Arrosé avec une huile fraiche.

Pascal COLLET
10 juin 2012

Arrosé avec une huile fraiche.

Nous lisons au Psaume 92, le verset 11. Puis, au Psaume 45, le verset huit. Ce dernier verset est repris dans l’épître aux Hébreux à propos de Jésus. La chose est donc claire : l’huile est dans ces textes, le symbole du Saint Esprit, dont les psalmistes ont connu l’onction avant la Pentecôte; Jésus ne dit-il pas que David a été animé par l’Esprit (Mat 22/43) ? Simplement, ce qui était temporaire est devenu établi, ce qui fait que la vie chrétienne est bien définie comme étant une vie de ou par l’Esprit. Bien sûr, au préalable opère le sang de Jésus, par le moyen duquel notre coeur est purifié de tout péché, et rendu apte à devenir ce temple saint. Purifiés, nous avons part au Saint Esprit.

Le premier texte évoque un rafraîchissement. Il faut d’abord préciser que l’huile est fraîche ! Toujours fraîche ! C’est en effet une réalité « d’en haut ». Pierre précise bien à la Pentecôte que c’est le Christ élevé par la droite de Dieu qui a reçu du père le Saint Esprit et qui l’a répandu (Act2/33). Christ est entré dans le vrai sanctuaire qui est la présence de Dieu au ciel ; Il en est le ministre, établi selon la puissance d’une vie impérissable. Et c’est bien cette vie céleste qui est toujours fraîche et pour cause ! Dans sa première épître, Pierre parle du Saint Esprit, envoyé du ciel (1 Pie 1/12). La vie du Saint Esprit, c’est la manifestation ici-bas de cette réalité d’en haut.

Venons-en maintenant à notre expérience, en lisant dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre quatre, le verset 16, puis dans l’épître aux Ephésiens, au chapitre trois, le verset 15. Ce renouvellement dont il est question est donc opéré par le Saint Esprit. Paul fut également arrosé  avec une huile fraîche! Ce témoignage a la saveur du vécu. L’homme extérieur de Paul, c’est-à-dire son corps n’a-t-il pas connu les coups, les privations, le froid, la faim ? Mais plus que le corps de l’apôtre, son âme fut assaillie par l’injustice, la peur, l’opposition, la fausseté, les déceptions, la solitude de l’abandon. Chacune de ces choses est déjà difficile à vivre, alors toutes ensemble… Quel est donc le secret de l’apôtre pour que, loin d’être abattu et peut-être de se retirer de la foi, il ait pu terminer son pèlerinage en vainqueur ? Il  connaissait le renouvellement journalier de l’homme intérieur. Il faisait d’un cachot un sanctuaire pour y prier et y chanter les louanges du Seigneur ; dans son lieu secret, il parlait abondamment en d’autres langues en communion avec Dieu ; dans les rassemblements de l’église entière, il  jouissait de la communication du Saint Esprit. Cet homme soignait sa communion avec Dieu, puisant dans la présence divine un ressourcement quotidien. Il y a là quelque chose de normal et d’étonnant : normal car c’est la part du chrétien ; étonnant car là ou nous aurions pu nous attendre à trouver un homme usé, déçu, amer ou dans la pitié de soi, nous trouvons un homme qui était comme un jardin arrosé. En plus de ce qui vient d’être mentionné, il faut aussi dire que le chrétien marche dans le désert du monde, ce qui n’est pas facile. Souhaitons-nous  ne pas connaître d’injustice, de déceptions, d’abandon ? Souhaitons plutôt vivre le renouvellement de l’homme intérieur, qui est plus important que les assauts auxquelles nous avons à faire face. Nous avons besoin d’être arrosés avec une huile fraîche.

Allons maintenant dans l’Évangile selon Matthieu, au chapitre 13, le verset 52. Avons-nous des problèmes avec les choses anciennes ? Cela fait maintenant quelques bonnes années que nous vivons l’attrait des nouveautés, souvent puisées du reste dans la vie du monde et « adaptées » à l’Évangile. On nous a d’abord bien précisé que ces nouveautés ne touchaient que la forme, bannissant au nom de la modernité (qui peut être un dieu redoutable) tout ce qui rappelle l’ancien temps. Dans le domaine de la qualité spirituelle, il faut bien reconnaître que ces formes nouvelles sont insatisfaisantes. Mais il y a pire : nous assistons aujourd’hui à une nouvelle définition de la vie chrétienne : qu’est-ce qu’un chrétien ? Comment le devient-on ? Qu’en est-il de la repentance ? De notre rapport au mal ? De la croix de Jésus dans nos vies ? De l’obéissance à Dieu ? De la sanctification ? Du retour de Jésus ? Bien des nouveaux chrétiens sont étonnamment allergiques à toutes ces choses qui sont pourtant le fondement de la vie chrétienne ! Je ne me place pas ce matin dans la querelle inépuisable des anciens et des modernes, mais je replace ces choses dans leurs rapports avec l’huile fraîche.

Nôtre trésor est constitué de choses nouvelles, existant depuis toujours, mais dévoilées peu à peu par l’enseignant divin qu’est le Saint Esprit, au travers des Ecritures. Et voilà que, chemin faisant, Il nous fait découvrir en les dévoilant à nos coeurs les précieuses vérités contenues dans la Parole de Dieu.

Notre trésor est aussi constitué des choses anciennes, posées depuis longtemps par le Dieu qui ne change pas. Mais ces choses anciennes,  sont mises en valeur par la fraîcheur de l’huile dans nos coeurs ; de telle sorte qu’au lieu d’être pesantes, obsolètes, elles sont au contraire sans cesse « rajeunies » et ne lassent pas ceux qui les reçoivent. Et c’est ainsi que nous demeurons dans les choses apprises, et que le fait de demeurer ne signifiera jamais que nous deviendrions fossilisés, n’ayant plus qu’une religiosité évangélique. La vie du Saint Esprit, l’onction avec l’huile fraîche nous fait aimer la Parole de Dieu et vivre dans cette fraîcheur du ciel loin  des critères humains.

Veillons à cela ! Ce n’est pas la même chose de servir Dieu en étant arrosé d’une huile fraîche, ou non. Sans huile, le service peut rapidement devenir pénible. Ce n’est pas la même chose de méditer la Bible avec ou sans  huile ; notre manière de vivre la vie d’église ne sera pas la même avec ou sans  huile ; nos chants  même sont influencés par la présence ou l’absence d’huile fraîche ; idem pour la prière, et pour tous les domaines de la vie spirituelle.

Approfondir ! Retrouver ! Découvrir !

Approfondir pour ceux qui marchent avec Dieu et qui ont déjà goûté à la communication du Saint Esprit.

Retrouver, pour ceux qui ont perdu en ayant attristé l’Esprit Saint, par une vraie confession.

Découvrir, pour les nouveau-nés dans la foi.