Soins pour les yeux: « aveugles, regardez et voyez ! »

Pascal COLLET
31 mars 2013

Soins pour les yeux: « aveugles, regardez et voyez ! »

Nous lisons dans le livre du prophète Esaïe, au chapitre 42, les versets 18 à 25.

« Aveugles, regardez et voyez ! ». Esaïe est donc aux prises avec la surdité et la cécité Israël. Il ne fut pas le seul : lisons dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre 13, les versets 12 à 17. Jésus reprend à Son compte pour sa génération des paroles du prophète Esaïe, que nous n’avons pas lues mais qui rejoignent celles de notre texte de ce matin. Les siècles ont passé, mais la cécité demeure : en voyant ils ne voient pas, ils regardent de leurs yeux et ils ne voient pas. C’est en rapport avec l’insensibilité du coeur que ces choses sont dites. Un moment donné, il y a donc eu un refus de voir : ils ont fermé les yeux. Pourquoi ? Ils avaient peur de ce qu’ils auraient vu, et ce qu’ils auraient vu leur aurait parlé de la nécessité de se convertir, conversion qui aurait été suivie de l’action de Dieu; Dieu les aurait guéris. Je vous regarde maintenant ce matin, et je me demande quels sont ici les coeurs qui sont devenus sensibles.

Revenons au texte d’Esaïe. Au verset 21, il est rappelé que l’intention de Dieu visait est au bonheur d’Israël, mais au verset suivant il est mentionné la réalité de ce peuple : c’était un peuple pillé et dépouillé. La situation du peuple ne correspondait pas à ce que Dieu avait prévu (Israël, le royaume du Nord, avait déjà été emmené en captivité). Il y avait donc à voir une anomalie, et cette anomalie était dérangeante : quelque chose n’avait pas été. Chez Dieu ? Nullement. Il a donné suffisamment de preuves de son pouvoir d’accomplir toutes les promesses visant au bonheur d’Israël. Une anomalie qu’il fallait voir avec courage tenait son origine du peuple lui-même.

Arrivons en maintenant à ce que j’appelle la qualité de la vie chrétienne. J’emploie le mot « qualité » comme un résumé de la valeur de la vie chrétienne. Nous sommes d’abord nés de Dieu, car la grande oeuvre de Dieu, c’est la vie. En regardant notre coeur, Dieu a vu la repentance initiale et la foi en Jésus, et Son Esprit a soufflé pour apporter la vie. Avec cette naissance d’en haut, Dieu nous a communiqué des aspirations afin qu’elles soient comblées. Nous avons part au ministère du Saint Esprit qui est beaucoup plus glorieux que tout ce qui a précédé. Nous goûtons, si nous le désirons, à cette communication d’en haut. Nous vivons une relation avec  Dieu qui est appelé « communion », et cette communion peut se décliner sous tous ses aspects, dans lesquels pour chacun nous retrouverons la qualité de la vie chrétienne. Par exemple dans notre rapport avec le monde, ou bien dans notre rapport aux difficultés, à la souffrance. Notre vie de communion avec Dieu permet d’avoir des ressources, des directions particulières et bénies. La communion avec Dieu se décline encore dans notre vie de témoignage, ou dans notre vie de prière privée et publique etc. En sommes-nous là ? Avons-nous commencé au moins à goûter la qualité de la vie chrétienne ? Nous devons regarder ces choses. À l’époque d’Esaïe, non seulement la situation ne correspondait pas à l’intention de Dieu, mais Dieu était comme étonné que cette situation soit si facilement acceptée : relisez la fin du verset 22 : « personne ne dit : restitue ! ». Qu’il y ait eu problème, chute , éloignement, affaiblissement, péché, tromperie c’était une chose ! Mais il fallait ouvrir les yeux, regarder et avoir le désir de récupérer ce qui avait été perdu, afin de vivre à la hauteur de l’intention de Dieu. C’est la même chose pour nous aujourd’hui quant à la qualité de la vie chrétienne. Évidemment, on nous propose ici et là un évangile en trompe-l’oeil, permettant à ceux qui ne connaissent pas cette qualité évoquée de se tromper eux-mêmes par des ambiances, des décibels, des spots, des programmes etc. Mais regardons bien comment même avec toutes ces choses, ils  sont loin de la qualité évoquée par le nouveau testament de la vie spirituelle authentique. Quel que soit la chute ou le refroidissement, Dieu est toujours celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons (Ep 3/20). Les solutions de Dieu sont dans sa puissance ; la restitution d’Esaïe 42 est toujours possible, mais quelquefois, rien ne vient ! « Aveugles, regardez et voyez ».

Lisons maintenant dans l’épître de Jacques, au chapitre quatre et au verset six. « Au contraire » ! Le contraire de ce que Jacques a déjà mentionné dans son épître, les faux raisonnement opposé à l’obéissance, la foi sans les fruits, les méfaits de la langue, la sagesse terrestre, charnelle, diabolique, des luttes et des disputes, l’adultère spirituel… le contraire de tout ça. Dieu voulait accorder à son peuple une grâce  plus excellente qui agirait au contraire de cette situation peu reluisante. Encore faut-il regarder et voir, pour supplier Dieu de nous faire grâce.

Mais ce n’est pas seulement notre situation que nous avons besoin de regarder afin de voir, c’est aussi une personne distinguée : lisons dans l’épître aux Hébreux, au chapitre deux, les versets neufs et 10. Regarder et voir Jésus ! Appelé dans ce texte le Prince de notre salut. Mais Le regarder attentivement tel qu’il est maintenant, c’est-à-dire couronné de gloire et d’honneur à cause de sa mort expiatoire. Je me demande quelquefois si Jésus n’est pas devenu pour nous  quelqu’un de banal, un fantome! Il y a me semble-t-il plus ici que la doctrine de l’élévation de Jésus : nous devons Le regarder par la foi, puisque Dieu veut nous conduire à la gloire. Il est ici présenté comme Celui pour qui et par qui sont toutes choses. Le texte d’1 Corinthiens 8/6 est plus précis : nous sommes par Jésus. Tout réveil, toute croissance, toute victoire, tout progrès, tout perfectionnement sont pour nous en Lui. Il n’a pas seulement dit : « sans moi vous ne pouvez rien faire », mais la Bible dit positivement que nous sommes par lui, par une communication semblable à celle du cep et des sarments. Ainsi donc, nous sommes invités à regarder nos reculs, nos arrêts, nos péchés, notre faiblesse, et à regarder à Jésus couronné de gloire et d’honneur

Aveugles, regardez et voyez!