Bien réagir!

Pascal COLLET
8 avril 2012

Bien réagir!

Dans la marche chrétienne, nous apprenons à bien réagir. C’est d’autant plus nécessaire que nos réactions peuvent forger notre caractère et donc, notre destinée. Laissons nous interpeller par trois exemples pris dans les Ecritures. Le premier nous emmène dans le livre des Nombres, au chapitre 14, les versets 39 à 41. Quels sont donc « ces choses » qui désolent le peuple ? Eh bien, il s’agit d’un jugement de Dieu sur le coeur mauvais et incrédule d’Israël ; toute une génération n’entrera pas dans le pays promis sauf deux hommes. Au lieu de cela, ils mourront dans le désert dans lequel ils erreront pendant 40 ans. C’est ce qui a provoqué la réaction exprimée au verset 40 de notre lecture. Pris seul, ce texte pourrait sembler positif ; en réalité il traduit le refus de leur situation, leur présomption, leur orgueil en ce qu’ils n’acceptent pas le verdict divin, et en ce qu’ils pensent peut-être renverser la décision de Dieu. Faut-il parler de frustration ? de volonté propre ? La leçon à tirer quant à la réaction à avoir devant le verdict divin, ou devant un fondement posé par Dieu, c’est qu’il faut l’accepter et le respecter. Paul a certainement prié ardemment, trois fois, avec des raisons valables, pour que lui soit retirée son écharde dans la chair. Mais quand Dieu lui eut répondu, il s’inclina. Il y a des choses que Dieu a posé et sur lesquelles Il ne reviendra pas. Nous aurions tout intérêt à les respecter même s’il peut nous en coûter. Dans un tout autre domaine, je pense aux conditions énumérées pour celui qui aspire à la charge d’évêque, d’ancien, telles qu’elles sont transmises par Paul à Timothée (1 Tim 3/1 et ss). L’homme qui ne serait pas mari d’une seule femme (la polygamie est un problème réglé à la conversion, ce qui porte à croire qu’il ne s’agit pas de cela ici) pourrait avoir bien des qualités mais pour autant, il serait sage qu’il n’aspire pas à la charge d’évêque. De même s’il n’a pas fait ses preuves dans la première église qui est sa propre maison. J’entendais il y a quelque temps un témoignage concernant un pasteur qui remplissait bien sa tâche, mais qui a un moment donné, suite à une chute spirituelle, a jugé qu’il n’était plus en phase avec ce qu’on attend d’un pasteur, et  a remis son mandat. Des personnes de cette mentalité sont dignes d’honneur. Il faudrait encore évoquer la réaction qu’on peut avoir devant la discipline spirituelle exercée dans et par l’église. Ce sont quelquefois des situations difficiles à vivre, mais tirons de l’exemple précédent la leçon qu’il vaut mieux se soumettre à Dieu plutôt que de tenter de Lui « forcer la main ». Nous y gagnerons la paix du coeur, même dans la souffrance.

Le deuxième exemple nous amène dans le deuxième livre de Samuel, au chapitre six, les versets 8  à 11. Les bonnes intentions suffisent-elles ? Non ! Il ne faut pas seulement faire « pour Dieu », mais aussi et surtout « selon Dieu ». La bonne intention de David, sans conformité à la Parole de Dieu a produit une mort d’homme. Celui-ci pour éviter que l’arche ne tombe à terre la touchera et sera frappé par Dieu. La première réaction de David a été la colère et la peur; ces deux éléments l’ont amené à arrêter toute la démarche de retour de l’arche à Jérusalem. Il lui a fallu trois mois pour reconsidérer sa position à la lumière notamment du témoignage rendu sur la maison d’Obed-Edom (v12). Ce qui est réjouissant dans ce texte, c’est qu’après la colère et la peur, est venu le temps d’une saine réflexion, devant Dieu, réflexion qui a abouti à la suite du récit, c’est-à-dire que l’arche a été portée sur les épaules par les lévites, chose que Dieu avait expressément commandée auparavant. La leçon de ce texte, est que nous pouvons adopter une position sur le coup de fort sentiments, voir de fort ressentiments, position peu inspirée par l’Esprit de Dieu car devant tout à ce que la Bible appelle « la chair ». Il faut alors savoir revenir, reconsidérer sa position pour se mettre au diapason de la pensée de Dieu, refaire de la bonne manière ce qui avait été fait de la mauvaise. Ce faisant, non seulement nous ne restons pas sur une position mauvaise, mais nous donnons la preuve que nous avons compris et que nous sommes malléables entre les mains de Dieu.

Le troisième exemple concernant nos réactions se trouve dans le deuxième livre des Chroniques, au chapitre 26, les versets 19 à 21. Le texte biblique laisse à entendre qu’il n’y a rien eu après la colère du bon roi Ozias : elle semble l’avoir accompagné jusqu’à sa mort. Nous connaissons des phases d’éruption de colère, qui peuvent être suivies de phases quelquefois très longues d’une colère froide installée dans le coeur et les pensées. Il est quand même assez facile d’imaginer une autre tournure, sans tomber dans la science-fiction. Voilà ce que nous aurions aimé trouver :Ozias, après sa colère éruptive a réfléchi, et cette réflexion l’a amené à rentrer en lui-même. Il lui est devenu évident qu’il avait effectivement péché contre Dieu même en voulant Lui offrir des parfums ! Les sacrificateurs, hommes courageux qui se sont opposés à lui, n’étaient donc plus des ennemis : après avoir demandé pardon à Dieu, qui aurait pu le guérir de la lèpre comme il l’avait fait pour Marie, le roi a eu à coeur de reconnaître sa folie auprès de ces hommes. Hélas, rien de tout cela dans la réalité ! Ceci m’amène à penser aux Corinthiens, à qui Paul a adressé une lettre qui les a attristés, mais cette tristesse les a portés à la repentance, qui est un changement de pensée et d’attitude. Et quels fruits bénis à leur repentance : 2 Cor 7/9 et 11. C’est cette réaction qui nous permet de nous détourner du mal et de rétablir la relation avec Dieu, et quelquefois avec le prochain. Il y a c’est vrai, une autre tristesse, appelé par Paul la tristesse du monde, qui est évoquée par le roi Ozias : amertume, pitié de soi, rage contenue etc. La leçon de cet épisode qui voit un homme  demeurer dans sa mauvaise réaction jusqu’à sa mort, est de nous souvenir que la repentance est une des plus grandes bénédictions que Dieu peut nous donner de vivre.

Avec la grâce de Dieu, nous allons encore apprendre à bien réagir, ou, si nous avons mal réagi, à sortir de nos ornières.