Saül: quelle leçon sur l’obéissance !

Pascal COLLET
14 août 2011

Saül: quelle leçon sur l’obéissance !

Nous lisons les 23 premiers versets du chapitre 15 du premier livre de Samuel. Nous avons ici une grande leçon concernant l’obéissance telle qu’elle est vue par Dieu. En abordant ce texte simplement, une évidence s’impose à nos coeurs : la valeur de l’obéissance à Dieu, pour Dieu. Un roi choisi par Dieu est maintenant rejeté par Lui, au motif indiqué aux versets 11 et 23 : « il n’observe pas mes paroles… tu as rejeté la parole de l’Eternel… » Voilà la manière de voir de Dieu.

Si nous ne connaissions pas ce texte, à l’écoute des paroles précitées nous penserions qu’il y a eu une désobéissance majeure, ou même une opposition forte du roi à Dieu pour mériter un tel jugement. Or, il ne s’agit pas précisément de cela : Saül a largement obéi à la parole de Dieu, mais il n’a pas complètement obéi. On peut donc dire que l’essentiel du programme divin envers Amalek avait été réalisé ! En plus, il faut ajouter que les meilleures bêtes d’Amalek préservées, l’ont été pour Dieu, afin de  les Lui sacrifier (v 21). Et c’est ce que Dieu appelle : ne pas observer Ses paroles, et rejeter Sa Parole ! Avouons-le, le genre de raisonnement qui ne s’arrêterait pas sur ce qui n’est pas observé, à cause de tout le reste qui a été observé est assez courant ; nous vivons dans une époque marquée par le relativisme, et nous relativisons aussi trop facilement la mesure de notre obéissance à Dieu. Ce raisonnement s’arrange bien il est vrai, avec la volonté propre, mais nous apprenons de la Bible que désobéir, ce n’est pas seulement défier Dieu, prendre sciemment des positions contraires à Sa parole, ou bien vouloir être menteur, cupide, adultère… mais que c’est d’abord « suivre sa propre voie », marcher selon les pensées de son coeur.

Mais, comment Dieu voit-il les choses ? Il les voit comme ce texte nous montre qu’Il les voit ! Dieu enfonce même le clou au verset 23 en précisant que pour Lui, la désobéissance est aussi coupable que la divination ! Curieusement, si nous chrétiens discernons le diable dans la divination et l’occultisme, nous l’oublions dans la première de ses oeuvres à l’égard du genre humain : la désobéissance. Le premier commandement sataniste est le suivant : «  fais ce que tu veux ».

Comme Saül, nous avons peine à voir comme Dieu voit, ce qui entraîne une divergence d’appréciation entre Dieu et nous. D’un côté, dans les versets déjà cités, Dieu donne son point de vue sur l’attitude de Saül, et de l’autre ce roi affirme avoir observé la parole de Dieu ( v 13 et 20). Chercherait-il à tromper le prophète ? C’est peu probable. La logique nous conduit à croire qu’il pensait effectivement avoir obéi à Dieu en obéissant largement mais pas complètement. Arrivé à ce stade, il est important pour nous de permettre à la Parole de Dieu de renouveler notre intelligence pour supprimer ce genre de divergences d’appréciation entre Dieu et nous.

Je me sers de ce texte maintenant comme d’un tremplin pour en arriver à Jésus. Lisons ensemble dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 10, les versets cinq à sept. Nous avons la comme une grande  déclaration préalable : Jésus, entrant dans le monde affirme qu’Il y vient pour faire la volonté de Dieu. Effectivement, son comportement prouvera la réalité de cette intention première. Lisons les textes suivants : Jean 5/30; 19; 8/28-29. Ses paroles, Ses oeuvres, tout correspond à la volonté de Dieu. Mais l’Ecriture va plus loin, en nous disant qu’il a appris bien qu’il soit Fils, l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes (Héb 5/8). Ce texte ne signifie pas qu’il y a eu un temps de désobéissance chez Lui avant qu’il apprenne à obéir. Mais, après avoir obéi dans les oeuvres accomplies et les paroles dites, allait-Il encore obéir devant la souffrance terrible de la croix ? Et bien même là, Il a réaffirmé son désir que sa volonté ne se fasse pas mais celle du Père. Il s’est rendu obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.

Le but de Jésus au travers de Son obéissance n’était pas seulement de restaurer l’image de l’homme, de l’homme idéal, de l’homme selon Dieu, mais aussi de proposer et de rendre possible un chemin différent pour le genre humain : et c’est ainsi que par l’obéissance d’un seul, beaucoup seront rendus juste ( Rom 5/19). L’obéissance du seul Jésus l’ayant conduit dans une vie exempte de péché et en tout agréable à Dieu, l’amènera au sacrifice expiatoire et substitutif de la croix, qui, suivi de Sa résurrection, nous assure un grand salut. Cette oeuvre accomplie par Jésus, les apôtres et les chrétiens iront témoigner afin d’amener en son nom à l’obéissance de la foi tous les païens ( Rom 1/5). Et effectivement, c’est ce qui va se produire : lisons par exemple dans le livre des Actes, au chapitre six le verset sept. Comme l’apôtre Pierre l’écrit, des hommes deviennent obéissants et participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ. Comment deviennent-ils obéissants ? Par leur réponse à la parole de Jésus qui disait : « repentez-vous… suivez-moi… convertissez-vous… ». Une réponse favorable à ces paroles constituait un préalable nécessaire au salut, et marquait un tournant complet en rapport avec la nature humaine désobéissante jusque-là. Et c’est ainsi que, Jésus est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel ( Héb 5/9), et c’est aussi pourquoi les perdus sont appelés par Paul aux Thessaloniciens : «… Ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. »

C’est donc sur le terrain même du diable, qui semblait avoir totalement vaincu le genre humain pour toujours que Jésus triomphe : Il  refait ce que Satan a défait. C’est sur ce terrain que nait le chrétien et qu’il y prospère.

Laissons Dieu nous conduire dans l’obéissance qu’ Il agrée ; Son Fils est un merveilleux sauveur qui nous sauve aussi de nos propres voies et de la désobéissance.