L’amitié

Dans plusieurs traductions bibliques, l’apôtre Jean est appelé : le « disciple que Jésus aimait » (Jean 20/2). Pourquoi ? N’aimait-Il pas autant les autres ? Nous aime-t-Il moins que ce disciple ? Une lecture plus proche de l’original devrait se traduire par : « le disciple pour qui Jésus avait de l’amitié ». A l’exemple du Seigneur, nous pouvons avoir un amour profond pour telle personne sans lui manifester une amitié particulière. L’amour de Jésus est comme sa personne, il atteint les sommets comme les profondeurs. Le Seigneur aime les pécheurs les plus bas tombés, les plus dépravés, ceux pour lesquels la majorité des hommes exprime un profond dégoût ; cela ne signifie pas qu’Il éprouve de l’amitié pour chacun d’eux. Il lui fut reproché d’être un ami des péagers et des pécheurs (Mat. 11/19) ; ceci est totalement faux. L’amitié est une notion différente de l’amour. Tout en étant plus qu’une connaissance particulière, elle comporte une très forte implication dans l’aspect relationnel de la vie d’ici-bas. C’est un mot galvaudé aujourd’hui ; mais, dans la pensée du Seigneur, sa teneur est très élevée.

Le roi David parle des conditions qu’il place à la base de ses amitiés :

« Je suis l’ami de tous ceux qui te craignent, et de ceux qui gardent tes ordonnances » (Ps. 119/63).

L’auteur des Proverbes donne plusieurs explications :

« L’Eternel est un ami pour les hommes droits » (3/32).

« L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère » (17/17).

« Celui qui aime la pureté du cœur, et qui a la grâce sur les lèvres a le roi pour ami » (22/11).

Concernant la relation exceptionnelle de Moïse avec Dieu, il est écrit : « L’Eternel parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami » (Ex. 33/11).

A ses disciples, Jésus dira : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faîtes ce que je vous commande » (Jean 15/13-14).

Plusieurs termes des Ecritures traduits par le mot ‘ami’ donnent certaines notions de l’amitié : le secret, la confidentialité, l’amour, la pensée d’unir, de joindre, de lier, d’assembler…

Ainsi, Jésus aimait Pierre, Jacques, André et tous les autres disciples, mais Il avait une amitié particulière pour Jean. C’est à son ami qu’Il confiera Marie, sa mère, afin qu’il en prenne soin. Au moment de sa mort sur la croix, « Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’Il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis Il dit au disciple : Voilà ta mère Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui » (Jean 19/26-27).

Laurent Van de Putte