l’ascencion et l’exaltation de Christ

Pascal COLLET
29 mai 2011

l’ascencion et l’exaltation de Christ

Trois récits mentionnent l’ascension de Jésus ; lisons-les maintenant : évangile de Marc, chapitre 16, verset 19 ; évangile de Luc, chapitre 24, verset 51 ; livre des Actes des apôtres, chapitre premier, versets huit à 11. Nous comprenons donc que l’ascension de Jésus c’est  Son retour au ciel dans Son corps de résurrection. La Bible n’indique pas où se situe ce ciel, qui est à la fois un lieu et un état ; toutefois elle ne confond pas le ciel de Dieu avec celui des oiseaux ou même celui des étoiles. L’expression la plus appropriée et la plus parlante se trouve certainement dans l’épître aux Ephésiens, qui nous dit que Jésus est monté au-dessus de tous les cieux (4/10). Ce ciel, c’est l’endroit où Dieu habite, où sont les anges et les esprits des justes et où Christ est allé. Je relève plusieurs expressions de Jésus, notamment dans l’Évangile de Jean où Il annonce ce qui est devenu plus tard son ascension. Il est monté où il était auparavant ; il est passé de ce monde au père ; il s’en est allé ; il est allé vers celui qui l’a envoyé ; il est allé au Père ; il a quitté le monde pour aller au Père (6/62; 13/1; 14/3; 16/5; 16/10; 16/28). Mentionnons encore Pierre qui dans sa première épître écrit qu’il est allé au ciel (3/22).

Son ascension est liée à son exaltation, celle-ci étant l’acte du Père qui a donné au Fils une position d’honneur. Le grand mystère de la piété qui commence par le fait que Dieu a été manifesté en chair, se termine par le fait que Jésus a été élevé dans la gloire ; ou encore couronné de gloire et d’honneur ; et aussi élevé  par la droite de Dieu comme prince et sauveur. Il faut aussi lire les textes suivants :Ephésiens 1/20-21; Philippiens2/9. La position du Christ exalté est donc une position d’autorité, de suprématie, tout étant sous Ses pieds, toutes choses Lui étant soumises.

Tirons de ces faits  bibliques deux leçons pour nous. La première est clairement une lecture de notre vie : les êtres humains abaissent Jésus, Dieu l’élève. Dans son discours de la Pentecôte, Pierre précise bien celà : ceux auxquels il s’adresse ont crucifié Jésus, l’on fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, puis Il l’a élevé, ce qui amène Pierre à conclure de la façon suivante : « que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2/36). Le Christ abaissé! L’être humain est-il religieux ? Il aura tendance à mettre Jésus avec tous les autres, avec les saints, avec Marie, ou avec toutes les divinités qui peuvent exister. Ou bien, attaché aux commandements de Dieu, il s’efforcera de gagner le ciel sans Celui que Dieu a élevé comme prince et sauveur. N’est-ce pas là un abaissement de Jésus ? L’invitation au royaume est souvent déclassée depuis la parabole du grand souper employée par Jésus (Luc 14/18-19). Il est évident que le royaume de Dieu est une réalité  bien plus importante que tout ce qui peut exister par ailleurs ; et pourtant les invités à ce royaume ont dans leurs pensées des choses qui vont déclasser cette invitation et celui qui en est au centre, Jésus : un champ acheté, des boeufs  achetés, un mariage. Christ n’est-il pas abaissé ? Lors de sa naissance, l’évangéliste mentionne qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. Pas de place pour eux, pour Lui. Place à l’argent, au travail, aux loisirs, aux amis, aux fêtes, pas de place pour Jésus, où dans une variante : la place qui reste après toutes les autres choses. Lévi a entendu l’appel de Jésus, et a tout laissé pour le suivre. Bien sûr, cet appel était un appel à devenir l’un des 12, c’était donc un appel spécifique. Mais il n’en demeure pas moins, que l’une des difficultés du christianisme d’aujourd’hui c’est que nous voulons tout concilier, y compris l’inconciliable, et avons beaucoup de peine à « laisser » pour suivre Jésus. Paul qui se glorifiait du Christ crucifié était considéré comme mort par le monde, et il regardait lui-même le monde comme mort ; ses sollicitations  n’avaient donc plus d’impact dans sa vie. En dehors de cela, il est à craindre que Christ soit abaissé. Et qu’en est-il de nos rapports personnels quant à ce que la Bible appelle la chair, le « moi » avec Jésus ? L’homme de la Bible disait : « il faut qu’Il (Jésus)  croisse et que je diminue ». Christ est trop souvent abaissé par le moi, l’orgueil, la suffisance, le refus de se soumettre à Sa personne.

Les humains abaissent Jésus, or, Dieu l’a élevé. La prédication de Pierre sur ce thème a suscité la repentance de ses auditeurs qui ont compris qu’il y avait quelque chose à faire devant le constat qu’ils avaient abaissé Jésus alors que Dieu l’avait élevé. N’avons-nous pas besoin  nous aussi de changer de pensées sur Christ ?

Enfin, lisons dans l’épître aux Colossiens, au chapitre trois, les deux premiers versets. La logique est simple : Christ est maintenant assis dans la gloire ; Ses disciples sont spirituellement avec lui, unis à Lui qui est élevé, d’où la nécessité pour eux de chercher et d’aimer les choses d’en haut, c’est-à-dire celles qui se rapportent à Christ, qui constituent la vie spirituelle. La prière, la méditation de la Parole de Dieu, le témoignage, la vie d’église, les trésors spirituels qu’il nous faut découvrir… Que les choses d’en haut sont belles et désirables, et pourtant voilà qu’un programme télé, chose de la terre, chose d’en bas nous intéresserait plus que le programme céleste !

Jésus s’en est allé, Il est monté au-dessus de tous les cieux où Il est maintenant couronné de gloire et d’honneur, Il revient bientôt : élevons Le, et servons Le.