Aussi vrai que Dieu est fidèle

Pascal COLLET
22 avril 2012

Aussi vrai que Dieu est fidèle

Nous lisons dans la deuxième épître de Paul aux Corinthiens, au chapitre premier, les versets 12 à 18. Nous nous arrêterons ce matin sur le début du verset 18 : « aussi vrai que Dieu est fidèle… »

C’est un contexte pénible que Paul a connu à Corinthe : il avait d’abord élaboré un plan concernant une visite à l’assemblée de Corinthe, plan qu’il a dû modifier. Cette modification a servi de prétexte à des accusations contre lui : n’était-il pas  inconstant, instable, voire pire : un calculateur rusé ? Les vraies raisons seront données un peu plus loin par l’apôtre Paul (1/23; 2/1; 13/2). Il avait donc repoussé la visite prévue à cause de l’état de l’assemblée de Corinthe, et dans l’espoir qu’entre-temps, cet état se serait amélioré et ne le conduirait donc pas à exercer une discipline spirituelle. Mais on disait de Paul qu’il était léger, qu’il y avait en lui le oui et le non. D’où la réponse du verset 18.

Disons tout d’abord que ni ici ni ailleurs, Paul n’emploie le nom de Dieu en vain. Mais ce qui est remarquable, c’est qu’il peut pour sa défense, faire appel à la fidélité de Dieu, en la mettant en rapport avec son propre comportement. C’est comme si Paul écrivait aux Corinthiens : « Dieu n’est pas  inconstant au point qu’il y ait en Lui le oui et le non ; moi non plus. »

En passant, permettez-moi de rappeler que nous devons apprendre à réfléchir avant tout engagement, afin de pouvoir tenir fidèlement ceux que nous prenons. Nos oui et nos non sont entendus du ciel : le oui du baptême, le oui du mariage, et le oui de tout service pour Dieu et les Siens. S’engager puis faire dépendre l’accomplissement de notre engagement de nos humeurs, de nos états d’âme, ou de tout autre circonstance, c’est avoir en nous le oui et le non. Tel n’était pas le comportement de Paul.

Ce que ce texte nous montre, c’est d’abord que Paul connaissait Dieu, notamment ici Sa fidélité. Connaître Dieu ! C’est une des grandes exhortations qui traversent la Bible, et pourtant, je pressens qu’il n’y est pas répondu avec l’intérêt et l’attention que celle-ci demande. N’est ce pas un peu flou que de chercher à connaître Dieu ? Il faut bien sûr rappeler que connaître n’est pas seulement « savoir » mais surtout « communier ». Connaître, c’est rencontrer, éprouver, participer. Et dans cette communion, nous  sommes transformés à l’image du Seigneur. Ce qui est touchant avec ce texte, c’est que cette transformation est mise en rapport avec une scène de l’existence, un peu pénible pour Paul, car ce n’est jamais agréable d’être injustement accusé. Paul avait découvert la fidélité de Dieu ; il savait ce qu’elle voulait dire, et dans cette « connaissance – communion », il avait été comme imprégné dans son propre caractère par cette fidélité divine, de telle sorte qu’il était un modeste mais réel reflet du caractère de Dieu. Je vais même un peu plus loin : à ce stade, il était inconcevable pour Paul d’être autrement que ce que Dieu est.

Prenons un autre exemple biblique tout à fait différent du premier, et pour cela retournons dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre huit, les versets un et deux. Quelle surprise dans ce verset deux ! Comment de grandes afflictions peuvent-elles être accompagnées d’une joie débordante ? Et comment  une pauvreté profonde peut-elle produire de riches libéralités ? Lisons maintenant le verset neuf. Notez-en bien les premiers mots : « car vous connaissez… ». La « connaissance – communion » avait aussi fait son oeuvre positive dans ce domaine : ils avaient éprouvé la grâce de Jésus qui par son abaissement volontaire c’est-à-dire sa pauvreté, les avait spirituellement enrichis. Imprégnés de cette connaissance, leur caractère en avait été changé, et à leur mesure, et dans un domaine matériel, ils reproduisaient ce qu’ils avaient connu de Jésus, de telle sorte que par une réelle consécration puisée à la source du « Grand Serviteur de Dieu », leur pauvreté matérielle enrichissait ce pendant les frères et soeurs auxquels l’assistance était destinée.

Lisons maintenant dans l’épître de Paul aux Ephésiens, au chapitre quatre, les versets 20 à 24. Apprendre Christ ! Être instruit en lui !

Aussi vrai que Dieu est fidèle, notre parole n’a pas été oui et non. Et les chrétiens vont apprendre à ajouter de par leur communion avec Dieu dans bien d’autres domaines.

Aussi vrai que Dieu est saint…

aussi vrai que Dieu est amour…

aussi vrai que Dieu veut sauver les pêcheurs…

aussi vrai que Dieu est juste…