leur coeur est devenu insensible…

Pascal COLLET
6 mai 2012

leur coeur est devenu insensible…

Nous lisons dans le livre de Job, au chapitre 33, le verset 14.

L’endurcissement ne consiste pas seulement en une opposition frontale à la Parole de Dieu, mais aussi dans l’inattention à ce message. Relisons dans l’épître aux Hébreux, au chapitre trois, les versets 12 à 15. Je souligne tout à nouveau qu’il est question ici des « frères » ; c’est contre leur endurcissement que le Saint Esprit les met en garde. Pour nous, la voix de Dieu nous ramène essentiellement à Sa Parole inspirée. Notez avec moi l’insistance des premiers chapitres de l’épître aux Hébreux sur le fait que Dieu doit être entendu pour ce qu’Il est ; lisons les textes suivants : 1/2; 2/1; 3/16; 4/2; 4/12.

L’avez-vous remarqué : la première fois qu’on entend une parole divine nous concernant, notre coeur « bat plus fort ». Mais, si aucune réponse n’est donnée à cette première parole, la 10e fois qu’on entendra la même parole, cela ne nous fera plus rien. C’est pourtant la même parole, la même urgence ! Alors ? Notre coeur a changé, et il a changé par l’habitude qu’il a prise d’entendre sans répondre. Nous avons là une réelle forme d’endurcissement qui échappe aux clichés habituels sur le coeur endurci. Négliger de répondre à la voix de Dieu conduit à ne plus la percevoir. En Hébreux trois, le mot « endurcir » est traduit du grec « scléros », qui a donné en français sclérose où sclérosé. La personne qui souffre d’artériosclérose souffre de durcissement des artères. L’endurcissement n’est-il pas une forme de vieillesse du coeur ? Ainsi donc, le coeur endurci, c’est aussi le coeur qui s’est d’abord laissé attendrir ; c’est celui qui a reconnu qui était Celui qui s’adressait à lui ; c’est celui qui a compris qu’on lui demandait de se donner ; mais il a refusé… Il s’est refermé sur lui-même ; il s’est sclérosé.

À propos de certains de ses contemporains, Jésus dira en Matthieu 13/15 : « le coeur de ce peuple est devenu insensible ». Il ne l’a pas toujours été ; il l’est devenu ! Et ce coeur insensible nous ramène à la forme la plus subtile d’endurcissement. La promesse de Dieu en rapport avec la nouvelle alliance est bien d’ôter le coeur de pierre et de donner un coeur de chair. Un coeur de chair est un coeur simple, que Dieu trouve facilement, un coeur pur. Assistons à une réunion, qui certes se passait dans une synagogue ! Lisons ensemble dans l’Évangile de Marc, au chapitre trois, les six premiers versets. Arrêtons-nous tout d’abord sur la fin du verset deux : les auditeurs avaient donc des arrière-pensées secrètes, qui, bien que secrètes, empêchaient et empêchent toujours l’oeuvre de Dieu de se faire. Ils désiraient trouver quelque chose contre Jésus. C’est dans cet état d’esprit qu’ils étaient rassemblés. Êtes-vous portés à la critique ? Ne voyez-vous que le point noir sur la feuille blanche ? Êtes-vous suspicieux (ce qui est autre chose que prudent) ? Êtes-vous impliqués dans des querelles de personnes ou des comparaisons oiseuses ? Êtes-vous à l’affût d’arguments à faire valoir ? Ce qui ne va pas est-il pour vous une friandise à partager avec d’autres, ou une affliction à présenter au Seigneur dans le lieu secret ? Êtes-vous  sur la défensive, prêt à mordre ? Rappelez-vous : le coeur de chair est un coeur simple, pur, à l’écoute de Dieu.

Notons maintenant la fin du verset quatre : « ils gardèrent le silence ». Jésus pose la question qu’il ne fallait pas poser, et cette question précise concerne leur conception du sabbat. Leur conception du sabbat était en cause, et Jésus par Sa question leur montre la fausseté de leur position. Est-il alors difficile de reconnaître qu’ils se sont trompés, qu’ils ont fait fausse route ? Rien de difficile là-dedans ! Mais ils gardèrent le silence ! Même un silence peut accroître et fortifier l’endurcissement. Souvenez-vous des juifs à Jérusalem à la Pentecôte, et de leur réaction spontanée à la prédication de Pierre : « hommes frères, que ferons-nous ? » Pour avoir gardé le silence sur notre malaise à l’écoute de la Parole de Dieu touchant un point de notre vie, nous avons sans aucun doute fortifié sans nous en rendre compte l’insensibilité de notre coeur, et donc son endurcissement.

Allons maintenant au verset six. L’endurci n’aime pas un certain type de prédication à laquelle il  souhaite faire un mauvais sort, ainsi qu’au prédicateur. Il va chercher d’autres endurcis et peut-être on trouvera-t-il, avec lesquels il  se consultera, et cela notez-le bien, même après qu’un miracle authentique ait été accompli.

La Parole de Dieu est comparée à une semence, et même à une semence incorruptible. Ceci pour dire le magnifique pouvoir de cette semence : produire du fruit, beaucoup de fruits dans les vies qui la reçoivent. Et pourtant, à côté de cette force de la semence, nous devons aussi noter sa fragilité : elle peut être piétinée à terre et son pouvoir fructificateur sera anéanti ; elle peut être empêchée par une pierre ; par des mauvais aux herbes qui vont l’étouffer. C’est la raison pour laquelle l’apôtre Jacques nous recommande de recevoir cette parole avec douceur, et pour cela de rejeter toute souillure et tout débordement de méchanceté (1/21). Avec douceur ! Dans une réelle sensibilité ; avec un coeur simple ; sans ces raisonnements qui obscurcissent la Parole de Dieu et nous amènent si souvent à trouver des subterfuges pour ne pas croire et obéir à Dieu qui nous parle. Prenons garde à cette forme subtile d’endurcissement.