Saül: l’huile a cessé de l’oindre.

Pascal COLLET
28 août 2011

Saül: l’huile a cessé de l’oindre.

Nous lisons dans le premier livre de Samuel, au chapitre 10, le verset premier, puis le verset 10 ; dans le deuxième livre de Samuel, au chapitre premier, le verset 21. Nous savons que l’huile est un des symboles du Saint Esprit et c’est ainsi que nous la considérerons dans ce texte, d’autant plus qu’à l’onction concrète de Saül, a effectivement répondu le fait qu’il soit remplis du Saint Esprit. Ajoutons maintenant une autre lecture : dans l’épître de Paul aux Galates, au chapitre trois, les versets un à trois. Nous croyons qu’il faut commencer par l’Esprit, poursuivre par l’Esprit, et finir par l’Esprit.

Que signifie commencer par l’Esprit ? Qu’est-ce que cela signifiait pour les Galates ? C’est le Saint Esprit qui agit pour amener tout être humain au salut : par la providence divine, les circonstances, et beaucoup plus encore par la Bible. Le Saint Esprit démontre l’Évangile, c’est-à-dire qui le rend évident à un moment donné pour un coeur. Le Saint Esprit fait aussi oeuvre de conviction menant le pécheur convaincu de son péché dans une expérience de repentance envers Dieu et de foi en Jésus-Christ. Et voilà donc un ancien pécheur perdu, qui ne connaissait pas l’Esprit mais qui a été amené par ce même Esprit à l’expérience de la nouvelle naissance. Pourquoi tous ne vivent-ils pas  celà, puisque c’est l’oeuvre du Saint Esprit aujourd’hui encore ? C’est que, comme Étienne le dira aux chefs juifs, l’on peut s’opposer au Saint Esprit, c’est-à-dire ne pas recevoir son témoignage, et donc empêcher son action mais, si nous le laissons faire, il nous mènera à la vie en Jésus-Christ avec déjà toutes les caractéristiques divines. Voilà comment les Galates, et tant d’autres après eux ont commencé par l’Esprit.

Saül aussi a incontestablement commencé par l’Esprit ; saisi par l’Esprit, il a été changé en un autre homme (10/6), un homme d’une réelle humilité (10/27), capable de ressentir par l’Esprit une vraie sainte colère contre tout ce qui altérait l’honneur de Dieu (11/6). Mais est venue la désobéissance et le simulacre de repentance, avec toutes les conséquences dans le comportement et les pensées de Saül : l’humble Saül s’érige un monument (15/12), avec tout Israël il devient effrayé et saisi d’une grande crainte (17/11). En entendant la chanson des femmes, certes peu inspirée, il s’irrite par  jalousie et regarde David d’un mauvais oeil (18/8-9) ; à partir de ce moment-là, nous retrouverons un Saül jaloux, mauvais, soupçonneux, vindicatif, méchant. Alors que dans son bon temps, il avait fait disparaître les spirites et ceux qui prédisaient l’avenir, il  se tournera vers une spirite pour la consulter (28/3;7), puis il connaîtra la fin tragique que nous savons. Effectivement, comme le note le premier livre de Samuel, l’Esprit de Dieu se retira de Saül. Il a commencé par le Saint Esprit, mais il n’a pas su finir par le Saint Esprit.

Il  nous intéresse de poursuivre et de finir par le Saint Esprit. La vie chrétienne est une vie spirituelle : elle porte bien son nom. Ce n’est pas la vie naturelle améliorée par la religion évangélique, mais bien une vie que nous n’avions pas en nous-mêmes, la vie de Dieu qui nous a été donné gratuitement en Jésus-Christ notre Sauveur et Seigneur. Nous n’oublions donc pas que si la vie chrétienne est pour Dieu, à Dieu, elle est aussi par Dieu, et notre préoccupation essentielle va donc être de veiller à ne pas gêner le Saint Esprit, pour qu’après avoir commencé, Il poursuive et achève l’oeuvre bénie. Attention : le Saint Esprit est une personne sensible ! Ce n’est pas un hasard si, lorsqu’il a fallu que l’on voit que Jésus à son baptême était revêtu du Saint Esprit, celui-ci est apparu sous la forme d’une colombe. Une colombe ! Pas un rapace, pas une pie bavarde ! Nos pensées, nos choix, peuvent mettre mal à l’aise le Saint Esprit, l’attrister et le gêner dans son oeuvre. Il faut pourtant qu’Il la poursuive ! Qu’Il  nous enracine dans la vérité biblique ; je remarque que les Galates étaient menacés de finir par la chair à cause de leur retour vers le judaïsme, c’est-à-dire vers » l’ombre des choses à venir », la réalité étant en Christ. Or, tout ce qui se ferait au détriment de Christ même au plan de la doctrine chrétienne ne peut satisfaire le Saint Esprit qui a pour but principal de glorifier Jésus. Qu’Il  renouvelle notre façon de penser, et comme c’est là un vaste domaine, quelle belle et grande oeuvre quand nous pensons différemment suite à l’action et à l’onction du Saint Esprit. Qu’il s’occupe encore et toujours de chaque aspect de notre personnalité. Qu’il travaille avec nos oreilles, pour que nous n’acceptions plus d’écouter certains propos, avec nos yeux pour que nous nous regardions plus ce qui n’est pas bon, avec nos bouches pour nous rendre moins bavard et nous faire dire davantage de paroles à propos qui sont comme des pommes d’or sur des ciselures d’argent. Qu’Il  travaille en profondeur et nous rende plus aimants, plus fidèles, plus serviables, plus humbles, plus paisibles, plus fermes dans la foi, plus forts dans l’épreuve. Qu’Il continue à changer nos réactions devant la déception, le conflit, l’offense, l’argent, le péché, celui du prochain et le nôtre.

Dans le magnifique texte du chapitre 47 du prophète Ézéchiel, nous avons aussi une annonce de ces fleuves d’eau vive qui doivent jaillir de notre sein comme Jésus le dira plus tard. Notez bien que ce qui fait  la caractéristique essentielle du torrent, c’est qu’il provient du sanctuaire, de la présence de Dieu. Nous remarquons qu’il a un pouvoir d’assainissement comme de fertilité et nous voyons là l’annonce du ministère étendu et authentique du Saint Esprit dans la vie de ceux qui ont commencé par Lui.

Certes, l’oeuvre peut être entravée, arrêtée, empêchée, mais alors nous aurons toujours recours à la repentance à la manière de David, et non de Saül. David disait (Ps 51/13) : «… ne me retire pas ton Esprit Saint… ». Il avait donc réalisé pendant la période où il a cherché à cacher son péché, que la sécheresse spirituelle et morale qui s’était emparée de lui été liée avec l’absence du Saint Esprit de sa vie. D’où sa prière : il ne peut plus supporter la pensée même de ne plus vivre cette action et cette onction de l’Esprit sur sa vie. Quand nous perdons cela, il n’y a plus alors que « l’humain » avec ses faiblesses, ses limites, il n’y a plus que ce qui est naturel, il n’y a plus que la chair, et c’est une grande tristesse.

Commençons, poursuivons et finissons dans et par le Saint Esprit.