Dieu tend Ses mains…

Pascal COLLET
31 août 2014

Dieu tend Ses mains…

Nous lisons dans le livre du prophète Esaie, au chapitre 65, le verset deux, puis dans l’épître aux Romains, au chapitre 10, les versets 20 et 21.

Dans ce dernier texte, il est question du salut des non juifs, puisqu’il n’y a aucune différence sur ce plan entre le juif et le grec : quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (v 12 et 13). Dans les versets qui suivent, il est exposé comment Dieu pourvoit à la présentation de son salut aux êtres humains, et donc à sa réalisation par la foi. Les questions posées par Paul au début des versets 18 et 19 nous renvoient à la situation suivante : pourquoi des païens reçoivent-ils le salut, et pas des juifs appartenant pourtant au peuple de Dieu ? La réponse à cette question est fournie au verset 21 que nous avons lu en introduction,et dans lequel  Dieu dit qu’Il a tendu ses mains tout le jour vers un peuple contredisant. Contredire, c’est dire contre. L’être humain objecte donc à la Parole de Dieu. Il  peut le faire à tout propos ! Contredire est opposé à confesser que nous trouvons aux versets 9 et 10 du même chapitre. Confesser  signifie dire la même chose. Confesser nos péchés, c’est donc dire la même chose sur eux que Dieu. Confesser  le Seigneur Jésus, c’est dire sur Lui la même chose que le Père. Le choix est donc le suivant : contredire ou confesser. Mais la parole dite dans ce texte au sujet d’Israël, concerne aussi hélas des non juifs.

La scène évoquée dans les deux textes d’introduction est très surprenante : Dieu tend ses mains vers des êtres humains. Or, habituellement,  ce sont les demandeurs qui tendent leurs mains vers le prochain, ceux qui sont dans le besoin. Or, Dieu n’a besoin de rien ni de personne. Et pourtant, Il tend ses mains ! Et il le fait tous les jours ! Et  ce, vers un peuple rebelle et contredisant ! Faut-il donc que Dieu ait le vif et profond désir de bénir son peuple pour qu’Il tende ses mains tous les jours vers lui ! Cette volonté de bénir étant encore plus vraie dans le nouveau testament : lisons dans le livre des Actes, au chapitre trois, le verset 26. À l’évidence, la venue et le ministère de Jésus sont une preuve suprême de la volonté de Dieu de bénir les êtres humains.

Dieu donc tend ses mains.  La part de l’être humain est donc de saisir la main tendue de Dieu.

Certains ne la saisissent pas par inattention ou ignorance. Ils ne sont pas clairement conscients du fait exposé ici. Ne peut-on pas dire par exemple que nos moments avec le seigneur  équivalent à ses mains tendues vers nous ? Comme le dit ce cantique à propos du temps de la prière, quand il reconnaît que souvent ce moment a sauvé celui qui s’y livrait du tentateur. Nos rassemblements, retraites spirituelles, camps de jeunesse sont des mains tendues de Dieu. Regardons-les comme cela pour saisir cette main.

Mais il est aussi certain que d’autres ne saisissent pas la main tendue de Dieu par orgueil. Il faut en effet accepter d’être dans la situation de quelqu’un qui a besoin d’une main tendue. L’orgueil en prend un coup ! Et puis, cette main divine forte et bienveillante est aussi vraie. On la saisit sur le terrain de la vérité. Lisons dans le deuxième livre des Chroniques, au chapitre 33, les versets 10 à 13. Dieu a d’abord tendu ses mains par ses porte-parole, les prophètes. On n’y a pas fait attention. Puis est venu le temps d’une épreuve de jugement,  envoyé contre Manassé et les siens par Dieu. En exil et dans les chaînes d’airain, Manassé est rentré en lui-même, et à ce moment, deux choses lui ont été claires : d’abord, il y avait peut-être encore un recours de grâce auprès de Dieu, et ensuite, il s’était lourdement égaré. Il s’est alors profondément humilié devant Dieu qui s’est laissé fléchir. À ce moment-là, il a enfin saisi la main tendue de Dieu.

Saisir la main tendue de Dieu, c’est plus que d’espérer un « coup de main » de sa part, ou encore : « un coup de pouce ». C’est plus que d’espérer une bénédiction : c’est la volonté d’unir notre vie et notre destinée à sa personne, et ce faisant, de bénéficier de tout ce que la main de Dieu peut représenter.

Nous découvrons alors que Dieu par sa main nous soutient ( Ps 89/22).

Nous découvrons que sa main nous rassasie en pourvoyant à nos besoins (Ps 145/16).

Nous découvrons la grâce de sa présence. Lisons pour terminer un texte dans le deuxième livre des Rois, au chapitre trois, le verset 15. Ce texte évoque la présence de Dieu  comme s’approchant du prophète, et donc nous ramène à l’onction de l’Esprit Saint, qui n’est pas seulement douce et bienfaisante, mais qui apporte avec elle ce qui est » d’en haut « : ici, une révélation pour la conduite à tenir ; ailleurs (1 Rois 18/46) une force surnaturelle.

Quelle scène étonnante : Dieu tend ses mains vers les êtres humains !

La main de Dieu est une main qu’il faut saisir !