…l’autre sera laissé!

Pascal COLLET
15 avril 2012

…l’autre sera laissé!

Il est 9:00 du matin, Mme Andersen est assise devant le poste de radio pour écouter l’émission destinée aux petits enfants. Elle apprécie beaucoup cette émission à laquelle on mêle aussi un peu de religion. Pour les enfants, un peu de religion ne fait pas de mal, mais pas trop, cela pourrait devenir malsain. Au bout de quelques instants, l’émission est brusquement interrompue. Une nouvelle sensationnelle arrive d’Oslo : dans la ville, il y a une panique indescriptible ! La police annonce un événement extraordinaire : un grand nombre de personnes ont disparu sans laisser de traces. On ne peut encore donner de chiffres. Les autorités demandent aux familles de fournir des renseignements exacts concernant le lieu et les circonstances de la disparition. Un peu plus tard, la radio annonce que, sur la place du marché, quelques revendeurs ont disparu subitement pendant leur travail. Une personne qui vient d’acheter des fleurs raconte qu’au moment de payer, le marché en cherchant la monnaie dans sa sacoche a brusquement disparu. Elle l’a entendu prononcer ces mots : « merci Jésus ! » De tous côtés, on appelle et l’agitation est grande. Un commerçant bondit hors de son magasin en criant au secours. Deux de ces vendeuses viennent de disparaître. Que se passe-t-il donc ? Également de Stockholm arrive des nouvelles concernant des disparitions soudaines. On apprend aussi des nouvelles similaires de Copenhague et de Helsinki. De nombreux pays également affluent des nouvelles concernant des disparitions. Partout des gens sont portés manquants. La police ne sait plus quoi conseiller et devient impuissante à expliquer ce mystère. Au même instant, on voit venir M. Andersen. « Tu arrives déjà, il n’est pas l’heure ? demande Mme Andersen, il est à peine 9:30. » « Je n’en peux plus, dans nos ateliers  c’est le désordre, des ouvriers ont disparu. Pensant à un accident, on les a cherchés partout sans en trouver aucune trace. Alors quelqu’un, qui se disait chrétien et qui fréquentait les réunions, je ne me rappelle plus son nom, répétait sans cesse : « maintenant c’est arrivé ! Maintenant c’est arrivé ! » « Qu’est-il donc arrivé ? » demandait je. « Jésus a pris les siens avec Lui. » Il  se tordait les mains, pleurait et criait : « et moi j’ai été laissé ! Et moi, je suis toujours ici ! » Je le priais de cesser ses discours insensés, mais il continuait de plus belle. C’était terrible de l’entendre. Il y en a certainement d’autres qui sont dans le même désespoir et je ne serais pas étonné que nous ayons à faire des heures supplémentaires. » Dans la ville, c’est encore pire, la circulation est devenue un véritable chaos. Des chauffeurs ont été enlevés de leur autobus et de leur voiture, des passagers manquent à l’appel. Le tramway ainsi que les automobiles et les taxis sont obligés de s’arrêter, et forment de longues files dans les rues. Les véhicules qui ont encore des conducteurs cherchent à se frayer un passage. La police est impuissante. On annonce de tous côtés des disparitions. Au cours de la matinée, les mêmes nouvelles arrivent de l’étranger. Il est absolument impossible de décrire les faits tels qu’ils se sont déroulés pendant ces heures. Une profonde angoisse s’est abattue sur le monde entier. Partout, la population est dans l’agitation, errant dans les rues pour retrouver les membres de la famille disparus. Certains se moquent et beaucoup maudissent Dieu et les humains. Un homme parcourt la rue il s’agite en criant : « prenez garde ! Bientôt nous serons tous enlevés ! » Il doit avoir perdu la raison. Une femme d’un âge avancé se tient immobile au coin de la rue. Elle a joint ses deux mains et regarde vers le ciel, puis elle dit : « Oh non ! Si nous n’avons pas été trouvés prêts pour aller à Sa rencontre lorsqu’Il est venu, alors plus personne ne viendra nous chercher maintenant ; Seigneur Jésus, aide nous ! À présent, c’est accompli. J’étais croyante durant ma vie, mais je ne pensais pas qu’Il viendrait si vite. Et je n’ai pas pris au sérieux tous les enseignements de Sa Parole. » Le soir, loin de pouvoir donner une explication, les journaux exhortent la population à rester calme et à garder son sang-froid. La police et les autorités unissent leurs efforts pour recenser les disparus. Les savants recherchent la cause de