Dieu a placé; Dieu a disposé; Dieu a établi.

Pascal COLLET
17 juin 2012

Dieu a placé; Dieu a disposé; Dieu a établi.

Nous lisons dans la première épître aux Corinthiens, au chapitre 12, le verset 18.

Le corps physique sert de point d’appui à Paul pour décrire l’église de Jésus-Christ : un corps, plusieurs membres, divers, placés chacun à l’endroit juste pour former un tout cohérent, harmonieux, efficace. « Dieu a placé » et au verset 24 : « Dieu a disposé », et enfin au verset 28 : « Dieu a établi ».

Au préalable, il faut citer ce texte du livre des Actes qui dit que le Seigneur ajoutait chaque jour à l’église ceux qui étaient sauvés. Nous avons là une description d’un fait  qui se produisait : des hommes et des femmes faisaient l’expérience du salut personnel, et, suite à cela, le Seigneur les ajoutait à l’église pour une expérience collective. J’entends bien entendu ce matin en parlant de l’église, l’église fidèle, celle dont on reconnaîtra la proximité avec l’église du nouveau testament. Le Seigneur ajoutait à l’église… Cette église est donc au centre d’un plan divin : Jésus la bâtit, Il  y ajoute, Dieu place, Il dispose, Il établit. Notre part sera donc de faire coïncider notre vécu avec la pensée de Dieu. Le fonds de cette démarche est constitué de deux valeurs incontournables pour le disciple de Jésus-Christ : d’abord l’obéissance. L’église repose sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. L’enseignement apostolique contenu dans le nouveau testament, posé une fois pour toutes, demande donc notre obéissance. La deuxième valeur incontournable, c’est la consécration à Dieu. Le mot « plaçé » évoque le mot « places ». Mais l’église ne vit pas comme une société humaine ! Nous ne cherchons pas une place ! Nous ne voulons pas de conflits liés à l’ambition, à la jalousie ! Nous n’aspirons pas à ce qui est élevé ! Nous ne voulons pas ressembler au lévite qui voyageait pour chercher une demeure qui lui convienne(Juges 17/9 et ss). Il est vrai concernant ce dernier, qu’il a trouvé sa place qui n’était pas celle de Dieu. Un lévite en dehors du plan de Dieu rencontre un homme lui aussi en dehors du plan de Dieu, et cet homme embauche le lévite pour qu’il lui serve de prêtre. Mieux encore : ce lévite sera un peu plus tard embauché par une tribu entière d’Israël, celle de Dan. Certains diraient aujourd’hui : « voyez combien Dieu me bénit ! » Or, il n’en est rien : qui se ressemble, s’assemble ; voilà la leçon de ce texte. Un homme ayant placé ses convenances personnelles au centre de sa vie, en rencontre d’autres qui ont les mêmes dispositions. Nous pourrions dire aujourd’hui, un homme qui a la démangeaison d’entendre des choses désagréables rencontrera un prédicateur selon ses propres désirs.

Tout cela est charnel. Par amour, de façon désintéressée, nous servons Christ et notre prochain, et ce faisant, nous apprenons à renoncer à nous-mêmes, nous apprenons également dans le cadre de l’église la soumission les uns aux autres, et non le désir de faire une oeuvre personnelle, de son côté, voire même une oeuvre « contre ». Cette consécration est un engagement, cette sorte d’engagement qui nous amène à dire non à autre chose ; il représente des contraintes collectives mais qui sont formatrices de l’homme nouveau. C’est bien autre chose que de servir à sa guise.

Dieu place, dispose, établi. Concrètement, comment peut-on faire coïncider son vécu avec la pensée de Dieu en rapport avec l’église ? Lisons maintenant dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre 16 les versets un à trois. Paul avait été le père spirituel du jeune Timothée. Mais ce n’est pas pour cette raison que Paul, au moment voulu le prendra avec lui dans l’exercice du ministère. Ce qui a gagné la conviction de Paul c’est bien le témoignage des frères concernant Timothée, qui était un bon témoignage. La piété se voit ; l’amour pour Dieu se voit, ainsi que l’amour pour l’église et les âmes perdues. Dans sa première épître, Pierre mentionne Sylvain qui écrit-il est à mes yeux un frère fidèle. « À mes yeux » ! Pierre l’avait vu. Paul l’avait su. C’est ainsi que partant de notre amour pour le Seigneur, nous pouvons trouver la bonne place, qui n’est pas bonne pour notre ego, mais qui est la place adaptée, celle qui correspond à l’oeuvre de Dieu dans le corps qui est l’église de Jésus-Christ. Les 12 avaient une place qui leur avait été donnée par le Seigneur ; les sept de l’église de Jérusalem en ont eu une autre ; interchanger par exemple au prétexte de l’égalitarisme n’aurait pas été sage. Dans les énumérations données par l’apôtre Paul dans 1 Corinthiens 12/28 et Romains 12/6-8, tout n’est certainement pas écrit. Ainsi tous les ministères-dons de Christ ne sont pas mentionnés, pas plus que tous les dons spirituels décrits en 1 Corinthiens 12. Mais ce qui est remarquable, c’est que des capacités que certains membres du corps possédaient, sont insérées à côté des ministères et des dons spirituels : secourir ou aider, gouverner, exhorter, présider, donner, pratiquer la miséricorde. Tabitha ne mettait-t-elle pas au service de l’église ses dons de couturière ?

Dieu place, dispose et établit. Avez-vous trouvé votre place en rapport avec la pensée de Dieu dans une église fidèle ?