Quelques caractéristiques d’un coeur de chair.

Pascal COLLET
13 juillet 2014

Quelques caractéristiques d’un coeur de chair.

Nous lisons dans le livre du prophète Ézéchiel, au chapitre 36, le verset 26.

Ces versets concernent d’abord Israël, mais ils sont aussi l’annonce du programme de la nouvelle alliance, visant à une nouvelle créature. Dimanche dernier, nous avons vu que l’endurcissement (la sclérose) du coeur est une réalité  diversifiée puisqu’elle va du fait de rendre son coeur dur comme le diamant, à l’indifférence, et qu’elle est redoutable puisqu’il est question d’un trésor de colère qui est amassé. Nous voulons donc viser avec Dieu à l’attendrissement du coeur, et ce d’autant plus que l’insensibilité est signalée comme un des signes des derniers jours difficiles ( 2 Tim 3/3). Passons en revue quelques-unes des caractéristiques du coeur de chair, qui est un coeur sensible.

« L’autre devient quelqu’un ». C’est ainsi que je pourrais résumer l’une des grandes caractéristiques du coeur de chair. Cette phrase n’évoque peut-être rien à cet instant : permettez-moi de l’illustrer. Regardons ce mari qui est proche de son épouse mais ne la voit plus ! Elle est pourtant là, elle se donne du mal, mais on a l’impression que c’est normal. Pas d’attention, pas d’égard, pas de prévenance : elle ne compte pas !

 

L’autre devient quelqu’un, sous-entendu, quelqu’un qui compte.

À tout seigneur tout honneur,  cet autre c’est évidemment et d’abord Dieu.  Il est devenu réel à un moment de notre existence où, répondant à Son appel, nous nous sommes tournés vers Lui dans une vraie conversion. Avant, Il n’était rien ou pas grand-chose. Maintenant,, c’est tout différent ! Nous pouvons reprendre à notre compte le texte de la première épître de Jean, au chapitre quatre, le verset 19 : « pour nous, nous l’aimons… ». Nous l’aimons ! Nous aimons quelqu’un qui ne comptait pas auparavant. Regardez comme Il compte maintenant : avec l’apôtre Paul, nous disons aussi que nous nous efforçons de Lui être agréables (2 Cor 5/9),  ou que nous examinons ce qui Lui est agréable (Ep 5/10). Il compte donc vraiment !

Un autre trait de cette sensibilité du coeur de chair concerne notre relation avec la Parole de Dieu. Elle est marquée par la douceur avec laquelle nous tenons à la recevoir, selon que Jacques l’a écrit dans son épître. Elle est aussi marquée par une profonde joie telle que celle indiquée au Psaume 119, verset 162 ; ou encore dans un contexte aussi pénible pour le prophète, par Jérémie au chapitre 15 et au verset 16. À la joie, nous ajoutons le tremblement :Psaume 119/161 ; la soif :Psaume 119/131. Avec la Parole de Dieu, il est incontestable que notre coeur vit ! Il palpite !

Une autre caractéristique du coeur de chair, c’est que Dieu peut y imprimer Ses pensées. Lisons au Psaume 27, le verset huit. Ici, nous avons d’abord le désir de Dieu pour l’homme, puis ensuite, parce que le coeur est sensible,, l’écho favorable que ce désir trouve dans l’être humain. C’est ainsi que Dieu peut imprimer sa volonté, ses priorités, ses valeurs, ses actions. La parabole du grand souper du chapitre 14 de l’Évangile de Luc nous montre l’inverse.  Rappelez-vous que l’endurcissement n’a pas qu’un seul visage. Dans cette parabole nous avons un visage poli, courtois, mais l’essentiel reste là : des humains n’ont pas répondu à l’invitation qui leur était faite. Un champ, des paires de boeufs, un mariage ont été somme toute, des prétextes empêchant Dieu d’imprimer son désir dans ces vies. Nous avons un « pendant  » du Psaume 27 à la toute fin de la Bible : le Seigneur dit qu’Il vient bientôt, et il Lui est répondu : « Amen ! Viens Seigneur Jésus ! »

Une autre caractéristique du coeur de chair c’est qu’il  manifeste  cette sagesse d’en haut qui est décrite comme conciliante (Jac 3/17). Comment donc comprendre ce mot ? Il signifie :  docile, facile à persuader. Il désigne quelqu’un qui ne demande pas mieux que d’apprendre, d’être corrigé. Ce n’est pas là l’attitude d’un coeur de pierre : celui-ci sait, où il ne reçoit que ce qui lui convient. Le coeur de chair apprend, et il est aussi capable de reconnaître qu’il s’est trompé.

D’autres caractéristiques du coeur de chair, c’est sa sensibilité à la présence de Dieu, à l’onction du Saint Esprit. Il y a des moments dans nos vies, ou dans nos rassemblements ou Dieu passe d’une manière particulière. Dans ces moments-là, si nous les reconnaissons,, nous ne devrions pas  « partir dans toutes les directions » notamment dans le domaine de la prière. Certaines prières sont alors hors sujet par rapport à l’attente de l’Esprit de Dieu. Il vaut la peine de nous recentrer sur la pensée de Dieu

L’une des conséquences du fait que Dieu est devenu quelqu’un qui compte pour nous, c’est que nous sommes aussi devenus sensibles au mal, non pas d’une manière maladive, et pas non plus avec ce que Paul appelle une conscience faible. Lisons ensemble deux textes qui tous les deux concernent David. Samuel 24/6; 2 Samuel 24/10. Voilà l’indication d’un coeur sensible. David n’était-il pas un homme selon le coeur de Dieu ? Ces deux textes m’ont ramené vers un court poème écrit par un papa et que je vous livre maintenant : « hier au soir mon petit gars m’a confessé  quelque faute puérile ;  et s’agenouillant ensuite à mon côté il fit en pleurs cette prière : Dieu bien-aimé, fais de moi comme papa,  un homme sage et fort. Je sais que tu en as le pouvoir. Et quand il ne se fût endormi, à genoux auprès de son lit je confessai tous mes péchés, je priais le front penché : O Dieu fais de moi un enfant comme le mien que tu vois : Saint, sans fraude, te confiant la sincérité de sa foi  ! »

L’autre devient quelqu’un ! C’est d’abord vrai de Dieu, c’est aussi vrai du prochain. N’avez-vous jamais été étonné que, lorsque Jésus pensé à certaines personnes qui se persuadaient qu’elles étaient justes, et qui ne faisaient aucun cas des autres, il ait produit la parabole du publicain et du pharisien, qui « met en scène »  un croyant qui va au temple pour prier ? N’avons-nous pas besoin de faire notre cette prière indiquée par un de nos vieux cantiques  : « rend présentes à nos coeurs les souffrances des églises, la détresse des pêcheurs » ? N’oublions pas que notre réunion d’évangélisation qui s’inscrit dans l’action de témoignage motivée par le fait que l’autre devient quelqu’un pour nous, y compris dans sa destinée éternelle, a pour objectif de permettre aux chrétiens d’accompagner les pécheurs perdus.

Avec Dieu, puisque c’est une partie de Son oeuvre, recherchons l’attendrissement de nos coeurs. Il a dit qu’Il ôterait le coeur de pierre et qu’Il donnerait un coeur de chair.