Apprendre de l’homme; apprendre de Dieu.

Pascal COLLET
3 août 2014

Apprendre de l’homme; apprendre de Dieu.

Nous lisons dans l’épître aux Philippiens, au chapitre quatre, les versets 9 à 12. Dans ce texte, il est question d’apprendre de l’homme, et d’apprendre de Dieu. Ce n’est pas le seul texte qui présente « l’apprentissage spirituel » sous cette forme : lisons par exemple dans la première épître aux Thessaloniciens, au chapitre quatre, le verser premier, puis le verset neuf.

Pour en revenir à notre première lecture, apprendre d’un homme comme les chrétiens de Philippes pouvait apprendre de Paul suppose que le « référent » soit pieux, saint, ancré dans les Ecritures. Déjà à l’époque, la chose n’était pas toujours évidente, et quelques mises en garde étaient faites à ce sujet, par exemple dans Apo 2/20 ou 1 Tim 1/3. Mais à côté de ces mises en garde, il y avait de beaux témoignages. Lisons dans la deuxième à Timothée, au chapitre trois, les versets 14 et 15. Les personnes qui avaient appris à Timothée les éléments de la foi pour le conduire plus tard au salut étaient digne de confiance, et ceci était un argument supplémentaire pour que Timothée demeure dans les choses qu’il avait apprises. Quelles étaient ces personnes ? Si l’on en croit les premiers versets de l’épître, il s’agissait de sa mère Eunice, et de sa grand-mère Loïs. Il ne s’agit donc pas d’utiliser ce texte pour tenter d’asseoir une domination non spirituelle sur le prochain. Souvenez-vous de l’épisode de dimanche dernier, qui a vu la réunion d’Apollos et d’Aquilas et Priscille : d’un côté un savant, puissant dans les Ecritures, et de l’autre de modestes fabricants de tentes mais qui avaient l’expérience complète qu’on peut avoir avec Jésus. L’humilité était la marque de l’un et des autres. C’est dans cet esprit que nous nous plaçons. Il y a donc dans notre marche chrétienne de bonnes choses que nous pourrons apprendre du prochain. Sachons les reconnaître et les saisir.

Mais il  s’agit d’abord d’apprendre de Dieu, ce qui fut le cas de l’apôtre Paul, ou différemment de l’apôtre Pierre, ceci étant mentionné dans le livre des Actes, au chapitre 10 et au verset 28. L’école de Dieu, l’éducation de Dieu, la formation de Dieu, la conviction de Dieu comme dans le cas de Pierre sont précieuses.

Paul a donc appris le contentement. Il l’a appris ! Il n’avait pas forcément un caractère porté vers cela. Évidemment, il l’a appris de Dieu qui nous transforme au travers des circonstances  rencontrées. Ces circonstances n’ont pas de vertu en elle-même : on peut les traverser et ne rien en retirer voir même, en devenir plus mauvais qu’avant. Mais, les disciples de Jésus, qui sont aussi ses amis c’est-à-dire ceux à qui Il confie Ses desseins, Ses pensées, Son enseignement, regardent les circonstances défavorables, contrariantes comme des occasions d’apprendre d’abord sur eux-mêmes et aussi sur Dieu. Regardons l’exemple de Job qui était un homme intègre et craignant Dieu. Après un temps de silence qui était tout à son honneur dans son épreuve, excédé peut-être par les vains propos de ses amis qui étaient des consolateurs fâcheux, il a entrepris de défendre sa cause. À un moment, Dieu est apparu sur cette scène de conflit pour faire l’éducation de son serviteur qu’il aimait. Lisons dans son livre au chapitre 39, les versets 34 à 38 ; puis au chapitre 42, le verset trois puis les versets cinq et six. Quelle magistrale leçon( bien que donnée dans la simplicité) Job a appris ! Il a appris sur lui et sur Dieu, et cet apprentissage s’est gravé dans sa personnalité. Sans atteindre des situations comme la sienne, nous pouvons apprendre des leçons de prière, de foi, d’obéissance etc. Dieu poursuit ce but : lisons ensemble dans le livre du Deutéronome, au chapitre huit, les versets trois à cinq. Les 40 années dans le désert dont il est question ici ont été dues au coeur mauvais et incrédule des enfants d’Israël. Mais, parce que Dieu se sert de tout, Il a aussi voulu faire de ce temps un temps d’école, y compris pour les générations futures. C’est ainsi qu’Il a voulu les faire souffrir de la faim et leur donner une nourriture miraculeuse, afin de leur apprendre…

Au verset cinq, il vaudrait mieux traduire : « fais ton éducation ». Voilà ce qu’Israël devait reconnaître.

Toutefois, l’instruction de Dieu heurte l’homme naturel. Lisons dans la première épître aux Corinthiens, au chapitre deux, les versets neuf et 14. Les choses spirituelles, qui doivent être apprises, s’opposent à la nature humaine. J’en donne rapidement quelques exemples : nous apprenons  que nous ne pourrons être justifiés que par la justice d’un autre, et ceci est contraire à notre nature. C’est tellement vrai que Paul écrit ailleurs que ce fait a été l’achoppement de nombreux israélites. Nous apprenons par l’Évangile que nous sommes sauvés par la croix,  et ceci était et est encore une folie ou un scandale ! Nous apprenons la colère de Dieu, chose qui échappe complètement l’homme naturel. Nous apprenons le renoncement à nous-mêmes ce qui est tellement contraire à la chair ; ou encore l’examen de soi alors que la chair est d’accord pour examiner le prochain ; nous apprenons le contentement alors que l’air du temps est au mécontentement. Il nous faut donc vraiment un coeur ouvert à la Parole de Dieu pour apprendre ces choses contraires à notre nature.

Bien qu’instruit aux pieds de Gamaliel, l’un des instructeurs les plus renommés de l’époque, au titre des choses spirituelles dont il est question Paul écrit à Timothée qu’il était dans l’ignorance. Pourquoi ? Parce qu’il ne connaissait pas Jésus-Christ. Or, c’est conformément à la vérité qui est en Jésus, et c’est en Jésus que nous sommes instruits à nous dépouiller et à nous revêtir (Ep 4/20-21). La transcription parole vivante donne ce texte de la façon suivante : vous êtes entrés à l’école du Christ .

C’est ainsi que nous apprenons.