L’assemblée.

Pascal COLLET
8 juin 2014

L’assemblée.

Nous lisons dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 10, le verset 25.

Nous ne connaissons pas l’auteur de cette épître,  par contre nous connaissons son grand inspirateur : le Seigneur lui-même. Pour Lui, qu’était donc une assemblée ? Évidemment, nous savons qu’elle est la manifestation des églises locales d’Éphèse, de Rome, de Corinthe, de Laodicée etc. mais il est certainement possible de définir ce qui fonde véritablement l’assemblée. Car c’est cette assemblée qu’il ne faut pas quitter.

Sans les développer, rassemblons quelques lignes fortes telles qu’on peut les extraire d’une lecture attentive du nouveau testament.

La première de ces lignes fortes est que l’assemblée est née du salut de plusieurs dans une même zone géographique. Et ce salut correspond à ce que Jésus et les apôtres après lui ont pratiqué. Lisons quelques textes : Marc 1/14-15; Actes 20/21; 26/19. L’assemblée est donc composée de tous ceux qui ont répondu  à l’évangile de Dieu, et à l’appel qu’Il lance à la repentance et à la foi en Jésus. Ceux-ci sont nés d’en haut, puis ont été baptisés conformément à la Parole de Dieu; elles ont entrepris de vivre à la vie chrétienne. Retenons bien que la base de l’assemblée du nouveau testament était telle que brièvement définie.

Pour la deuxième ligne forte de l’assemblée, lisons entends l’épître aux Ephésiens, au chapitre quatre, les versets 11 à 15. Puisqu’il est question de l’unité de la foi, il est forcément question de l’autorité des écritures saintes, au plan personnel comme communautaire. La Bible est la référence acceptée en matière de foi, de conduite. Et cette Bible nous révèle la personne de Jésus : sa venue, sa vie, sa mort, sa résurrection, son élévation, son ministère céleste, son retour. L’assemblée n’est pas seulement bâtie par Jésus, mais Il est formé en elle ; Il en est la mesure, l’assemblée croît en Lui.

La dernière ligne forte que nous pouvons dégager, c’est que l’assemblée avait des références claires et élevées. Il  pouvait certes arriver que ces références ne soient plus vécues, mais alors, elles étaient réaffirmées. Quasiment toutes les épîtres le font. Aux Corinthiens, après les salutations d’usage rappelant que les chrétiens sont saints par appel, Paul réaffirmera les références par rapport au mauvais vécu de cette assemblée. Voyez par exemple les versets 10 et suivants,  ou encore au chapitre trois, les premiers versets. Lisons encore dans la deuxième épître aux Thessaloniciens, au chapitre trois, les versets 10 à 12.

Posons-nous maintenant la question suivante : les assemblées d’aujourd’hui sont-elles dans la pensée du Saint Esprit ? Sont-elles clairement dans la continuité de celle du nouveau testament ?

Que dire alors des déviations doctrinales installées : Évangile de la prospérité, démonomanie, ministère féminin, abus des Ecritures… Que dire du niveau moral bas lorsque celui-ci est installé : cupidité des dirigeants ; malversations financières ; luttes de pouvoir ; mondanité ; star-system avec ses vedettes et ses gourous ? Que dire de l’Évangile spectacle, dans lequel la musique a pris sans l’avouer la part principale ? Y retrouvons-nous l’assemblée du nouveau testament ? Que dire du modèle  « seeker-sensitive » dans lequel il faut répondre à la demande des clients, comme dans le monde de l’entreprise. Le but est de rendre l’église attrayante aux gens du dehors pour croître en nombre. D’après ce modèle, il faudrait donc à tout prix éviter les chants et la musique différents de ceux du monde ; il faudra s’appuyer fortement sur la psychologie : par exemple, prêcher le dimanche matin sur le thème suivant : « apprendre à gérer son stress ». Il faudra avoir recours à la science du marketing ; ne rien faire qui puisse fâcher, ce qui par exemple amènerait à évangéliser de la manière suivante : « venez à Jésus et il résoudra vos problèmes financiers ».  Il convient de proposer à ces personnes du dehors ce qu’elles aiment : les adolescents sont-ils fans d’écrans, de tablettes, de jeux vidéo, de sport, de voyages, d’activités de toutes sortes : offrons les leur !

Ces choses existent ! Elles ont même de fervents défenseurs . Mais ces réalités correspondent-elles à la définition biblique de l’assemblée ? Nos pensées personnelles comptent peu par rapport à l’autorité des écritures saintes. Notre référence doit demeurer là.

Malgré la confusion qui existe, nos amis qui nous rejoignent doivent être absolument certains qu’il y a une intention de Dieu pour eux dans et par l’assemblée.  Terminons par deux lectures dans le livre des Actes des apôtres. La première se situe au chapitre 14, les versets 21 à 23. Nous avons là en raccourci le modèle d’édification de l’assemblée. Les apôtres évangélisent une ville, un certain nombre de disciples y est fait, les apôtres font nommer des responsables dans chaque église. Ajoutons un deuxième texte, au chapitre deux, les versets 41 et 42, puis la fin du verset 47.  Il y a tout d’abord l’expérience personnelle du salut : voilà l’intention de Dieu pour vous. Rien de moins que cela. Et ensuite, c’est aussi l’oeuvre de Dieu que d’ajouter à l’église ceux qui sont sauvés.

Comprenons bien quelle assemblée nous ne devons pas abandonner. Maintenant, si un rassemblement se prévalant pourtant du christianisme ne correspond nullement au modèle du nouveau testament, nous pouvons le quitter sans regret, et j’ajouterai sans dommage.