L’Eternel méne tout à bonne fin pour moi

Pascal COLLET
21 juin 2009

L’Eternel méne tout à bonne fin pour moi

Nous lisons ce matin au Psaume 138. Arrêtons-nous au début du verset huit: « Dieu agira en ma faveur », rendu ainsi par la version« la colombe » : « l’Eternel mène tout à bonne fin pour moi».

Dans un monde et un temps où tout est devenu si fluctuant, où règne une grande insécurité, où de grands bouleversements se font jour, quelle parole que celle-ci ! Tant de faits surprenants, d’éléments incontrôlables, d’inconnues dans l’existence humaine, et voilà la paisible certitude d’un craignant Dieu qui sait que sa destinée et dans les fortes mains de Dieu. L’une des traductions de ce texte dans le Nouveau Testament pourrait être cette parole de Paul aux Philippiens : « je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ ». Cette persuasion n’était pas un espoir. Elle reposait d’abord sur le « fait » de Dieu; Il avait agi.Il les avait sauvé. Il y avait eu un commencement dans la vie des Philippiens. Or, Dieu ne commence pas pour abandonner. Et puis, cette persuasion reposait aussi sur la nature du Dieu que Paul connaissait, et notamment Sa souveraineté : au-dessus de tout ce qui rend les temps bouleversés, Il est ! Que les chrétiens sont heureux, ceux qui connaissent Dieu personnellement. Avec les fils de Koré, ils témoignent et disent : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse » (Psaume 46 verset deux). Puis vient l’évocation dans les versets qui suivent de ces grands bouleversements si menaçants pour nous, mais aussi du privilège de celui qui connaît Dieu dans Son sanctuaire.

Dieu  vise la fin, Il y travaille. Nous sommes quelquefois obnubilés par la situation d’un moment dans notre vie. Jacques écrit : « vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda ». Dieu  mène tout à bonne fin pour ceux qui Le craignent.

Maintenant, il est important de distinguer la foi de la superstition même évangélique. Cette dernière consisterait à s’approprier un texte biblique alors qu’on ne vit pas dans les conditions du texte. N’oublions pas qui était David : un homme selon le coeur de Dieu, un craignant Dieu, un homme au coeur livré, obéissant. Dieu n’a pas tout mené à bonne fin pour Saül ou pour Joab, mais pour David, oui. Dieu pouvait « mener » la vie de David, Il pouvait donc tout mener à bonne fin pour lui. En tant que chrétiens, méfions-nous des espérances trompeuses y compris de celles qui ont leur logique ; dans le livre du prophète Jérémie au chapitre sept et aux versets deux à sept, Dieu souligne qu’alors qu’Il attendait de Son peuple une réforme du coeur, celui-ci préférait se réfugier dans une fois superstitieuse invoquant le fait que l’endroit où il se rendait régulièrement pour « adorer » était le temple de Dieu, et qu’en tant que tel, il ne pouvait pas être détruit. On sait ce qu’il est advenu d’Israël et de Juda et de leur fin (provisoire toutefois) malheureuse… Certains, pour retrouver les bases, la force, et l’authenticité de la vraie foi ont besoin au préalable de réformer leurs voies et leurs oeuvres.

Cette parole de David a bien sûr la saveur de l’expérience. Nous connaissons le jeune homme de Bethléem, ses victoires, son onction, mais aussi la jalousie de Saül à son égard, ses fuites dont certaines furent si précipitées qu’il est écrit que David et les siens « s’en allèrent où ils purent». Nous connaissons, après la mort de Saül, les épisodes douloureux de la réunification d’Israël, des guerres contre les nations environnantes. Cette parole est donc le témoignage de celui qui, avec le temps prend du recul et peut contempler au-delà des événements la main invisible mais bien réelle de Dieu. Et alors apparaît cette évidence : Dieu a tout mené à bonne fin.

Maintenant, parmi les périls et les menaces, les pires ne sont-ils pas venus de David lui-même? Son adultère et ce qui a suivi; son entêtement à vouloir dénombrer le peuple. Mais Dieu est aussi plus grand que nos erreurs, nos fautes, nos péchés, et si nous savons Le retrouver dans la repentance, alors Il  nous accorde Sa grâce, le fil de la vie du craignant Dieu est renoué, et même si ses fautes et péchés entraînent des souffrances ou des conséquences amères, Dieu mène tout à bonne fin pour se qui marche dans Sa lumière.