ce phénomène remarquable. Une inquiétude terrible tourmente partout  les habitants. Dans les rues, on discute sur ces événements. On conclut finalement il doit y avoir un rapport avec les chrétiens et la Bible. Ceux qui avaient connu les disparus affirment que l’enlèvement s’est limité aux véritables chrétiens. Un ouvrier raconte : « oui, Jean Olsen est parti et maintenant il a pu réaliser ce qu’il a prêché et vécu ici-bas, c’est que Jèsus viendrait le prendre. » « Oui, répond un autre j’en connaissait aussi un, lui aussi est parti. » « Oh s’exclame quelqu’un, ces chrétiens qui en avaient parlé ont donc eu raison, ils  ont dû  avoir un pressentiment. Si seulement nous les avions écoutés, nous serions heureux à présent, au lieu d’être contraints de continuer à vivre dans cet enfer, dans ce chaos, où tout va certainement encore empirer. » En tout cas, le jour suivant, aucun des journaux n’est en mesure de fournir la moindre explication. C’est le mystère le plus complet. On apprend qu’au rassemblement de la veille, des prédicateurs sont venus. L’atmosphère de la réunion a été lourde et troublée. Le rapport dit que plusieurs sont profondément malheureux. Il n’y a aucun doute : ce qui s’est produit n’est autre chose que l’enlèvement des chrétiens vers le Seigneur. Quelques-uns avouent que, malgré leurs études en théologie, ils ne se sont jamais douté que cela se passerait de la sorte. La nouvelle naissance et l’Esprit d’adoption des enfants de Dieu leur étaient complètement inconnus. Un jeune pasteur s’exprime ainsi : « on ne nous a pas enseigné les choses de cette manière. Les professeurs ne nous ont jamais dit que les faits se passeraient comme nous venons de les vivre ces jours derniers. » Comme la police s’est adressée à la population afin de connaître l’opinion générale, le rapport suivant a été rédigé et approuvé par des responsables religieux : « ce qui vient de se produire pourrait être un des événements prédits dans la Bible : l’enlèvement de l’église, c’est-à-dire que Jésus serait venu prendre les Siens avec Lui. C’est tout ce que nous pouvons dire à l’heure actuelle. » Mais la police se garde bien de faire publier la déclaration des pasteurs, elle pense que cela n’est que le fruit de l’imagination. Par ailleurs, vu l’étendue de cette catastrophe, ce serait plutôt au gouvernement de s’en occuper. S’il y a un rapport avec la foi chrétienne, alors il faudra fermer toutes les églises et les salles de réunion jusqu’à ce que la chose soit éclaircie. Au sein de la chrétienté, l’atmosphère paraît lourde. Le dimanche qui suit ces événements toutes les églises sont remplies, quelques assemblées se trouvent sans prédicateurs et il  manque beaucoup de chrétiens. Dans plusieurs églises, le nombre des chrétiens est insignifiant, mais de l’extérieur afflue une foule innombrable de personnes « atteintes par le désastre » comme on a pris l’habitude de dire. La population veut entendre la Parole de Dieu. Quelqu’un essaie d’en faire la lecture, puis il dit : « je ne comprends rien ». On passe la Bible à un autre, celui-ci dit : « je ne peux pas lire ». D’autres encore pleurent. La grande masse semble être d’accord sur le fait que le christianisme est responsable de cette tragédie et que l’on devrait pouvoir obtenir une explication satisfaisante auprès des chrétiens. Plusieurs viennent implorer le secours de Dieu car leur désolation est inexprimable. Dans la plupart des assemblées, c’est la confusion complète. Un homme fait des reproches à un prédicateur : « c’est de ta faute si nous sommes tous restés ici. Tu n’as jamais dit que Jésus reviendrait prendre ceux qui Lui appartiennent, et encore moins que l’on devait avoir le coeur purifié et rempli du Saint Esprit, ni qu’il fallait être réconcilié avec Dieu. » « Tais-toi ! » répond le prédicateur. Ils s’accusent ainsi au milieu des pleurs et des cris. Pendant que les autorités considèrent le problème de l’enlèvement des chrétiens en vue d’aboutir à une conclusion, un communiqué parvient de certains états. Il publie l’interdiction de toute préoccupation et de tout rassemblement chrétien. Il est interdit sous peine de mort de prononcer encore le nom de Jésus. Le monde doit détruire toute littérature chrétienne. En commençant par la Bible, tout cela doit être brûlé. C’est ainsi que commence à un temps d’obscurité dans l’histoire de l’humanité.

