L’obéissance d’un seul.

Pascal COLLET
3 juin 2012

L’obéissance d’un seul.

Nous lisons dans l’épître aux Romains, au chapitre cinq, le verset 19, et nous nous arrêtons ce matin sur cette obéissance d’un seul. On peut dire de Jésus que toute Sa vie fut empreinte d’obéissance. Sa venue ici-bas est placée sous ce signe : Héb 10/7; Jean 6/38 ; enfant, Il obéissait à Ses parents : Luc 2/51 (ce qui sous-entend que ce sont les parents qui donnent les ordres sages et les enfants qui y obéissent) ; Il était soumis aux autorités : Mat 17/27. Mais plus encore, c’est Sa relation avec Son Père céleste qui fut marqué par cette obéissance : Jean 15/10, et plus précisément encore, c’est en rapport avec la croix que cette obéissance fut comme magnifiée. Il est du reste de la volonté de Jésus que le monde sache cela : Jean 14/31.

Retrouvons-nous à Gethsémané, et là, entendons avec attention la prière de Jésus : «… Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne ». (Luc 22/42). La formulation retient notre attention : nous pouvons  savoir vaguement l’importance de faire la volonté de Dieu, et même, à l’occasion, le dire, mais pouvons-nous dire à Dieu : que ma volonté ne se fasse pas ? Lisons encore dans l’épître aux Hébreux, au chapitre cinq, les versets sept et huit. Il ne faut pas se tromper sur le sens à donner à l’expression employée : Jésus a appris l’obéissance… Comme si il y avait eu un moment dans Sa vie où Il n’avait pas pratiqué l’obéissance. Ce que ce verset signifie, c’est qu’après avoir toujours été obéissant, jésus l’a encore été même quand cette obéissance à entraîné une grande souffrance. C’est une chose que d’obéir aux autorités en donnant l’impôt, c’est autre chose que d’obéir en sachant quelle souffrance cela va occasionner. Paul écrira aux Philippiens que Jésus s’est rendu obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. « même jusqu’à… » ! L’obéissance est donc  réhaussée à son niveau le plus haut par le fait que même la souffrance de la croix ne fera pas dévier Jésus : Il obéira à son père jusqu’au bout.

Dans le texte de départ, nous n’avons pas seulement deux hommes, mais aussi deux mondes. Adam a désobéi ; Eve a été séduite pour être conduite à la désobéissance et  y entraîner son mari. Jésus paraît : il affronte le même adversaire sur le même terrain, mais Lui affirme et maintient une ligne opposée à celle du premier homme, celle de l’obéissance à Dieu. Nous avons là deux mondes clairement différenciés. Le salut, qui consiste à passer d’un monde à l’autre, est donc un renversement, du au rétablissement opéré par Jésus. Jésus a refait ce qui avait été défait. L’expérience chrétienne va donc consister à passer du monde de la désobéissance, de la volonté propre, au monde de l’obéissance à Dieu. Lisons dans l’épître aux Romains, au chapitre premier, le verset cinq. Notez bien l’expression : l’obéissance de la foi. C’est expression définit clairement qu’elle est la nature de la réponse de l’être humain à l’appel de Dieu au salut en Jésus-Christ. Ajoutons  un autre texte, dans la première épître de Pierre, au chapitre premier, le verset deux. Il s’agit donc bien de devenir obéissant ! Voilà le passage d’un monde d’un à l’autre. Je note dans ce verset que le fait  de devenir obéissant précède l’aspersion du sang, c’est-à-dire l’application du bénéfice du sacrifice expiatoire de Jésus à l’être humain qui croit. Nous aurions été tentés d’inverser les deux choses, et de placer le sang d’abord et l’obéissance ensuite. Or en réalité, cet ordre est juste et parlant : n’est-ce pas la repentance, engendrant un renouvellement de nos pensées qui fait que l’être humain commence à devenir obéissant ? Le message de Jésus et des apôtres, synthétisé et juste est le suivant : « repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle ». La repentance est donc fondatrice de ce passage d’un monde à l’autre, et de l’édification d’une vie chrétienne authentique. Rappelons-nous la prière de Jésus à Gethsémané ; l’être humain perdu est de par sa nature centré sur lui, ses idées, ses opinions… C’est là repentance qui va le décentrer et le recentrer sur Christ, de telle sorte que, pour la première fois, il pourra dire lui aussi : que ma volonté ne se fasse pas mais la tienne. Je voudrais dire en passant que l’obéissance n’est pas du légalisme. Le légalisme, c’est la pensée qu’on peut recevoir la faveur de Dieu par la loi. Nous savons bien que la grâce de Dieu s’obtient par la foi, et nous en remercions le Seigneur. Nous servons réellement dans un esprit nouveau mais cet esprit nouveau ne peut pas être sans obéissance. À ce titre, comment peut-on expliquer bibliquement que quelqu’un, se réclamant de Christ comme son sauveur, étant donc normalement passé du monde de la désobéissance d’Adam à celui de l’obéissance de Jésus, puisse vivre sa vie chrétienne en étant dirigé par ses goûts, ses idées, ses opinions, en un mot dans la désobéissance ? Cette forme de vie chrétienne est  inconnue du Sauveur !

Lisons enfin un dernier texte dans le livre des Actes, au chapitre six, le verset sept. Obéir à la foi ! Cette expression est d’une grande exactitude : la foi, c’est l’obéissance du coeur et de la conscience ; l’obéissance c’est la confiance démontrée. Les sacrificateurs se sont convertis, ont été baptisés et ont commencé à persévérer, le verbe indiquant une action qui se continue.

Si nous désirons obéir à Dieu, nous allons permettre au Saint Esprit de faire grandir Son intimité avec nous. Pierre disait que Dieu a donné le Saint Esprit à ceux qui Lui obéissent (Act 5/32). Le Saint Esprit aime cette disposition de coeur ; elle Lui est précieuse et agréable et Lui permet de développer Sa présence et Son oeuvre, tout cela toujours pour glorifier Jésus.