L’église: son témoignage, son impact.

Pascal COLLET
8 juillet 2012

L’église: son témoignage, son impact.

Nous ferons plusieurs lectures dans le livre des Actes des apôtres, pour y noter ce que l’Ecriture dit concernant le témoignage de l’église, son impact dans la société, la façon de remplir sa mission. En filigrane, nous comprendrons ce qu’il nous faut rechercher aujourd’hui. Allons donc tout d’abord au chapitre deux, les versets six et sept, puis le verset 12. Il est certes encore possible que l’église rencontre la moquerie comme mentionné dans ces textes, mais le plus important est ailleurs. La foule est « confondue », ou selon d’autres traductions, en plein désarroi, profondément surprise. Ces gens sont « dans l’étonnement et la surprise » , ou, stupéfaits, hors d’eux-mêmes déconcertés, émerveillés. Voilà une belle entrée en matière !

Cet étonnement en lui-même ne sauve personne : Pierre devra précher la Parole de Dieu pour amener les âmes au salut. Ceci précisé, je remarque avec vous que le sujet de cette stupéfaction, c’est le baptême du Saint Esprit suivi du parler en langues. Plus tard, Paul enseignera sur le parler en langues dans l’assemblée, sa grâce et ses limites, mais nous ne nous arrêtons pas là-dessus ce matin. Ici, Dieu « marque le coup » à l’égard des pèlerins juifs venus à Jérusalem pour y célébrer la Pentecôte, et leur donne la possibilité d’entendre des gens du peuple dire les merveilles de Dieu dans des langues que les disciples ne connaissaient pas. Nous croyons que le baptême du Saint Esprit est une porte d’entrée dans le surnaturel divin, qui va bien au-delà de la seule glossolalie. Nous nous souvenons par exemple, de cette parole de Paul aux Corinthiens, dans laquelle il mentionne qu’un simple auditeur pourrait tomber sur sa face en entendant un don spirituel tellement précis concernant sa vie qu’il deviendrait persuadé de la présence de Dieu dans ce lieu. N’avons-nous pas besoin par rapport au témoignage de l’église de rechercher la plénitude du Saint Esprit ?

Allons maintenant au chapitre trois et au verset 10. Le grec dit : remplis de saisissement et d’étonnement. Une autre version donne : complètement stupéfaits et désorientés. Là encore, le signe en lui-même ne sauve personne ; Pierre préchera l’Évangile. Nous avons ici une oeuvre de Dieu, une de ces oeuvres qui nous font dire longtemps après les magiciens d’Égypte : « C’est le doigt de Dieu ».

Poursuivons au chapitre quatre, au verset 13. D’abord une remarque : l’expression « hommes du peuple sans instruction » semble quelque peu amoindrie : il faudrait lire : illettrés et ignorants. Une autre traduction donne :des hommes sans instruction et des gens quelconques.Ne sommes-nous pas proches de ces gens-là ? Dans le domaine spirituel, il n’y a aucun complexe à avoir, car l’essentiel n’est pas à la mécanique intellectuelle et ses diplômes (que nous ne méprisons pas), mais la communion avec Dieu. Nous pouvons donc être des gens sans instruction mais, comme mentionné au verset huit, être remplis du Saint Esprit. Et alors, s’accomplit ce que Marie a annoncé dans son cantique : Dieu renverse les puissants de leur trône et Il éléve les humbles. Quel témoignage en faveur de l’Évangile !

Allons au chapitre cinq, d’abord le verset 11. Quelle sainte frayeur ! Vous connaissez les circonstances, je n’y reviens donc pas. Dans cet épisode, il me semble que le Saint Esprit a voulu établir une fois pour toutes les critères divins quant à la sainteté de l’église : sachons le ! Mais ce fait aussi dramatique soit-il, contribue aussi au témoignage de l’église et à son impact dans la société.

Lisons maintenant les versets 12 à 14. Nous avons ici quelque chose de paradoxal : le verset 13 nous place devant une sorte de retenue admirative, et le verset 14 nous montre que cette retenue était finalement surmontée par l’action du Saint Esprit. Nous ne sommes pas là sur le terrain de la sagesse terrestre qui vise à « adapter » pour « impacter ». C’est ainsi qu’on nous a encouragé à adapter la forme de nos rassemblements et de notre témoignage, en précisant bien tout d’abord qu’il ne s’agissait justement que d’adapter la forme. Puis, après avoir adapté la forme, nous sommes arrivés sans trop nous en rendre compte à adapter le fond, c’est-à-dire le message et la définition de la piété biblique. Il est évident que les résultats obtenus par cette adaptation ne sont pas identiques à ceux obtenus dans l’église primitive. Être gagné par l’ambiance, la musique, les éclairages, le rire, la convivialité n’est pas la même chose que d’être gagné dans la foi, après avoir vu et compris ce qu’était l’église de Jésus-Christ et ce, sans aucun esprit élitiste. Puissions-nous retrouver dans la vie de nos communautés la traduction concrète des versets 13 et 14.

Je signale enfin le verset 24 du chapitre cinq, ou à nouveau des hommes sont désorientés par l’action de Dieu. Pour être complet en rapport avec la pensée du témoignage, il faut aussi ajouter le verser 33, qui nous place devant des sommes rendus furieux ! C’est aussi cela l’impact du témoignage de l’Évangile.

Voilà comment Jésus batît Son église. C’est une référence pour nous. L’église de Jésus-Christ doit être un sujet de stupéfaction et d’étonnement,bien évidemment pour des causes spirituelles. Certains peuvent être étonnés de ce que l’église ressemble tant au monde ; cet étonnement là n’a évidemment rien à voir avec celui que nous avons rencontré dans les textes lus.