J’ai lu cette histoire ce matin, car elle est une description plausible d’un fait biblique : l’enlèvement de l’église. Lisons maintenant dans la première épître aux Thessaloniciens, au chapitre quatre, les versets 15 à 17. Cet événement arrivera au moment prévu par Dieu, soudainement et brièvement (1 Cor 15/52, traitant de la résurrection des morts qui a à voir avec l’enlèvement, précise que cela se fera en un clin d’oeil), sur des nuées c’est-à-dire dans les airs, où Jésus viendra chercher les Siens, morts en Lui et ressuscités, et vivants en Lui. Le mot « enlevés » signifie aussi : saisir brusquement, s’emparer vivement, emporter soudain. Ainsi se réalisera la promesse de Jésus faite en Jean 14/2-3. Cet enlèvement est donc l’attente de l’église. C’est un événement entièrement miraculeux (les lois de la nature seront abolies ou dépassées), mais pas illogique.

Lisons maintenant dans le livre de la Genèse, au chapitre cinq, le verset 24. La logique est claire : il marchait avec Dieu et Dieu l’a enlevé. Le texte de l’épître aux Hébreux au chapitre 11, nous précise qu’avant d’être enlevé,Hénoc avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu. Voyons plus précisément la logique de l’enlèvement.

Les chrétiens ne sont-ils pas «d’En Haut ? » Nous avons reçu une vocation céleste ; nous sommes assis dans les lieux célestes en Jésus-Christ ; la vie qui nous est communiquée par le Saint Esprit est la vie d’en haut. C’est donc notre identité spirituelle, ce que nous portons en nous et qui influe réellement sur notre manière de vivre ici-bas. Il y a du ciel en nous, même si nous sommes encore sur la terre ! C’est pourquoi, ceux qui  sont si bien ici-bas y resteront ! Si nous aimons les choses du monde et ses valeurs, ce monde est donc notre monde. Il serait cruel de ravir à notre affection ce que nous aimons.

Et puis, le plus important dans l’enlèvement, c’est la personne de Jésus. Avez-vous quelquefois vu des amoureux séparés pour un temps ? L’avez-vous vous-même été ? Alors, quelle attente du moment des retrouvailles ! Le texte lu en introduction précise bien : « le Seigneur lui-même ». Nous l’aimons sans le voir, nous aimons et chérissons Sa présence manifestée à nos coeurs par le Saint Esprit ; nous aimons Son avènement, nous l’attendons car nous languissons de Lui. Mais si la présence de Jésus ennuie quelqu’un ce matin, elle t’ennuierait toute l’éternité ce qui est inconcevable. Si tu n’es pas attiré par Jésus maintenant, pourquoi le serais-tu pour l’éternité ?

La description lue tout à l’heure nous ramène à un texte biblique qui se trouve dans l’Évangile de Luc, au chapitre 17. Le verset 30 précise bien que Jésus parle de Son retour. Lisons maintenant les versets 34 à 36. Jésus enlèvera en même temps tout les Siens dispersés sur la face de la terre ce qui explique que l’enlèvement aura lieu la nuit pour certains et le jour pour d’autres. Le même lit ; le même champ ; la même activité. « L’autre sera laissé ». Et cet autre qui sera laissé, restera avec quelles questions ? Quels regrets ? Quel tourments ? Quelles conditions d’existence, et je pense notamment aux adolescents rebelles à l’Évangile et dont les parents seront enlevés ? Quels espoirs ? Je sais que certains sont tentés de miser sur un salut pendant la grande tribulation qui suivra l’enlèvement. Effectivement, le livre de l’Apocalypse parle brièvement des martyrs venant de la grande tribulation. Mais expliquez-moi comment, alors qu’aujourd’hui vous ne voulez pas vous convertir dans des circonstances pourtant relativement favorables encore, vous vous convertiriez dans cette époque ténébreuse pour y mourir en martyr ? Mme Lot était destinée à être sauvée, mais elle a été incapable de l’être à cause de son coeur appesanti. « L’autre sera laissé. »

« Tenez-vous prêts… » nous dit Jésus. Il n’y a qu’un seul moyen d’être prêt : c’est de se préparer ! Or c’est ainsi qu’à deux reprises dans le livre de l’Apocalypse l’église est définie : Elle s’est préparée (Ap19/7; 21/2). Il est donc encore temps de se préparer en se repentant ; il est encore temps de se préparer en croyant, de cette foi qui surmonte tous les obstacles. Il est encore temps de se préparer en obéissant à Dieu.

Frères et soeurs, Haut les coeurs !