pour toutes choses, vraiment ?

Pascal COLLET
4 juillet 2010

pour toutes choses, vraiment ?

Nous lisons dans l’épître de Paul aux Ephésiens, au chapitre cinq, le verset 20.

Rendre grâce à Dieu pour toutes choses ! Celà inclus déjà de Le remercier  pour toutes les bonnes choses qu’Il nous donne, car tout don parfait et toute grâce excellente nous viennent de Lui. Remercions Le pour tout ce qui nous est donné de bon.

Mais ce texte va plus loin que les bonnes choses. Il semble logique de dire d’abord que personne n’a à rendre grâce à Dieu pour le péché. En effet, Dieu le hait et nous invite à le haïr aussi. On ne peut pas rendre grâce pour quelque chose qui est à haissable. Ceci posé, ce verset  ne nous invite-t-il pas à aller au-delà des apparences, de la réalité d’un moment, pour saluer à l’avance la souveraineté de Dieu, qui fait sortir le bien du mal ? L’épitre aux Ephésiens fait partie des épîtres de la captivité. Or c’est dans ces épîtres que nous trouvons le plus grand nombre d’exemples de prières de reconnaissance, non pour le fait d’être en prison, mais pour les opportunités que la prison permettait. Son emprisonnement donnait à Paul beaucoup de temps qu’il utilisait pour prier  pour ses enfants spirituels et pour remercier Dieu pour eux. Lisons Ephésiens 1/15-16; Philippiens 1/3-5; Philémon 4-5; Colossiens 1/3-4. Cette dernière épître comprend plusieurs exhortations adressées aux chrétiens :1/12; 2/6-7; 3/16-17; 4/2.

Et puis, Paul reconnaissait les aspects positifs des situations négatives, par exemple en Philippiens 1/12-14. Ainsi, des circonstances contraires peuvent être des moyens de bénédiction car Dieu peut tirer de toutes situations un résultat positif. Nos remerciements « pour toutes choses » sont ici la preuve de notre foi en Son amour et en Son pouvoir de diriger les choses. Je partage maintenant quatre témoignages avec vous. Le premier concerne un jeune chrétien de 17 ans. Il tombe malade, sérieusement, et il  perd une année d’études. Son projet est remis en question. Mais au bout de quelques années, voilà ce qu’il a pu voir clairement : cette maladie et ce retard dans les études a entraîné une conséquence, qui en a entraîné une autre, qui en a entraîné une autre, etc. et avec le recul il a su que Dieu l’avait dirigé pour son bien. Dieu n’est pas obligé de nous expliquer ce qu’Il fait et pourquoi Il le fait, Il nous demande de Lui faire confiance.

La deuxième expérience se passait en Chine et concernait un médecin chrétien qui par un dur labeur et des sacrifices de plusieurs années, réussi à édifier un hôpital de premier ordre. Celui-ci est saccagé par les troupes nationalistes qui ne laissent que des ruines. Et voilà le travail de tant d’années de consécration ! Mais, sans se laisser abattre, le médecin suit l’armée pour soigner ses blessés. Le général l’apprend et se demande pour quelles raisons ce docteur étranger soigne leurs blessés alors qu’ils ont détruit son hôpital. Son épouse chrétienne lui dira : « c’est parce qu’il est chrétien ». Ce à quoi le général répondra : « si il en est ainsi, je veux devenir chrétien ». Le comportement « positif » de ce médecin a peut-être fait plus qu’une vie entière de travail pénible !

Le troisième exemple est l’exemple d’un chrétien qui perd progressivement l’usage de la parole et de ses membres. Mais la manière dont il  vit son épreuve, sans se plaindre, en gardant jusqu’à la fin son sourire et une attitude de reconnaissance a profondément impressionné le personnel soignant. Après son décès, le médecin de l’hôpital dira à son fils : « nous, on le soignait, mais lui nous guérissait ». Enfin le dernier exemple concerne une guérison divine. Un chrétien meurt à l’hôpital. Soumis à un traitement intensif à cause de l’emphysème il apprend qu’il ne lui reste plus que cinq minutes à vivre. Il décide alors de consacrer ses cinq dernières minutes à  louer le Seigneur pour toutes les grâces et les bénédictions expérimentées pendant sa vie. Comme il commençait à remercier le Seigneur, le Saint Esprit a opéré un miracle : au lieu que ses poumons soient obstrués par l’emphysème, le processus s’est inversé : ses poumons furent libérés et il commença à se rétablir à partir de ce moment-là.

La souffrance, qui entre dans le « pour toutes choses » du texte, forme des caractères solides. Elle transforme notre personnalité pour la rendre plus semblable à celle de Christ. Elle peut aussi nous apprendre à vivre davantage dans la dépendance de Dieu, à prier davantage, à posséder plus de patience, plus d’humilité, plus de compassion pour ceux qui souffrent. Vu sous cet angle, elle est aussi une occasion de remercier Dieu.

Il semblerait qu’une traduction plus littérale du texte nous permette de dire : « rendez continuellement grâce à Dieu le Père au-dessus de toutes choses… ». Eh bien, morts, ressuscités et assis avec Christ dans les lieux célestes, apprenons à remercier Dieu au-dessus de toute chose.