L’élévation donnée par le Seigneur.

Pascal COLLET
10 novembre 2013

L’élévation donnée par le Seigneur.

Nous lisons un premier texte dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre 23 et au verset 12, puis un second dans l’épître selon Jacques, au chapitre quatre, le verset 10.

Par l’humiliation à la gloire : c’est la voie du Maître.

Arrêtons-nous ce matin d’une façon plus particulière sur l’élévation promise dans ces deux textes, le deuxième étant plus explicite encore que le premier puisqu’il fait du Seigneur Jésus l’auteur de cette élévation. Nous avons là une loi spirituelle : à une cause répond toujours un effet. À la démarche de l’homme envers Dieu, répondra toujours une action de Dieu.

D’emblée soulignons une impasse concernant l’élévation : elle n’a rien à voir avec ce qui pourrait flatter notre ego, voir notre orgueil. Certes, la Bible n’est pas muette sur de tels rêves et de telles attitudes.

La maman des fils de Zébédée a demandé à Jésus un exaucement visant à l’élévation de ses deux fils (Mat 20/21). Je le dis en passant : parents, ne cherchez pas à mettre vos enfants sur un piédestal, ce qui élève, ce qui présente l’admiration de tous ; ne cherchez pas davantage à vous valoriser par leur réussite. Revenons à notre texte : voilà une forme d’élévation flattant l’égo, à laquelle Jésus répond et répondra par la croix : « pouvez-vous boire la coupe que je dois boire » ? Comme quoi, la croix sera toujours et le remède, et la mesure à appliquer à ces rêves.

L’apôtre Paul  cite ce qu’il appelle « les apôtres par excellence », des hommes qui se recommandaient eux mêmes et qui avaient d’eux une haute opinion. Ces hommes défiguraient le message de Jésus, et le fait même de l’autorité spirituelle ne pouvait justifier leur attitude. Mais à l’opposé de cette élévation charnelle, il y avait le témoignage d’un authentique serviteur de Dieu et de l’église, dont je ne le cite que deux extraits : 2 Cor 10/12; 12/6.

L’apôtre Jean mentionne Diotréphe dans une de ses épître qui dit-il, aime à être le premier. C’était sa motivation profonde ; il l’aimait cette élévation. Savez-vous que le vedettariat n’a rien à faire avec l’esprit de l’Évangile ? L’Évangile ne produit pas des vedettes, mais des serviteurs humbles et soumis à Dieu.

Quelle est donc l’élévation du Seigneur ? Lisons un autre texte dans l’Évangile de Luc au chapitre 18, les versets 13 et 14. En parlant de « celui qui s’abaisse » Jésus parle évidemment de ce publicain. En quoi s’est-il abaissé ? Il s’est reconnu pécheur sans ambiguïté devant Dieu. En quoi a consisté son élévation ? En ce que dans ce lieu et en réponse à sa prière, il a été justifié par Dieu. Voilà qu’elle fut son élévation. Elle est donc une oeuvre divine émanant de la personne de Dieu. Nous n’avons pas la bien évidemment tout l’enseignement sur la justification par la foi. On peut résumer cette dernière de la façon suivante : le coupable est déclaré juste part Dieu, ou considéré comme juste. voilà quelque chose qui est complètement anormal, et qui a pourtant sa logique, divine. Celle-ci est contenue dans le texte de 2 Cor 5/21. Quelle élévation ! Nous recevons de Dieu une position nouvelle, surprenante, totalement imméritée, complètement inattendue mais pleine de la grandeur de la grâce de Dieu. Avec Paul, nous pouvons souligner que nous avons eu accès à cette grâce, et avec lui encore, célébrer la gloire de la grâce dont Dieu nous a favorisé dans le bien-aimé. Ceux que Jésus sauve, Il les relève égalemment de la bassesse dans laquelle le péché et le monde les avait plongés. Combien dérisoire apparaissent alors les estimations personnelles de notre justice, comme les combats d’arrière-garde que sont les combats de personnes.

L’élévation divine, c’est encore me semble-t-il, la formation de Christ en nous, avec ses manifestations pratiques. Les apôtres s’attendaient à ce que ce travail se fasse chez ceux qui étaient sauvés, et c’était même là un critère pour eux. Lorsqu’il s’agit d’établir des anciens, c’est-à-dire des responsables dans les églises locales, les conditions énumérées se rapportent à ce travail de Dieu dans la personne. Il y a de cela quelques années, dans une pastorale, nous avons entendu un pasteur présenter la candidature au ministère d’un jeune homme, en nous encourageant à l’accepter parce qu’il était « un bon chauffeur de salle ». Voilà où nous sommes rendus aujourd’hui ! Bien loin de ce travail de Dieu qui consiste à former Jésus en nous, prédicateur comme chrétiens. Lorsque Dieu forme Christ en nous, nous avons là une réelle élévation dans la qualité de vie ainsi obtenue. Cette élévation  ne peut pas nous enfler puisqu’elle est faite de dépouillement du vieil homme, et de l’acquisition d’une humilité vraie qui fait partie intégrante de la formation de Jésus en nous. Cette vie de qualité supérieure est faite par exemple d’une confiance en Dieu à toute épreuve, d’un attachement indéfectible à sa personne, de la beauté intérieure appelait encore la pureté incorruptible cachée dans le coeur, de réelle consécration, de la force du Saint Esprit, de la clairvoyance spirituelle etc.

Evidemment, il est aussi possible que cette élévation ait quelque chose à voir avec celle d’un Joseph, ou d’un Daniel. Ils furent des hommes humiliés par les circonstances, mais demeurant fidèles à Dieu, gardant un coeur pur, ils furent reconnus dans leur supériorité spirituelle et c’est à cause de cela que des responsabilités les élevant au-dessus du lot commun leur ont été confiées.

Mais gardons la pensée essentielle pour ce matin : l’élévation divine consiste à nous donner une position nouvelle en Jésus, puis à former ce même Jésus en nous.