La communion mutuelle : quelles relations ?

Pascal COLLET
24 mai 2009

La communion mutuelle : quelles relations ?

Nous lisons ce matin dans la première épître de Jean, au chapitre premier, du verset trois au verset sept. Le verset sept nous parle d’une communion mutuelle. Quelle est-elle ?

Elle est bien sûre tout d’abord communion avec Dieu. Le verset trois rappelle que notre communion est avec le Père et avec Son fils Jésus-Christ. Elle est aussi communion avec ceux qui sont aussi en communion avec Dieu. Cette communion est également liée à une manière de vivre qui est appelée marcher dans la lumière. Je pense qu’ici, marcher dans la lumière signifie vivre en accord avec la révélation de Dieu, la lumière étant ce qui révèle. Marcher dans les ténèbres, c’est donc soustraire volontairement à la lumière divine quelque partie de notre vie.

Redisons avant tout que la communion fraternelle est d’abord une communion spirituelle. Elle est liée aux lois spirituelles, aux valeurs bibliques et à la marche individuelle de chacun. C’est quand je marche à la lumière de Dieu que je suis rendu capable de bien vivre la mutualité dans la communion avec mes frères et soeurs. Il y a donc un préalable, que Pierre exprimait différemment en disant dans sa première épître au chapitre premier et au verset 22 : « ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres de tout votre coeur ». Il ajoutait quelques verserts plus loin en quoi consistait cette purification intérieure par l’obéissance à la vérité, en invitant les chrétiens à rejeter toute méchanceté, toute ruse, la dissimulation, l’envie, et toute médisance. Comme le dit le cantique, « qu’à la lumière tous paraisse pour que tout soit purifié et qu’en nous Ton Esprit ne laisse rien qui ne soit sanctifié ».

Avez-vous réalisé que l’amour biblique est la mort du « moi »? En effet, l’amour est la nature de Dieu car Dieu est amour. Notre « moi » dans toutes ses nombreuses manifestations dois être révélé et mis à sa place c’est-à-dire à la croix pour que nous puissions aimer de la nature de Dieu. À ce titre, l’amour fraternel n’est rien d’autre que la sainteté dans les relations avec nos frères et soeurs.Le pasteur Lewi Petrhus écrivait justement : « quand on a quelque chose de mauvais dans le coeur, on cesse d’aimer, et on réclame de l’amour ». On cesse d’aimer ou, on aime mal. Laissez-moi partager ce matin avec vous trois exemples de relations reposant sur de mauvaises motivations.

Nous allons tout d’abord dans l’Évangile de Luc, au chapitre 23 et ont verset 12. Des ennemis sont devenus amis ! Cela pourrait être une bonne nouvelle, si la chose correspondait à une vraie démarche. Ici, il faut dire qu’ils sont devenus amis à cause de mauvais sentiments ! Tous les deux avaient du ressentiment contre la personne de Jésus et c’est cela qui a servi de ciment. N’est-il jamais arrivé dans nos églises une chose semblable ? Des personnes qui ne se côtoyaient pas se rapprochent soudainement parce qu’elles ont en commun des ressentiments contre quelqu’un. Comme nous sommes loin de la communion mutuelle de la première épître de Jean ! Quand nous lisons la deuxième épître de Pierre, nous voyons Pierre appelait l’apôtre Paul « notre bien-aimé frère Paul ». Ceci paraît presque banal, mais souvenons-nous de ce qui s’était passé à Antioche quelques années auparavant, lorsque le Paul a repris publiquement l’apôtre Pierre pour son attitude double dans une certaine circonstance. Mais pour Pierre, qui aimait Dieu, qui acceptait la répréhension justifiée, Paul n’était pas devenu un concurrent, un adversaire mais il était un bien-aimé frère. Marcher à la lumière consisterait ici à la laisser juger nos mauvais sentiments pour qu’ils ne soient jamais une motivation quelconque.

Allons maintenant dans l’épître de Jude au verset 16. Des relations étaient donc nouées sur des motifs mauvais. Nous avons de bons motifs pour nos relations spirituelles et fraternelles : nous avons un même Père, nous obéissons à la même parole, nous apprenons à vivre ensemble maintenant pour vivre ensemble éternellement… mais ici le motif était tout autre : c’était l’intérêt. Obtenir quelque chose du prochain, un avantage matériel, ou pas. L’intérêt peut être de trouver des oreilles complaisantes, un soutien mutuel non spirituel Certes, nous avons tous besoin du prochain. Deux valent mieux qu’un dit la Bible, et nous apprenons à bien vivre cela dans l’Esprit. Ici, la lumière de Dieu aurait révélé et jugé cette mauvaise motivation, et aurait envoyé le « moi » à la croix.

Enfin, allons dans l’épître aux Romains, au chapitre 16 et ont verset 18. La relation créée ici dans l’assemblée était une relation trompeuse puisqu’elle reposait sur la flatterie. J’imagine bien le corbeau de la fable se rengorgeant dans la satisfaction et une grande joie à l’écoute des paroles du renard ! La nature humaine est accessible à la flatterie. Le livre des Proverbes dit justement que beaucoup de gens flattent l’homme généreux et que tous sont les amis de celui qui fait des présents. Mais qu’il n’en soit pas ainsi dans nôtre communion mutuelle. L’apôtre Paul disait aux Thessaloniciens que jamais il n’avait usé de parole flatteuse. Nous apprenons à avoir des égards les uns pour les autres, nous usons de prévenance réciproque, de courtoisie, de reconnaissance mais toujours dans la vérité. Absalom avait créé des relations basées sur la flatterie mais son but n’était pas le bien réel de son prochain, mais de parvenir à ses fins égoïstes en utilisant son prochain. Et comment mieux l’utiliser quand le flattant? ici, la lumière de Dieu révélerait toute dissimulation, toute duplicité et chercherait à nous amener à professer l’amour dans la vérité.

Notre communion mutuelle est précieuse aux yeux de Dieu et pour nous. Marchons donc à la lumière. Osons marcher à la lumière et laissons lui révéler tout ce qui est inspiré par le « moi », afin que tout soit purifié dans notre coeur, et que nous puissions aimer de la nature de Dieu.