Culte 01-02-2009

Pascal COLLET
1 février 2009

Culte 01-02-2009



Lisons ces 2 textes : Luc 6:26 ; Romains 14:18.

Ils illustrent bien ce que j’appelle le paradoxe du témoignage chrétien.
Ce paradoxe ressort de l’histoire suivante : un chinois, confucianiste, lettré
et très estimé devient un esclave de l’opium. Au fil du temps, il devient une
loque humaine. Par le biais de circonstances providentielles, il entre en
contact avec l’évangile. Jésus se révèle à lui, le sauve ; sa vie change.
Rapidement, sa nouvelle vie va exaspérer ses concitoyens et l’amener à être
renié par son milieu. La cause : il avait délaissé les idoles, et allait attirer
sur lui la colère des dieux. Lui, continuait de vivre paisible et joyeux,
aimant, calme et digne.
Les mois passent et les élections de maire du village se profilent. Peu à peu,
l’évidence se dessine : personne n’est mieux qualifié pour cette responsabilité
que le chrétien méprisé. Après avoir balayer ses objections, le voila élu. Il
pose ses conditions : d’abord ne rien avoir à faire personnellement avec les
sacrifices aux idoles et les fêtes du temple. Cette condition est acceptée. La
deuxième : le village fera comme son maire et aucun culte public ne sera plus
rendu aux idoles. Cette condition est refusée, puis, comme aucune autre solution
n’émerge, le village s’y rallie.
Quel paradoxe ! Mais ce qui est important, c’est que c’est en étant le sel de la
terre qu’il a été rejeté puis élu.
A ce titre, ce n’est pas un malheur que l’on dise du bien de nous !
Lisons Mathieu 5:16 ; 1 Pierre 2:12.
Le « bien » dont Jésus parle en Luc 6:26 concerne donc la louange
que le monde décerne aux siens. C’est un vrai malheur puisque cette louange
touche à notre identité et à notre destinée éternelle.

Qu’est-il arrivé à Jésus ? Lisons Jean 15:25, 24 ; 7:7. Notons
bien les mots Il fût haï, sans cause !
Qu’arrive t-il aux siens ? Lisons Jean 15:18. Cette souffrance
est-elle exceptionnelle ? Non : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement en
Jésus-Christ seront persécutés » . La raison est donnée au verset 19 : elle
concerne notre changement d’identité spirituelle. C’est quelquefois troublant,
avouons-le. Ainsi cette jeune fille récemment convertie s’étonne d’être prise en
grippe depuis sa conversion alors qu’elle est plus honnête qu’avant, plus
aimable, plus douce, plus patiente, plus vraie… C’est son changement d’identité
spirituelle qui explique cela : le chrétien n’est plus à l’aise avec la façon
dont les choses fonctionnent dans le monde, ce qui crée des tensions jamais
connues auparavant.
L’hostilité du monde est provoquée par notre identification avec Christ. Pour ce
qui concerne Jésus, elle a provoqué le rejet de sa famille, des menaces, des
outrages, une réputation salie, de la calomnie, son arrestation et sa mort.

Alors, comment comprendre qu’un chrétien ne provoque aucune hostilité ?
Comme il est dit dans certaines églises persécutées : « Avez-vous des problèmes
à cause de Jésus » ? Laissez moi terminer par ces 2 histoires qui se passent aux
Etats-Unis.
Un chrétien avocat dans un célèbre cabinet estimait qu’il était nécessaire de
soigner son image. IL achète donc une voiture fort cher, puis une autre, et une
autre encore… A un moment de sa vie, ses yeux s’ouvrent : il n’avait pas besoin
de ces voitures, mais il voulaient ressembler aux autres avocats et afficher sa
réussite. Dans son église, il était loué ! Ses amis chrétiens pensaient comme
lui ! Ils furent donc étonnés quand il leur fit part de sa mauvaise conscience.
« J’ai tout à coup pris conscience que vivre d’une manière qui n’offense
personne en Californie était en fait une offense à Dieu » dit-il. Il vend sa
dernière voiture, est achète une voiture banale. Celle-ci devient rapidement un
objet de mépris dans le parking du cabinet d’avocat ! Mais sa transformation va
plus loin : convaincu que ses journées de 14 heures de travail n’étaient pas une
bonne chose pour ses enfants et sa vie spirituelle, il a commencé à quitter le
bureau à 18 heures. On lui a alors dit : »Nous ne t’accepteront jamais comme
associé parce que tu ne passes pas assez de temps au bureau ».
Avez-vous des problèmes à cause de Jésus ?

La deuxième concerne un couple chrétien qui avait l’habitude de participer à la
fête de Noël de leur quartier : décorations, guirlandes, pères Noël… l’enjeu
était d’obtenir un prix pour la décoration du quartier : 2000 dollars. Par la
lecture de la Bible, la conviction se fait jour dans leur cœur : ils n’ont pas
été « appelés » à cela. Ils consacreront donc leur argent au Seigneur.
Conséquence : ils sont devenus les parias de leur quartier parce que le prix
convoité a été attribué à un autre quartier. Les voisins se sont plaints de leur
mesquinerie, un journal local les a même accusés d’être des « Harpaguons
modernes », refusant de participer à l’esprit de noël !
Avez-vous des problèmes à cause de Jésus ?
Jean écrit dans sa première épître : «  Ne vous étonnez pas si le monde vous
hait ». Comme en écho, un chrétien a remarqué ce qui suit : « En regardant en
arrière, je remarque que j’ai eu le moins d’ennemis et le plus de popularité
quand j’étais le moins spirituel et le plus éloigné de Dieu ».
Nous ne recherchons pas l’hostilité, nous ne nous glorifions pas d’elle, mais
nous en comprenons les ressorts.
Terminons par ces textes bibliques si étonnants puisque si ils considèrent la
souffrance comme normale dans la vie chrétienne, celle-ci n’engendre pas la
morosité, bien au contraire : Mathieu 5:11-12 ;
Actes 5:41 ; 1 Pierre 2:20-21 ; 4:14 ; 16.