Pusillanimité

Que signifie ce mot ?

D’après nos dictionnaires, le pusillanime manque d’audace, craint le risque et les responsabilités. Il peut être timide, tendre, amolli, mais aussi onctueux. Certains linguistes osent le classer dans la même famille que les mots faiblesse, poltronnerie, couardise et lâcheté, le contraire étant la force et le courage.

Nous découvrons ce terme une fois dans une ou deux versions de la Bible :

« Je rendrai pusillanime le cœur de ceux qui survivront d’entre vous dans le pays de leurs ennemis ; le bruit d’une feuille agitée les poursuivra ; ils fuiront comme on fuit devant l’épée et tomberont sans qu’on les poursuive » (Ez. 26/36).

Même si ce mot comporte une sonorité agréable à l’oreille, personne ne souhaite en être qualifié. Pourtant, il nous guette comme il guettait le prophète Ezéchiel lorsque Dieu lui disait :

« Si un juste se détourne de sa justice et fait ce qui est pervers, je mettrai un piège devant lui ; si tu ne l’avertis pas, il mourra dans son péché » (Ez. 3/20).

Avertir sans crainte ! Non pas condamner mais avertir ceux qui s’égarent, quelques soient leurs réactions. Par peur des « vagues », certaines personnes apparemment sages conseilleront : ‘Soyons prudents ; ne courons pas le risque de faire plus de mal que de bien ; n’entrons pas en polémique’. » Peut-on appeler polémique la dénonciation du péché par amour pour les âmes et protéger ceux qui se détournent parfois involontairement de la voie droite ?

Un homme d’église écrivait : ‘Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part’.

Que dire aussi des chrétiens qui ne parlent jamais de leur expérience spirituelle ? Ne sont-ce pas là des silences s’apparentant à la pusillanimité ?

Pascal dans ses Pensées a écrit : « Le silence est la plus grande persécution ; jamais les saints ne se sont tus. »

Dans la sagesse et l’équilibre, avec amour, courage et fermeté, parlons et agissons sans crainte des conséquences.

Que se lèvent au milieu de nous de nouveaux Caleb et Josué.

Laurent Van de Putte