Une approche apparemment choquante et pourtant réaliste (1 Corinthiens 15/42-46)

Nous avons beau nous extasier devant un nouveau-né, l’apôtre Paul nous plonge dans une réalité déconcertante en écrivant aux Corinthiens que dès sa conception, l’homme est semé corruptible, méprisable, plein de faiblesse et corps naturel. Ceci représente au plus près l’image du terrestre. C’est pourtant si beau un bébé !

Corruptible, périssable. Il n’est pas nécessaire d’attendre son dixième anniversaire pour nous rendre compte que l’enfant est capable de mentir, de se mettre en colère, de manifester des actions égoïstes. Il affiche bien vite au grand jour toutes les tares que nous constatons chez les êtres adultes.

Méprisable, sans honneur. Malgré la nature la plus douce que nous trouvons chez certains, l’empreinte de l’innocence s’atténue bien vite. Il a tôt fait de ne plus croire au père Noël.

Faible, infirme. Sur le plan physique, aujourd’hui comme hier, beaucoup oscillent entre la faiblesse, la maladie et une croissance difficile.

Corps charnel, psychique, sujet à bien des appétits en gestation capables de lui être contraires lorsque devenu adulte, il se laissera guider par sa propre nature.

Le rôle des parents est de favoriser chez l’enfant une croissance physique, mentale, morale et intellectuelle le préparant à l’avenir toujours rempli d’incertitude, d’essayer de développer en lui cette capacité de libre arbitrage qui assure une réelle possibilité de choix sans lui imposer leurs propres conceptions, d’en faire un homme ou une femme prêt à affronter la vie d’ici-bas. Ce fut certainement l’éducation que reçut Jésus par Marie sa mère et Joseph, son père adoptif.

A l’âge de douze ans, il les surprit en manifestant son libre arbitre (Luc 2/49). Ceci ne nous empêche pas de lire : « Il leur était soumis… Et Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2/51-52).

Nous devons agir pour qu’arrivé à l’âge où il peut comprendre certaines réalités spirituelles, il puisse choisir réellement cette proposition du Seigneur : quoique semé méprisable, ressusciter glorieux, semé infirme, ressusciter plein de force, semé corps animal, ressusciter corps spirituel au jour de sa rencontre définitive avec le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

La joie de contempler un bébé nouveau-né, fruit d’un échange d’amour, devra bien vite nous enjoindre à considérer notre responsabilité pour son devenir.

« Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant (les éduquant, les avertissant, corrigeant leurs fautes et bridant leur passion ‘Bible On’line’) et en les instruisant dans le Seigneur » (Eph. 6/4).

Laurent Van de Putte