Soins pour les yeux: voir le danger.

Pascal COLLET
17 février 2013

Soins pour les yeux: voir le danger.

Nous lisons dans l’Évangile de Marc, au chapitre 13, le verset cinq. « Prenez garde » est un mot traduit ailleurs par « voir ». Il s’agit donc de faire attention, nous pourrions dire : d’ouvrir l’oeil, ceci permettant de percevoir un danger et de réagir en conséquence. C’est la pensée que nous trouvons dans le livre des Proverbes, au chapitre 22 et au verset trois. Nous n’avons pas ici un éloge de la lâcheté : cet homme voit clair, il discerne donc le danger et il adapte sa conduite au danger qu’il voit.

Je lisais récemment une étude sur les Amish, communauté de confession chrétienne qui vaut mieux que les clichés rapides que certains ont à leur égard, étude qui mettait en avant leur fonctionnement interne : il était ainsi précisé qu’ils étudiaient soigneusement toute nouveauté avant de l’adopter ou de la rejeter. Ils réfléchissaient sur les avantages et les inconvénients respectifs, ils essayaient de savoir quelle influence cela aurait sur leur vie et sur celle de leurs enfants maintenant et plus tard. Le chrétien, affranchi par Jésus devrait être un homme libre de tous les conditionnements ; quelqu’un qui utilise son intelligence renouvelée pour réfléchir sérieusement. La façon dont nos églises, en règle générale, adopte les nouveautés sans trop de réflexion peut nous laisser perplexe ! Voyons-nous encore le danger ?

Un journaliste mettait en évidence que les tueurs de masse de ces dernières années passaient des heures à jouer sur leurs consoles avec des jeux vidéo violents. C’était le cas du Norvégien Anders Breivik, d ‘Adam Lanza (en plus du syndrome d’Asperger dont il était atteint), et d’un certain nombre d’autres. Un pédopsychiatre parisien se faisant l’écho d’un avis partagé par d’autres que lui, et allant au-delà de ces éruptions de violence meurtrière atteste que cette addiction des adolescents aux jeux vidéo est maintenant un problème de santé publique. Parents, êtes-vous ces hommes et ces femmes prudents qui voient le mal et réagissent en fonction ? Je pense à ce texte du prophète Osée, au chapitre sept et aux versets neufs et 10. Le peuple d’Israël de l’époque ne se doute pas de ce qui lui arrive. Il ne voit rien. Il devrait voir pourtant les signes de sa décrépitude, mais il est comme aveuglé, et donc, ne revient pas à Dieu et ne Le cherche pas. Je crois vraiment que l’un des signes que nous voyons clair se trouve dans notre vie de prière : si nos yeux sont ouverts sur les temps dans lesquels nous sommes sur les périls et les menaces que tout disciple de Jésus rencontre, alors immanquablement, nous savons que nous avons besoin de la grâce de Dieu, et nous recourons à la prière pour l’obtenir.

N’avez-vous jamais été surpris par la relation que fait le texte biblique du péché des filles de Lot avec leur père ? (Gen 19/31-32). Nous assistons au travers de ce dialogue entre l’ainée et la cadette à la mise en place d’une immoralité grossière comme étant quelque chose de presque normal. Mais ce qui explique ceci, c’est ce qui s’est passé avant dans le coeur de ses filles, c’est-à-dire leur acclimatation quotidienne à l’atmosphère immorale de Sodome. Lot était un papa à courte vue : il n’avait pas vu le danger pour les siens de venir jusqu’à Sodome. Pour des intérêts terrestres et immédiats, il a sacrifié l’existence des siens, et à plus long terme la sécurité d’Israël plus que les deux enfants de mener de cette immoralité, Moab et Ben-Ammi deviendront deux peuples souvent adversaires de celui d’Israël.

Lisons maintenant le texte qui se trouve dans la deuxième épître de Pierre, au chapitre premier, et aux verset neuf. Aveugle ! Ne voyant pas de loin ! Myope ! « Ces choses » sont celles énumérées plus haut, qui constituent la vie et la piété. Elles sont donc notre trésor, non seulement pour elle-mêmes, mais aussi parce que leur absence dans nos vies fait de nous des aveugles.

Voir le danger et s’y adapter. Nous sommes dans les temps de la fin ; que de périls dans ces temps ! Les voyons-nous ? Il est certes possible de terminer en vainqueurs, mais à condition d’avoir les yeux ouverts. Dans ces derniers temps, nous n’avons pas besoin de moins de prière, de moins de jeûne, de moins d’études bibliques, de moins d’évangélisation, de moins de communion spirituelle et fraternelle, de moins de réunions.

Voyons-nous le danger constitué par la tiédeur spirituelle ? Une église ne le voyait plus, celle de Laodicée. D’elle, Jésus dit (Apo 3/16-19) qu’elle est aveugle (v17) après pourtant qu’elle ait été éclairée par la véritable lumière, Jésus. Étant aveugle, elle ne voit plus le péril dans lequel elle est qui est celui de la tiédeur, avec la menace qui lui est attachée, d’être vomi de la bouche de Jésus. La menace est réelle, mais tout n’est pas encore joué : un collyre divins existe, il faut que cette église l’achète de Jésus. Il y a donc un coût, qui n’est bien sûr pas financier. Ce coût consiste à se reconnaître telle qu’on est, à cesser de se rassurer faussement pour aller à Jésus avec un coeur entier. Le collyre divin acheté consistait en repentance pour cette église.

«… afin que tu voies ». Telle est la volonté du Seigneur. Il n’est pas plus difficile pour lui de rendre la vue spirituelle à une église aveugle que de rendre la vue physique à un aveugle né. Que nos yeux soient ouverts !