Le « craignant Dieu »: une protection pour ses enfants

Pascal COLLET
18 septembre 2011

Le « craignant Dieu »: une protection pour ses enfants

Nous lisons tout d’abord dans la deuxième épître de Paul à Timothée, au chapitre trois, le verset 15 ; Paul souligne un fait qu’il connaissait : la maman pieuse de Timothée enfant lui avait inculqué les Ecritures. Mais au-delà de ce constat, n’entendons-nous pas le Saint Esprit nous parler de l’enfance de nos enfants en rapport avec leur destinée éternelle ? « Dès ton enfance… ». Lisons encore dans le livre des Proverbes, au chapitre 14 et le verset 26.

La Bible nous montre que la protection est liée à l’autorité. C’est vrai d’abord et avant tout de la relation qui peut exister entre Dieu et nous, mais c’est aussi vrai de la relation entre les parents et leurs enfants. Le craignant Dieu a donc choisi de se soumettre à l’autorité de Dieu, mais il exerce aussi de Sa part une autorité sur ses enfants, et ceux-ci trouvent sécurité et protection dans l’exercice de cette autorité. La « maison » constituait un cocon protecteur dans lequel les enfants étaient en sécurité ; on disait : « rentre vite à la maison ». Deux inventions sont venues perturber cela : la télévision et Internet, non pas dans leur part utile, mais dans tout le reste. Je vais citer ce matin de façon exceptionnelle par rapport à nos bonnes habitudes, des extraits d’un livre dont l’auteur est docteur en neurosciences, directeur de recherche à l’INSERM. Ce livre n’est pas chrétien, mais ce qu’il met à notre portée nous concerne. Il recense les études scientifiques réalisées depuis des années sur l’impact de la télévision dans la vie de l’enfant. Je pense utile d’ajouter que ce qui est écrit de la télévision doit aussi très largement s’appliquer aux différents « écrans »  qui peuplent maintenant le quotidien de beaucoup de familles. (…)

L’impact des écrans se fait principalement par imprégnation. Qu’est-ce que c’est que l’imprégnation ? Je suis non-fumeur, et il peut m’arriver d’effectuer des visites dans des lieux habités par des fumeurs. Il suffira alors de quelques minutes pour que mes vêtements, mes cheveux soient imprégnés de l’odeur du tabac. Ainsi, les images vues  finissent à force de répétition par inscrire leur vérité au coeur de notre inconscient. (…)

Ces études sérieuses réalisées selon les règles de l’art montrent donc de façon incontournable que la télévision est nuisible pour le sommeil, la santé, les capacités d’apprentissage et de mémorisation entraînant une baisse des performances scolaires, la vie relationnelle. Je passe les détails qui nous auraient amené à évoquer l’obésité, l’hypertension, ce qui touche à l’effort, au langage, à l’attention, à l’imagination etc. pour en arriver à la seule conclusion possible : la télévision est un véritable fléau. C’est en prenant conscience du résultat de ces études que quelqu’un a dit : « la télévision n’exige du spectateur qu’un acte de courage, mais il est surhumain : c’est de l’éteindre ». Quelqu’un d’autre a dit ce qui suit : « s’opposer à tous les asservissements que peut produire la modernité deviendra l’apanage de quelques esprits miraculeusement maintenus en veille ». Ces derniers mots ne peuvent-ils pas décrire les chrétiens authentiques ?

Il nous revient maintenant avant de conclure que nous interroger sur un drame pire que ce qui précède : l’impact des écrans sur la vie spirituelle, c’est-à-dire sur la destinée présente et éternelle des enfants. Avec douleur, nous voyons des enfants de chrétiens qui à l’adolescence se désintéressent de Dieu, c’est-à-dire de leur destin, ou même deviennent opposés à l’Évangile, voire rebelles. À ce stade, la question qui mérite d’être posée est la suivante : « qui élève vraiment ces enfants ? » La réponse spontanée qui jaillirait à cette question serait d’affirmer pour le papa ou la maman que, puisqu’ils sont les parents, ce sont eux qui élèvent leurs enfants. Mais à y regarder de plus près, on pourrait faire le constat suivant : c’est la télévision qui élève réellement ses enfants, c’est la musique qu’ils écoutent, ce sont leurs  jeux vidéo, c’est leur consommation immodérée d’Internet. Ces choses  » prêchent » tout au long de l’année et peut-être hélas chaque jour un « Évangile mondain » qui imprègne sans jamais le dire, en douceur, au fil du temps, les enfants de chrétiens et les autres. La télévision est arrivée au Bhoutan en 1999. Cette arrivée tardive a été l’occasion pour des sociologues d’étudier de façon contemporaine son impact. Il ressort que la télé a changé la façon dont les gens s’habillaient, pensaient, réfléchissaient… Dans une société très traditionnelle avec beaucoup de références historiques, la référence nationale est rapidement devenue David Beckham!

L’imprégnation modifie les consciences, nous dirions : les coeurs. Et c’est ainsi que, rejoignant l’enseignement de Jésus dans la parabole de la semence et des quatre terrains, des enfants imprégnés par les écrans reçoivent la semence parmi les épines ; ils entendent la Parole de Dieu mais les soucis du siècle, notons bien : les soucis du siècle, la séduction des richesses et l’invasion des autres convoitises étouffent cette parole et la rende  infructueuse.

Parents, sommes-nous « enlisés »? À la manière d’un Lot, prévenu de l’imminence d’un jugement et qui pourtant semble ne pas réussir à partir de lui-même du lieu qui va subir le jugement divin… La Bible place devant nous des exemples d’hommes résolus : Jacob (« je ne te laisserai pas… »), David devant Goliath, Néhémie devant les murailles détruites de Jérusalem, Daniel et ses trois compagnons seuls parmi les jeunes hébreux emportés en captivité à tenir ferme, et bien sûr Jésus en durcissant sa face et prenant la décision d’aller à Jérusalem en sachant ce qui l’y attend. La bénédiction de Dieu a toujours accompagné ce genre de disposition qui c’est vrai, demande du courage. Mais la foi ne doit-elle pas être accompagnée de courage ? L’absence de réaction, par commodité, par faiblesse, par lâcheté serait grandement coupable. Parents, prenez courage, et ne laissez pas les écrans imprégner vos enfants.