Par motif de conscience envers Dieu.

Pascal COLLET
13 octobre 2013

Par motif de conscience envers Dieu.

Nous lisons dans la première épître de Pierre, au chapitre deux, le verset 19.

Quelles sont nos motifs d’action ? J’en cite quelques-uns, parmi les plus évidents.

La crainte, bien qu’en perte de vitesse en fait partie : crainte d’un jugement, d’une punition. L’intérêt est un puissant motif d’action : l’être humain entreprend quelque chose parce qu’il espère en tirer un avantage. L’influence en est un autre : tout le monde le fait autour de nous, donc nous sommes tentés de faire comme tout le monde. Et enfin, je cite la chair, le « moi » qui explique tant d’actions ou de réactions.

Dans le texte lu, nous est donné un autre motif d’action, précieux : la conscience envers Dieu, ou, plus littéralement, la conscience de Dieu. Comme quelqu’un l’a écrit, la conscience est le lieu où Dieu exprime sa sainteté. Il est certain qu’un coeur dans lequel demeure la Parole de Dieu, devient un coeur forgé et formé par elle, dans lequel Dieu n’exprime pas seulement, mais imprime Sa sainteté en mettant notre conscience au diapason de Sa Parole. Heureux ceux pour qui c’est vrai !

Dans la seconde épître aux Corinthiens (1/12), Paul parle du témoignage de la conscience. Lorsqu’elle est formée par la Parole de Dieu, la conscience peut donner un témoignage juste,  qui sera aussi un motif d’action. « Je ne peux pas faire ça ! » ; Ou une variante : « je ne peux pas lui faire ça ! » ; Ou encore : « voilà ce que je dois faire ! »

Le texte lu en introduction pose une simple question : pourquoi supporter les souffrances injustes ? Des esclaves chrétiens ayant des maitres au caractère difficile sont invités à supporter ces souffrances par motif de conscience envers Dieu. C’est donc bien dans leur conscience de Dieu qu’ils puiseraient ce type de réaction. Leur conscience leur dicterait un intérêt supérieur : faire honorer en tout  la doctrine de Dieu, glorifier Jésus même dans les circonstances les plus pénibles, témoigner de la réalité de la vie nouvelle…

D’autres textes bibliques  nous parlent aussi de la conscience éclairée comme motif d’action. Lisons au Psaume 15, la fin du verset quatre. Le « oui » prononcé a pour lui plus de valeur  que le préjudice qu’il subit dans son engagement. Je ne m’arrête pas ce matin sur l’engagement en lui-même, rappelant toutefois que celui qui a reçu notre engagement peut seul nous dégager de celui-ci (Prov 6/1-3). À une époque où le  « oui » a perdu de sa valeur au point quelquefois de ne plus vouloir rien dire, ce texte du psaume 15 nous place devant une autre réalité, par motif de conscience. Je note en passant qu’il est question dans ce Psaume de celui qui peut séjourner dans la tente de Dieu, où demeurer sur sa montagne sainte, c’est-à-dire vivre dans l’intimité de Dieu.

Lisons un autre texte, dans l’épître aux Philippiens, au chapitre deux, le verset 12. La conscience est donc un motif supérieur en tous domaines. Le chrétien n’a pas deux conduites: une quand le pasteur est présent, une autre en son absence. Comparer avec le texte de l’épître aux Colossiens, au chapitre trois, le verset 22. La conscience éclairée nous interdit de tels changements d’attitude. La gloire de beaucoup d’humains aujourd’hui est de mal faire sans être pris ; c’est ainsi qu’on peut être un parfait transgresseur du code de la route, et, via certains moyens techniques ne pas être pris. C’est une habileté à laquelle la conscience n’aura pas recours. Je lisais dernièrement le livre de Beuttler « la connaissance de Dieu », où il relate  un épisode de son service en France. Il devait partir en Algérie pour y prêcher, quand une épidémie de variole se déclara dans ce pays, rendant obligatoire une vaccination  pour y entrer. Exposant cette situation à une personne, celle-ci proposa que son médecin de famille établisse un certificat de vaccination sans procéder à la vaccination. C’était chose possible. Le serviteur de Dieu dû batailler pour refuser cet arrangement. Le frère Beuttler savait que cet arrangement qui aurait pu tromper les hommes aurait attristé le Saint Esprit et voilé sa communion personnelle  avec Dieu.

Lisons un dernier texte, dans l’épître de Jacques, au chapitre cinq et au verset  16. Ni le Saint Esprit ni l’apôtre n’ont voulu par ces mots établir le principe d’une forme de thérapie collective où la parole serait libérée pour dire les pires choses ; ceci serait du reste plus dangereux qu’édifiant. Il s’agit simplement de la chose suivante : aller voir quelqu’un contre qui l’on a péché pour lui confesser notre faute. Ce geste semble être de plus en plus rare dans nos assemblées ! Que cette démarche soit entreprise quand la faute en question est publique et notoire est une chose, mais qu’elle soit entreprise quand la faute n’est connue que de son auteur, c’est là quelque chose de surprenant, d’heureusement surprenant, de glorieusement surprenant ! Qu’est-ce qui peut expliquer une telle démarche,  sinon le motif de conscience envers Dieu, qui pousse à un souci de clarté avec le prochain,  comme de communion avec Dieu.Quand des chrétiens commencent à perdre leur bonne conscience, ce n’est pas ce genre de démarche qu’ils entreprennent : ils  se réfugient dans « le clair obscur » (du reste, plutôt l’obscur que le clair), ils se réfugient dans la fuite (aller dans l’assemblée d’à côté pour s’y refaire une virginité morale et spirituelle fausse et à bon compte plutôt que d’affronter leur tort, faute et méfait), ils se réfugient dans la diversion (trouver quelqu’un qui a fait pire que soi).

Et voilà comment une conscience ainsi éveillée produit de belles âmes, qui ont le sens de l’honneur, une noblesse de coeur et une pureté d’intention. Ceci me fait penser à la courte énumération de l’épître aux Philippiens  en son chapitre quatre et au verset huit.

L’église de Jésus-Christ ne devrait-elle pas être composé de ses belles ames?