissance de Pierre à la parole de Jésus a succédé une manifestation de la puissance de Dieu. La réaction des pêcheurs aguerris quand ils remontent le filet plein de poissons montre qu’il y a dans ce filet plein quelque chose d’inattendu, d’improbable, d’inhabituel, de rare. Ce n’est probablement pas un miracle créateur qui s’est opéré là, mais nous sommes bel et bien en présence d’une pêche miraculeuse quant à son résultat. Ainsi donc, l’obéissance a ouvert la voie à la manifestation du surnaturel divin. Quant à nous, nous ne sommes pas à la recherche de poissons, mais nous sommes préoccupés à vivre la vie chrétienne. Comment bien la vivre dans des temps si difficiles ? Comment arriver au bout en vainqueurs ? Nous appelons souvent la vie chrétienne : vie spirituelle. C’est une réalité, et cette réalité nous amène à ce que jésus a le pouvoir de faire dans nos vies et dans notre pèlerinage terrestre. Nous ne voulons pas entrer en compte avec Lui à la façon d’un comptable, mais nous devons savoir que l’obéissance de la foi ouvre la porte à la manifestation divine, d’une manière ou d’une autre. À ce niveau, qu’il est donc désespérant de constater  que dans certaines vies se réclamant de Jésus, rien ne se passe : pas de changement, pas de croissance etc. Frères et soeurs, Jésus n’attend-il pas que nous jetions notre filet sur sa parole ?

Enfin, cette manifestation de la puissance de Dieu a attiré l’attention de Pierre et des autres sur la personne qui en a été la cause. Il a appris quelque chose sur Jésus, et cela l’a amené ,lui, l’homme rugueux et rude à se prosterner dans la barque même aux pieds de Jésus. Sa réaction  est celle de tous ceux qui se sont approchés de Dieu et qui ce faisant, ont pris conscience de leur indignité totale.

Il y a donc un lien entre l’obéissance à la parole divine, et la révélation  au coeur de la personne divine. Imaginons que Pierre ait discuté la parole de Jésus pour ne pas l’accomplir : le seul bénéfice, certes non négligeable, aurait été d’avoir entendu la Parole de Dieu dite par Jésus dans la barque, avec tous les auditeurs rassemblés pour cette occasion (v 1). Mais rien d’autre ne se serait passé.

Jetons notre filet sur les paroles divines pour y obéir, et retrouvons-nous prosternés devant Jésus.