Celui qui a supporté une telle opposition…

Pascal COLLET
25 novembre 2012

Celui qui a supporté une telle opposition…

Nous lisons dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 12, les versets un à trois. Nous sommes donc invités à rejeter le péché, et aussi tout fardeau. La lassitude et le découragement mentionnés au verset trois sont incontestablement un fardeau a rejeter. Ici, comme dans toute l’épître, c’est Jésus qui est placé devant nous et que nous devons considérer. À quoi devons nous réfléchir plus particulièrement ? Au fait suivant : Il a supporté contre Sa personne une grande opposition de la part des pécheurs. Deux choses sont notées ici : la grande opposition, et le fait qu’elle soit venue de la part des pécheurs pour l’atteindre, Lui le Juste. Effectivement, des gens  moins bien que Lui ont contesté Sa nature, Ses miracles, Ses paroles, Ses intentions. « Ils m’ont haï sans cause » c’est-à-dire sans cause juste, et ce « sans cause » est quelquefois ce qui est le plus douloureux.

Qu’en sera-t-il de nous ? Lisons dans l’Évangile de Jean, au chapitre 15, le verset 19. Il n’y a donc rien d’extraordinaire à ce que nous aussi nous subissions une opposition de la part des pécheurs. N’en soyons ni étonnés ni désorientés. Remarquons bien qu’il s’agit de subir, et non de rechercher. Non seulement la chose n’est pas étonnante, mais elle est certainement nécessaire. Pourquoi ? Dans la parabole du semeur et des quatre terrains, la bonne terre et la terre pierreuse étaient identiques au début : la semence était reçue et le fruit commençait à venir. Mais la révélation de la nature du terrain vient quand la tribulation, où l’opposition vient. Imaginez un instant qu’il n’y ait eu dans votre entourage que des bravos pour saluer votre conversion à Dieu ; qu’il n’y est que des encouragements pour marcher dans la sainteté. Enviable n’est-ce pas ? Peut-être, mais alors que vaudrait notre foi ? Nous ne sommes pas vraiment nous-mêmes quand tout va bien, mais nous sommes nous-mêmes devant la contestation, l’opposition, où la contrariété. Nous comprenons alors pourquoi l’apôtre Pierre écrira concernant l’épreuve de la foi : «… puisqu’il le faut… ». Oui, la repentance envers Dieu et la foi en Jésus-Christ nous amènent à changer, à changer en bien, et il n’est pas surprenant qu’à partir de ce moment-là nous rencontrions de l’opposition de la part des pécheurs.

Que pouvons-nous considérer plus précisément en rapport avec cette pensée ? Nous pouvons tout d’abord réfléchir à la façon dont Jésus a subi cette opposition. Allons dans la première épître de Pierre, au chapitre deux et au verset 23. Il  s’en remettait à Dieu, et ce faisant, quelle ressource n’a-t-Il pas trouvé dans cette communion ! Ajoutons que malgré l’opposition rencontrée, Jésus n’a pas fléchi dans la volonté du Père.

Nous pouvons aussi considérer la suite de l’opposition. Après avoir souffert la croix qui fut la manifestation la plus évidente de cette opposition, Jésus s’est assis à la droite du trône de Dieu. La souffrance n’est donc pas le seul horizon. L’opposition ne triomphera pas toujours ! Soit que Dieu nous donne la victoire dans l‘épreuve, soit qu’Il permette par l’opposition qu’apparaisse dans nos vies un fruit de justice, soit que nous entrions dans la gloire comme Jésus. Et là il faut rappeler que la souffrance de l’opposition est sans commune mesure avec la gloire qui nous attend. Lisons dans la deuxième épître aux Thessaloniciens, au chapitre premier, les versets trois à sept. Notez bien quels fruits sont venus dans la vie de ces chrétiens pendant leurs afflictions ; et comprenons qu’elle est la meilleure part : la moquerie présente des incrédules les conduit à connaître une affliction éternelle ; l’affliction présente des chrétiens est un chemin vers le repos éternel dans la présence de Jésus.

Le but d’Hébreux 12/3 est de gagner en endurance. Lisons le verset qui suit ; je le comprends comme annonçant une possible souffrance pire que celle déjà éprouvée, et qui est mentionnée au chapitre 10, les versets 32 à 34. Et là, en général, le moral des chrétiens est en berne ! Mais dans le nouveau testament, c’était le contraire ! Lisons par exemple le texte qu’il se trouve dans le livre des Actes, au chapitre 14, les versets 21 et 22. Comment et par quoi l’esprit des disciples étaient-il fortifié ? Aujourd’hui, nous dirions : par une prédication  « positive », par des paroles réconfortantes, par une compréhension de notre peine à nous malheureux chrétiens ! Mais le rapport de l’église primitive avec les choses de Dieu et avec la souffrance chrétienne était différent du nôtre. Paul prêchait les souffrances du chrétien, et l’esprit des disciples était fortifié par cette prédication. Si nous considérons Jésus, si nous le considérons davantage que nous ne nous considérons, nous serons fortifiés malgré l’opposition. Et n’oublions pas que la part que nous avons aux souffrances de Christ peut côtoyer la part que nous avons de l’Esprit de gloire reposant sur nous.