Un travail inachevé

Penser que le monde serait le résultat d’un bing bang, d’une explosion chaotique, voilà l’expression d’une foi surprenante. Ainsi seraient nés, non seulement la matière, mais aussi l’intelligence, l’amour, tout ce qui fait de nous des êtres doués de raison.

Après la dissipation du nuage de poussière consécutif à la destruction d’une tour au moyen d’explosifs, on ne voit jamais apparaître un ensemble de belles demeures ; seulement un amas de gravats et de ferrailles tordues.

Nous croyons plus simplement aux résultats d’une création, la création d’un Dieu qui pouvait dire en voyant ce qu’il avait fait : « C’était très bon » (Gen. 1/31)

Dieu est un travailleur qui partage les fruits de son action. Il a mis dans l’homme un principe de continuité ; c’est ainsi que le premier couple put commencer à procréer.

Les conséquences de la chute devaient amener Jésus à accomplir son œuvre de rédemption. Il est mort pour la peine que méritaient nos péchés. Il pouvait dire avant son dernier souffle : « Tout est accompli » concernant la justice divine.

Cependant, nous sommes aujourd’hui dans une œuvre inachevée. Pour le salut des hommes d’un monde vivant sous des influences néfastes, il appartient à chaque chrétien d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Profiter sans plus de la douce chaleur d’une église spirituelle est à l’opposé du plan divin. On peut fouiller dans le panier des bonnes excuses pour justifier un manque d’action personnelle. Le Seigneur sait et il voit.

Deux types de travaux nous sont confiés: un travail nécessaire pour nos besoins journaliers et une œuvre spirituelle et éternelle de témoignage.

L’apôtre Paul fabriquait des tentes (Act. 18/3), mais l’exemple de son action spirituelle lui permettait de conseiller les chrétiens par ces paroles : « Travaillez de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur » (1 Cor. 15/58). Quand nous lisons : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (II Thess. 3/10), ceci concerne le travail manuel ou intellectuel ; mais ne pourrions-nous pas en faire une application au travail spirituel ? Peu s’engageraient dans cette voie.

Nous n’œuvrons jamais en solitaire : « Le Seigneur travaillait avec eux… » (Marc 16/20)

Ceux qui s’engagent dans cette action inachevée peuvent s’attendre à des résultats encourageants. Et puis, à l’heure des comptes :

« Chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail » (1 Cor. 3/8).

Laurent Van de Putte