Apprendre: amitié divine; horizon; pratique.

Pascal COLLET
27 juillet 2014

Apprendre: amitié divine; horizon; pratique.

Jeudi soir dernier, nous avons répondu à la question qui est quelquefois posée en rapport avec la perdition éternelle : « pourquoi Dieu envoie-t-il des êtres humains en enfer » ? Au-delà des réponses bibliques à apporter à cette question, j’ai souligné que la connaissance spirituelle de la nature et des voies de Dieu, comme de l’état exact de l’être humain à Ses yeux conduit à se poser une autre question : « pourquoi Dieu permet-il que des êtres humains aillent au ciel »  ? Ainsi, apprendre est essentiel, c’est le lot du disciple, mais pas seulement.

Lisons maintenant un texte qui se trouve dans l’Évangile de Jean, au chapitre 15, le verset 15.

Nous avons ici une relation qui a commencé par un appel de Jésus auquel les disciples ont répondu. Ils sont donc devenus les serviteurs de Jésus. Ils le resteront, mais la relation prendra une autre consistance puisque Jésus les appelle ses amis,  c’est-à-dire,  outre ce qui est écrit au verset 14, qu’Il partage avec eux seuls des pensées, des projets, un enseignement qui prouve leur proximité. Nous  sommes aussi appelés à cette relation privilégiée dans laquelle nous apprenons, comme Marie aux pieds de Jésus, venue là pour écouter Sa parole. C’est dire que nous apprenons prioritairement avec le coeur, même si la mémoire est aussi utile ! La faim et la soif sont donc une fois de plus la clé. Avez-vous vu quelqu’un dans votre entourage qui ne veut pas apprendre ? Et avez-vous vu quelqu’un d’autre qui lui veut apprendre ? Vous avez donc apprécié la différence…

C’est Jésus qui a dit : « allez et apprenez… » (Mat 9/13). C’est Lui aussi qui avant Son ascension, a recommandé à Ses disciples d’enseigner les futurs disciples à observer tout ce qu’Il a prescrit (Mat 28/20).

Apprendre donc, mais apprendre quoi ? C’est un vaste horizon que la Bible place devant nous maintenant. Faisons en un rapide survol au travers de la lecture des textes suivants : Prov 8/5; Ps 25/4; 90/12; 143/10; Tite 3/14; Luc 11/1; Ep 4/20 (ce texte allant plus loin que la christologie : il est certes nécessaire d’apprendre sur Christ, mais ici il est question d’apprendre Christ); Tite 2/4. Ce dernier texte ne cherchait pas à promouvoir des conseillers conjugaux,  ni des théoriciennes, mais plutôt des modèles d’épouse, de mère, de soeur en Christ. Des femmes façonnées par la Parole de Dieu, à l’esprit doux et paisible, rayonnantes de la présence de Dieu et rendues ainsi capables d’enseigner  par l’exemple. L’avenir des familles dans nos églises dépend donc en grande partie de la valeur morale et spirituelle des femmes âgées. Je souligne sans m’y arrêter que l’apprentissage dont il est question ici vise au mariage suivie de la vie de couple, et non pas à l’union libre, à l’impudicité, ou aux passions diverses.

Et puis, sans texte biblique précis,  mais en accord avec la ligne générale de la Parole de Dieu, ne peut-on pas ajouter comme le dit le vieux cantique qu’il faut aussi apprendre à aimer Dieu ?

 Ce n’est qu’un aperçu ! Qu’il nous donne soif d’apprendre, pour vivre et non pas à la manière des faibles femmes citées par Paul en 2 Tim 3/7.

Lisons maintenant une étonnante et  belle scène, dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre 18, les versets 24 à 26. La beauté est ici liée au caractère des protagonistes. D’abord, Apollos. Il est qualifié d’éloquent, mot qui signifie aussi savant. Il était versé, littéralement puissant dans les Ecritures, ce qui signifie qu’il connaissait très bien l’Ancien Testament, il l’expliquait très bien. Qui plus est, c’était une âme ardente. Toutefois, sa connaissance et son expérience étaient incomplètes, sans qu’on sache dans le détail en quoi.

Atquilas et Priscille étaient eux de modestes fabricants de tentes, mais ils avaient l’expérience complète. Quel contraste entre l’un  et les deux autres  ! Et alors quel étonnement de voir que le puissant orateur accepte d’être enseigné par des gens du peuple,  évidemment sans diplôme théologique, mais qui ont appris aux pieds du Maître. Ainsi donc, aucun niveau, aucun diplôme,  aucune réussite ne devraient nous retenir d’apprendre de cette manière-là. Remarquons comment l’humilité est le point commun des enseignants et de l’enseigné. Les enseignants ne ressemblent pas à ceux décrits par Paul aux Romains, au chapitre deux, les versets 19 et 20.

Ainsi, dans nos rangs,  un intellectuel pourrait être enseigné quant aux choses de Dieu par un manuel, tant il est vrai que la connaissance spirituelle se reçoit par le coeur, dans la révélation des Ecritures. Un homme d’âge mûr mais jeune dans la foi pourrait être enseigné par un jeune déjà affermi dans la foi (à condition que ce dernier se garde bien des passions de la jeunesse !)  ; Un mari débutant dans les choses de Dieu pourrait être enseigné par sa femme plus affermie que lui, sans toutefois que celle-ci n’en profite pour affirmer une autorité allant au-delà des textes bibliques.

La chose passe presque inaperçue mais je la note quand même pour nous : Apollos enseignait « exactement » ; Aquilas et Priscille lui exposèrent « plus exactement » la voie de Dieu.

Pour finir, lisons au Psaume 25, le verset neuf. Ceux que Dieu enseigne sont les humbles. Ils ont soif ; ils ont ce trait de la sagesse d’en haut qui est conciliante, c’est-à-dire docile,, acceptant d’apprendre et d’être corrigé ; ils ne sont pas dans la suffisance ou dans l’indifférence; ils veulent obéir. Ils apprennent de Dieu, ce sur quoi nous reviendrons dimanche prochain.