Quand Dieu dit: « …pour ton bien; »

Pascal COLLET
3 octobre 2010

Quand Dieu dit: « …pour ton bien; »

Nous lisons dans le livre du prophète Esaie, au chapitre 48, les versets 17 et 18.

Quelquefois, ce qui fait douter le chrétien de l’amour de Dieu pour lui, c’est qu’il se méprent sur ce qui est son bien véritable. Il faut le constater : la représentation que nous avons de ce qui nous semble être bien pour nous ne coïncide pas toujours avec notre bien réel, tel que Dieu le voit. Les premiers chapitres de la Bible nous placent devant ce constat : tout l’environnement de l’être humain est qualifié de « très bon » par Dieu lui-même. C’est ce qui a amené le poète à dire : « ô terre, comme tu ressemblais au ciel! » or, le tentateur suggère à Eve que ce qui est bien pour elle est ailleurs qu’en la Parole de Dieu. Nous connaissons la suite… Et c’est ainsi que, séduits par le grand séducteur, livrés à nous-mêmes et donc à nos propres pensées et conceptions, et influencés par l’esprit du monde, nous nous trompons sur ce qui est bien pour nous.

Interrogeons le fils cadet de la parabole de Luc 15 : « fais-tu bien de partir de chez ton père avec ta part ? » Sa réponse est péremptoire, assurée car à ce moment il est gonflé d’espoir, de rêves, de convictions profondes. Or tout ceci se révélera être une illusion : il  se trompait complètement. Au moins, cette parabole nous sert-elle à affirmer que ce qui est toujours bien pour l’être humain c’est de » revenir à la vie », c’est d’être « retrouvé » selon les mots mêmes du verset 24. Ce qui est bien, c’est toujours le retour à Dieu, la repentance. La perdition, quelle que soit sa forme même si celle-ci est faite de gaieté et d’enthousiasme est toujours mauvaise. S’éloigner de Dieu, ou lui résister c’est choisir de se faire du mal.

Comme nous nous trompons facilement, Dieu place pour nous des références claires. Par exemple dans Michée 6/8, ou Romains 12/2. Nous pouvons savoir ce qui est bien pour nous. Ceci dit, ce dernier texte m’interpelle : ce qui est qualifié par la Bible de « bon » et « agréable » se trouve quelquefois être pour moi amer et désagréable. Mais amèr et désagréable à quoi ? Et là il faut répondre : à la chair. Achab interpellait le prophète Élie en l’appelant: » mon ennemi ». Il dit ailleurs qu’il déteste le prophète Michée. Pourquoi ? Ces hommes de Dieu avait le message de Dieu, désagréable à la chair, au « moi ». Mais les ennemis d’Achab n’étaient pas les hommes de Dieu, mais ses propres péchés, son impiété, son épouse et son influence mauvaise, ses 400 prophètes de pacotille. Voyons clair en nous-mêmes. Voulons-nous que Dieu travaille à notre bien ?

Maintenant dans cette optique faisons une dernière lecture au psaume 119, les versets 65 à 72. Nous n’avons pas là, loin s’en faut, le seul aspect de l’amour de Dieu, mais comme nous le achoppons souvent sur la souffrance ou la contrariété due à la vérité,ce texte pourrait nous aider à mieux comprendre les enjeux, et aussi les postures trompeuses de la chair. Cette strophe commence par un beau témoignage : « Tu fais du bien à ton serviteur. » Ce témoignage est appuyé par le caractère de Dieu qui est reconnu par le psalmiste : Dieu est bon et bienfaisant. Mais ce bien que Dieu lui a fait, c’était quoi ? Et là, nous sommes surpris par le texte, car le bien que Dieu lui avait fait été décrit par les versets 67 et 71, et il s’agissait d’être humilié par Dieu. Attention : vous avez peut-être souffert d’humiliation par un supérieur arrogant, orgueilleux et vous méprisant. Rien à voir avec ce qui est écrit ici, car souvenez-vous, Dieu est bon et bienfaisant. Être humilié par Dieu, est-ce agréable ? Non ! Est-ce nécessaire ? Oui, pour toutes les raisons dites plus haut. Je ne cherche pas à être humilié, mais j’accepte d’être repris, corrigé, enseigné, instruit par le Dieu qui m’aime et qui poursuit mon bien réel.Dans la strophe du Psaume 119, où est donc le bien ? Il consiste dans le fait que Dieu a mis fin à l’égarement du psalmiste. Effectivement il n’est pas bon de s’égarer, et donc c’est une réelle bonne chose qu’il soit mis fin à l’égarement, même si cela a passé par le fait d’être humilié par Dieu.

« Tu fais du bien à ton serviteur ». Dieu nous aime. Il veut le meilleur pour nous. Notre bien  lui est précieux. Entendez le dire : » pour ton bien « . Il veut y travailler, même dans notre temps caractérisé par la démangeaison d’entendre des choses agréables, ce qui revient à éviter le travail de Dieu par la vérité, et à nous laisser diriger par notre chair. Que Dieu nous enseigne l’intelligence afin de comprendre toutes ces choses, et de Lui faire confiance pour ce qui est de Son travail  à notre bien.