changer par la repentance

Pascal COLLET
8 août 2010

changer par la repentance

Nous lisons dans l’Évangile de Marc, au chapitre premier et au verset 15.

Changer ! Tel est pour nous le programme de Dieu. Se repentir, c’est changer de penser (« penser à nouveau »), c’est changer de mentalité.

Il est évident que le chrétien change par l’enseignement courant de la Parole de Dieu qui fait son éducation spirituelle. Mais il lui est aussi proposé de changer lorsqu’il est confronté à ses fautes, ses mauvais choix, ses erreurs, ses carences, ses propres voies. La réaction que nous avons à ce moment-là est déterminante. Faisons un rapide parcours dans l’Évangile de Marc.

Allons maintenant au chapitre trois, et aux versets quatre et cinq.Jésus a donc été affligé de l’endurcissement de leur coeur. En quoi consistait cet endurcissement ? Si nous lisons bien le texte, ce qui l’a prouvé, c’est leur silence. Au verset six, ils franchiront une étape supplémentaire en commençant à comploter sur les moyens de faire périr Jésus, mais l’endurcissement de leur coeur est signalé avant cela. Ils étaient dans l’erreur sur le sabbat, et une occasion leur été donnée par Jésus de changer de pensée et ce, au travers d’une question simple et élémentaire qui prouvait leur erreur. Mais, c’est par un silence qu’ils répondent à Jésus. Ils sont repris, ils comprennent, et… c’est tout ! Des siècles auparavant, par le prophète Jérémie Dieu disait qu’Il était attentif et qu’Il écoutait. Personne ne disait à l’époque les mots que Dieu attendait, entre autres : « qu’ai-je fait » ?

Et nos silences à nous ? Si certains sont bienfaisants, d’autres sont inquiétants quand, confronté à nos erreurs nous nous sentons repris mais sans donner suite. Cela signifie que nous refusons de changer, car nous ne donnons pas accès à la repentance qui consiste à changer de pensée. L’endurcissement  ne commence-t-il pas plus tôt que nous ne le pensons ? Nous avons peut-être une image de l’endurci qui ne correspond pas à la description qu’en donne ce texte et quelques autres ! Veillons attentivement sur nos coeurs et ne laissons pas la repentance avorter.

Allons maintenant au chapitre 10 et au verset 22. Ce jeune homme repart tout triste, mais non d’une tristesse selon Dieu puisque celle-ci nous porte à la repentance. C’est la parole que Jésus lui a dite qui l’a attristé. Jésus a-t-il donc eu raison de prononcer cette parole ? Les « communicants » d’aujourd’hui nous diraient : « non ». Mais nous, nous disons oui, car cette parole était exactement celle dont ce jeune homme avait besoin, c’était la clé de sa délivrance et de son salut. C’est cette parole qui était l’exacte réponse à la question qu’il avait posée précédemment à Jésus. Remarquons qu’on peut donc venir ou même « accourir » à Jésus, être conscient de son besoin, savoir que Jésus peut y répondre, et pourtant repartir triste parce qu’Il y a répondu ! Combien le coeur humain est tortueux. Le pire pour ce jeune homme, c’est qu’il ne veux pas changer de pensée. Les paroles qui nous affligent le font pourquoi ? Écartons les paroles mauvaises, et disons que le plus souvent les paroles qui nous affligent le font parce qu’elles sont justes : elles cernent le vrai problème et nous encouragent à l’affronter et à le vaincre en changeant de mentalité.

Enfin nous allons chapitre six, et nous lisons les versets 17 à 20. Jean-Baptiste donne ici une parole claire, désagréable mais biblique. Cette parole engendre deux attitudes très différentes chez les concernés, mais ni l’un ni l’autre ne changeront pour autant. Chez Hérodias, cette parole suscite une profonde haine à l’égard du prophète. Ce n’est pas le seul endroit dans la Bible ou la parole de Dieu provoque de la haine. Soyons lucides en tant que chrétiens, et vivons dans le monde réel. La Parole de Dieu provoque aujourd’hui encore des réactions d’animosité et pas seulement chez ceux du dehors mais également hélas  chez ceux du dedans.

Pour Hérode, c’était tout différent. Hérode avait reconnu l’autorité spirituelle de Jean, sa stature d’homme saint. Il aimait rencontrer le prophète pour l’écouter, et la parole qu’il entendait le marquait, l’interrogeait, l’amenait à réfléchir. Mais il n’a pas changé ! « Ne pas être contre » n’est pas encore la repentance ! Changer, c’est aussi se détourner du mal et faire d’autres choix que ceux que nous avions fait dans le passé. Si nous voulons répondre au programme divin, il nous faudra savoir revenir sur certains de nos choix et nous détourner du péché.

Ces simples scènes nous inciteraient à dire que la repentance, ce n’est pas compliqué. Mais, outre l’orgueil qui complique singulièrement les choses, il me semble que l’un des éléments de poids qui nous retient de changer, c’est que nous avons de la peine à abandonner nos voies, nos pensées. Ce sont les nôtres ! Et cela change tout ! La parole d’Esaie qui invite à chercher Dieu et à L’invoquer  invite aussi dans la même pensée le pécheur a abandonner sa voie et l’homme d’iniquité a abandonner ses pensées(Esaie 55/6-7).

Changer ! Nous avons tout besoin de changer, et pour cela de désirer changer. Changer, et changer encore, même lorsque nous sommes confrontés comme ces textes nous l’ont montré, à des situations ou à des éléments qui ne plaident pas en notre faveur, mais au travers desquels le Seigneur souhaite que nous puissions nous repentir pour Lui donner gloire.